Absolution Providentielle. Pamela Fagan Hutchins

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Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins

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totalité de ce séjour avait déjà l’air de changer ma vie, et je n’avais été sur place que depuis 24 heures.

      Je succombai à une bouffée d’honnêteté.

      - C’est pourquoi je suis ici, tu sais. Pour changer ma vie. Ou je suis censée le faire, en tout cas, autant que je peux en une semaine. Mon frère a vraiment insisté. Il pense que je bois trop. J’essaie de passer au-delà des symptômes et de remonter à la source. Ce n’est pas l’alcool. C’est mes parents. Mes mauvaises décisions. Courir après le mauvais gars. Tout ça et plus encore. Mes mots se trainaient, gênée de ne pas pouvoir les réexpédier à l’endroit d’où ils étaient sortis.

      Ma confession n’impressionna pas Ava.

      - La plupart des gens fuient quelque chose quand ils viennent ici. La plupart du temps, ils doivent comprendre s’ils fuient la bonne chose, ou si c’est la mauvaise chose qui les poursuit.

      Sa déclaration était profonde. J’en avais fini avec la philosophie pour la journée, alors je gardai le silence.

      Ava continua.

      - Tu as dit que ton père était alcoolique ? Je crois avoir lu que c’est génétique, déclara-elle.

      - Ouais.

      Peut-être. Sauf que je n’étais pas Amy Winehouse.

      - Beaucoup de gens qui s’installent ici deviennent alcooliques, dit-elle. C’est un environnement difficile pour arrêter de boire.

      - J’avais un peu remarqué ça.

      Au moins, elle ne s’était pas arrêtée sur le fait que je courais après le mauvais gars, mais j’étais prête à en finir avec le sujet des problèmes de Katie. Nous étions presque de retour en ville.

      - Où est-ce que je te dépose ? Demandais-je.

      - Emmène-moi chez moi pour que je puisse me changer. J’ai un rendez-vous plus tard, mais tu peux rester avec moi jusque-là.

      - Tu ne chantes pas ce soir ? Demandais-je.

      - Pas officiellement.

      Quoi que ça veuille dire.

      On s’arrêta devant la maison d’Ava et elle me fit signe d’entrer. C’était petit, mais propre. Mignon, avec des meubles en osier et des coussins blancs moelleux. Je regardai ses photos jusqu’à ce qu’elle sorte de sa chambre habillée d’une courte robe turquoise scintillante avec un décolleté en trou de serrure. Elle portait des sandales blanches à talons hauts qui reprenaient le design du décolleté de la robe dans le travail du cuir.

      - Est-ce que c’est celui auquel je pense ? Demandais-je, en montrant une photo d’une Ava plus jeune avec un acteur magnifique et reconnaissable.

      - Ouais, j’étais à l’école avec lui à NYU. Ne le dis à personne, mais il est gay. Tous ceux qui sont vraiment beaux sont gays. Elle fourra un tube de brillant à lèvres dans son sac à main blanc.

      - Prête ?

      - Ça dépend de ce pour quoi je dois être prête, mais, en général, je suis prête à partir.

      - Tu parles comme une avocate.

      - En fait, je suis une avocate.

      - Oh, ça explique beaucoup de choses, dit-elle sur un ton qui laissait entendre que j’avais beaucoup de choses à expliquer.

      - Ouais, ouais, ouais. Mais à quoi suis-je censé être prête ?

      - À chanter.

      J’éclatai de rire.

      - Tu m’as surprise. Et non, je ne suis pas prête à ça.

      - Très bien. Alors allons au casino. Ils ont un buffet et des boissons gratuites.

      Il n’y avait rien à redire, alors j’acquiesçais.

      Après un arrêt à mon hôtel qui dura plus longtemps que prévu pour pouvoir répondre à des courriels de travail, nous arrivâmes au casino Porcus Marinus. Le casino se trouvait sur la rive sud, à côté d’une station touristique du même nom et faisant face à une plage de sable blanc. La pleine lune se reflétait sur la surface de l’eau plissée par les vagues. De notre côté de la route se trouvait un énorme bâtiment ressemblant à un bunker avec son parking attenant, le plus large de l’île. Nous montâmes les marches du bunker et passèrent sous une énorme banderole au-dessus de la porte qui annonçait : « Soirée karaoké ».

      - Soirée karaoké ? Demandais-je à Ava en plissant les yeux.

      - C’est le destin, rétorqua-t-elle.

      Après quelques pas à l’intérieur, je me mis immédiatement à tousser. La fumée de cigarettes s’accumulait vers les plafonds hauts du casino. Pour la première fois depuis mon arrivée à St Marcos, J’avais l’impression d’un minuit éternel. Pas de fenêtres. Beaucoup de bruit, cependant, au-dessus du bruit de fond des tintements des machines à sous éclataient les rugissements à intervalles réguliers des jeux de tables.

      Et un autre bruit. En arrière-plan, j’entendais la voix d’un DJ qui faisait la promotion du karaoké auprès de la foule environnante.

      - Qui sera le prochain ? Est-ce que c’est vous, ma belle ? Ou vous, monsieur, là-bas dans la chemise que vous avez empruntée à Jimmy Buffett ?

      Ava me donna une petite poussée entre les omoplates en direction de la scène. L’endroit était bondé, et il n’était même pas encore neuf heures. Nous nous faufilâmes entre des Antillais moroses et quelques touristes titubants. La plupart d’entre eux auraient mieux fait de dépenser leur argent pour un repas décent ou des vêtements frais.

      Une observation étrange et malvenue me frappa. Le Porcus Marinus n’était pas différent du bref aperçu que j’avais eu de l’intérieur du casino Eldorado à Shreveport. Je balayai cette idée de ma tête. C’était différent. Un monde à part, différent. Il n’y a pas de quoi avoir honte, différent. Je levais le menton un peu plus haut.

      Lorsque nous arrivâmes à la scène, Ava ne s’arrêta pas. Elle passa devant moi pour rejoindre le DJ.

      - Mlle Ava, annonça-t-il dans son micro. Quelques personnes dans la foule applaudirent et sifflèrent.

      - Ce sera quoi ce soir, ma belle ?

      - Commence avec No Doubt, des Fugees, et... Elle se tourna vers moi. Quoi d’autre ?

      - Je suis du Texas. Trouve moi du Dixie Chicks et du Miranda Lambert.

      Le DJ répondit :

      - Miranda quoi ?

      - Oublie ça. Dixie Chicks.

      - C’est les trois gonzesses blondes ? demanda-t-il.

      J’étais sûre qu’elles adoreraient cette description, mais elles s’en sortaient mieux que Miranda, de toute façon.

      -

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