Absolution Providentielle. Pamela Fagan Hutchins
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Читать онлайн книгу Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins страница 5
- Je t’ai entendu parler à Emily sur ton portable quand tu es arrivée cet après-midi.
Cela semblait de mauvais augure.
- De quoi tu parles ?
- Je passais devant ta chambre. La porte était grande ouverte. Je t’ai vue. Je t’ai entendue.
Je protestais,
- Comment savais-tu que c’était moi ?
- Je connais ta voix. Vous parliez de moi. J’ai entendu mon nom. Je suis désolé d’avoir écouté aux portes, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Je me suis arrêté et j’ai écouté.
Je tentais de le couper à nouveau, mais il continua.
- Tu as dit, (et, oh, j’aurai voulu ne pas entendre la suite) que tu ne pouvais pas croire à quel point je t’attirais. Que tu te sentais coupable parce que tu pensais à moi plus qu’au travail ou à ce qui était arrivé à tes parents...
Nick trébuchait sur ses mots, luttant pour faire sortir quelque chose.
- Tu as dit à Emily que tu ne pouvais pas t’empêcher d’être amoureuse de moi.
Oh, mon Dieu. Oh, mon Dieu. Tout ce sang brûlant qui se vidait de mon visage. J’avais dit ça au téléphone à Emily. Elle avait appelé pour s’assurer que je venais directement à la séance, et j’avais détourné la conversation vers Nick. C’était une chose tellement normale que je l’avais oubliée. Bon sang, c’était tellement normal qu’elle avait probablement fait abstraction de tout ça. Soudain, je sus à quel point j’étais ivre, et la pièce se mit à tourner.
Je forçai un rire à briser du cristal.
- Oui, j’ai mentionné ton nom, mais ce n’est pas ce que j’ai dit.
- Non, c’était bien ça, interrompit-il. Je ne suis pas un crétin. Je sais ce que j’ai entendu.
- Eh bien, tu l’as mal interprété, insistais-je. Je ne cours pas après toi, Nick. Pour ce que j’en sais, tu es toujours marié. Et nous travaillons ensemble. Je suis désolée si je t’ai mis mal à l’aise. Je vais essayer de ne pas le refaire.
- Tu ne m’as pas mis mal à l’aise.
Il s’arrêta et passé la main dans les cheveux une troisième fois, fixant à nouveau la serviette. Il y avait quelque chose d’écrit sur cette foutue chose.
- C’est juste que... Il soupira et n’alla pas plus loin.
- Juste quoi ?
Pas de réponse. J’aurai aimé que ce soit seulement l’alcool qui me fasse sortir des sarcasmes, mais ce n’était pas le cas.
- Pourquoi ne pas consulter ta serviette magique pour savoir ce que tu dois dire ?
Son visage s’assombrit.
- C’est pas sympa.
J’étais en train d’accumuler de la pression.
- Eh bien, il semble que tu sois venu me voir avec ton discours tout préparé. Remettre la pauvre Katie en mal d’amour à sa place.
Je pris une inspiration et je crachai :
- Je n’arrive pas à croire que tu aies dû prendre des notes sur une serviette de bar.
- Je ne suis pas aussi bon que toi avec les mots, Madame l’avocate. Je voulais faire ça correctement. Ne te moque pas de moi parce que je te prends au sérieux.
- Désolée de t’avoir causé tant de problèmes.
Je n’étais pas désolée sur le moment, et je pense que mon ton le lui fit comprendre.
- Mais je t’en prie, finis de lire ta serviette.
Il se leva.
- Il n’y a rien d’autre qui vaille la peine de discuter.
Trop tard, j’avais vu à quel point j’étais nulle.
- Nick, je suis désolée. Oublie ce que j’ai dit. J’ai trop bu. Merde, je bois trop ces derniers temps, et je vais vraiment réduire ma consommation. J’espère que cela ne fera pas reculer notre amitié, et que nous pourrons continuer à travailler normalement. Tu sais comment je suis. Je suis bien trop excessive, et j’ai une grande gueule.
J’interrompis mon bavardage inutile et luttai pour garder le contact visuel avec lui.
Mes pensées étaient devenues confuses. Comment avais-je pu me tromper autant sur lui ? J’ai toujours cru qu’au fond, il était aussi attiré par moi - et pas seulement sur le plan physique - que je l’étais par lui. Que si je lui donnais la bonne ouverture et le bon coup de pouce, il m’emporterait dans son carrosse magique et me conduirait au bonheur.
Comme c’était ridicule. Je n’étais pas Cendrillon. J’étais Glenn Close avec le lapin bouilli dans Liaison fatale. Et il était Michael Douglas cherchant un moyen de s’échapper.
Je ne savais pas comment récupérer les choses. Ses yeux devenaient plus hostiles à chaque seconde. Sans m’adresser un mot de plus, il s’en alla avec sa fichue serviette à la main.
Chapitre 3
L’Eldorado, Shreveport, Louisiane
Le 15 mars 2012
Je me réveillai avec une méchante gueule de bois qui provenait autant de l’humiliation que de l’Amstel Light et du vin du mini-bar, puis je me souvins de Nick dans ma chambre et de la façon dont j’avais agi. Il semblait peu probable d’avoir fait pire, mais au moins je ne lui avais pas ouvert la porte nue avec une rose entre les dents. J’allais me lever et me ressaisir. J’allais être séduisante dans mon ensemble Ellen Tracy vert mousse. J’allais réparer tout ça.
Mais d’abord, je voulais lire mes textos parce que mon téléphone vibrait. À cette heure matinale ?
- Où diable es-tu ?
C’était Emily.
- ?? Je me prépare.
Ce n’était pas totalement vrai, mais la règle cardinale des textos étant d’être brefs, j’avais omis les détails révélateurs.
- Nous avons commencé. Dépêche-toi !
Peut-être que ce n’était pas aussi tôt que je le pensais.
- J’arrive.
Eh bien, avoir l’air sexy et professionnelle étaient hors de question maintenant, bien que je ne sache pas si j’aurai pu réaliser cela dans ces circonstances, peu importe le temps dont je disposais. Je me ressaisis en respectant les minima hygiéniques et esthétiques et je m’en allais rejoindre la session de consolidation