Absolution Providentielle. Pamela Fagan Hutchins
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins страница 3
Normalement, je suis Katie l’Immaculée, mais je me contentai d’un rapide brossage de dents, d’une douche express et d’un trait de rouge à lèvres. J’avais envisagé d’appeler Emily pour lui dire que j’allais lui faire faux bond, mais je savais qu’elle comprendrait quand je lui expliquerai plus tard. Je trottinai jusqu’à l’ascenseurs et le maudissant de s’arrêter à chaque étage jusqu’au bar La Grotte, sur le toit.
Ding. Pas trop tôt. Je fis une pause pour reprendre mon souffle. Je comptai jusqu’à dix, respirai profondément pour me donner du courage, et j’arrivai sous les lumières tamisées éclairant le bar en pierre. Je me tenais près d’un homme dont je pouvais sentir la masculinité palpiter à plusieurs mètres de distance. La chaleur enflamma mes joues. Mes hormones avaient allumé un feu de camp. L’homme que j’étais venu voir était déjà là.
Nick était d’origine hongroise, et c’est à ses ancêtres gitans qu’il devait son teint sombre, yeux, cheveux et peau, et ses pommettes saillantes. Il avait une prestance musculaire que j’aimais, mais il n’était pas beau au sens artistique du terme. Son nez était large et tordu, car il avait été cassé trop souvent. Il m’avait dit une fois qu’une de ses dents de devant déviée venait d’une planche de surf qu’il avait pris dans la tronche. Mais il était magnifique d’une manière indéfinie, et je voyais souvent dans les regards rapides des autres femmes que je n’étais pas la seule dans la pièce à le remarquer.
Il remarqua ma présence.
- Salut, Helen.
- Salut, Paris, répondis-je.
Il renifla.
- Oh, je ne suis absolument pas ton Paris. Paris était une mauviette.
- Hmmmmm. Ménélas, alors ?
- Um, bière.
- Je suis presque sûre qu’il n’y avait pas de Bière dans l’histoire d’Hélène de Troie, dis-je en reniflant d’un faux-air supérieur.
Nick s’adressa au barman.
- Une St. Pauli Girl.
Il m’adressa finalement le « sourire Nick », et la tension de notre dernier trajet en ascenseur disparut.
- Qu’est-ce que tu prends ?
J’avais besoin d’avaler un peu plus que de l’air pour avoir du courage.
- Une Amstel Light.
Nick passa la commande. Le barman tendit deux verres de bières perlés de condensation à Nick, puis secoua l’eau de ses mains. Nick me tendit le mien que j’enroulai dans une serviette en papier, alignant les bords avec la précision militaire que j’adorais. Nick fredonnait « Honky-tonk Women », sa tête oscillant d’un côté à l’autre.
- Je crois que je te préfère à Shreveport qu’à Dallas, lui dis-je.
- Merci pour le compliment. Et j’aime te voir heureuse. Je suppose que ça a été une année difficile pour toi, la perte de tes parents et tout ça. À ton sourire, dit-il en brandissant sa bière vers moi.
Le toast me pris par surprise. Il avait raison pour la partie difficile, surtout au sujet de mes parent. Je trinquai avec lui mais sans pouvoir soutenir son regard.
- Merci, Nick, vraiment.
- Tu veux faire un billard ? demanda-t-il.
- Pourquoi pas.
J’étais étourdie, comme une fille de seconde sortant avec le gars populaire de terminale. Nous aimions tous les deux la musique, alors nous discutâmes des genres, des groupes (son ancien groupe, Stingray, et les « vrais » groupes), mon sujet d’étude en classe de musique à Baylor et du LSD, alias la maladie du chanteur. Autour d’un tonneau de bières, nous échangeâmes des histoires sur le lycée, et il me raconta qu’il avait une fois sauvé un fou blessé.
- Un fou blessé ? Demandais-je. Sociopathe ou psychopathe ? Boule de huit dans le coin. Je la coulai.
Il récupéra les boules et les plaça dans le triangle pendant que j’enfonçais le bout de ma queue dans la craie bleue et que je soufflais l’excédent.
- Tu es tellement terre à terre. Un fou est un oiseau, Katie.
Je fis tourner son utilisation de mon vrai nom dans mon cerveau, en appréciant la sensation.
- Je surfais, et j’ai trouvé un fou de bassan qui ne pouvait pas voler. Je l’ai ramené à la maison et j’en ai pris soin jusqu’à ce que je puisse le relâcher.
- Oh, mon Dieu ! Est-ce qu’il sentait mauvais ? Il t’a donné des coups de bec ? Je parie que ta mère était ravie ! Je parlais vite, avec des points d’exclamation interminables. Embarrassant. J’étais une fille de la vallée sous acide, comme Oh Mon Dieu.
- Il était en état de choc, donc il était calme, mais il devenait plus énergique chaque jour. J’avais quatorze ans, et ma mère était contente que je ne sois pas dans ma chambre à feuilleter des magazines porno, donc ça ne la dérangeait pas. C’est vrai qu’après quelques jours, il sentait vraiment mauvais.
Je cassai. Les boules claquèrent et ricochèrent dans toutes les directions, et une boule rayée tomba dans un trou latéral.
- Rayées, annonçais-je. Alors, ta mère t’a déjà surpris avec des revues porno, hein ?
- Hum, je n’ai pas dit ça... dit-il, et il s’arrêta en bégayant.
J’étais plus amoureuse que jamais.
« Damn, I Wish I Was Your Lover » passait en fond sonore. Je n’avais pas entendu cette chanson depuis des années. Ça me fit réfléchir. Pendant des mois, j’avais lutté contre l’envie de passer mes bras autour du cou de Nick et de mordiller sa nuque, mais je savais que la plupart des gens considéreraient cela comme inapproprié au travail. Plutôt étroit d’esprit de leur part, si vous voulez mon avis. Je regardais le grand balcon à l’extérieur du bar et je pensai que si je pouvais juste manœuvrer Nick dans cette direction, peut-être que je pourrais faire en sorte que ça arrive.
Mes chances semblaient bonnes jusqu’à ce qu’un de nos collègues n’entre dans le bar. Tim était un conseiller juridique de la société. « Conseiller » signifiait qu’il était trop vieux pour être appelé un associé, mais il n’était pas un faiseur de pluie. En plus, il portait son pantalon remonté à la taille et trop court de cinq centimètres. Le cabinet n’en ferait jamais un associé. Nick accrocha son regard au mien. Jusqu’à présent, nous avions été deux radios à