Absolution Providentielle. Pamela Fagan Hutchins

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Absolution Providentielle - Pamela Fagan Hutchins

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      Tim nous fit un signe de la main et traversa le bar enfumé. Tout bougeait au ralenti alors qu’il s’approchait, un pas après l’autre. Ses pieds résonnaient dans ma tête en touchant le sol, non… non… non… Ou peut-être que je le disais à haute voix. Je n’aurai pu l’affirmer, mais ça ne faisait aucune différence.

      - Hé, Tim, c’est génial. Prends une bière, viens faire un billard.

       Oh, s’il te plaît, dis-moi que Nick ne vient pas juste d’inviter Tim à se joindre à nous.

      Il aurait pu lui donner un petit « Hé, comment ça va, passe une bonne nuit, j’allais partir », ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs, mais non, il avait demandé à Tim de jouer avec nous.

      Tim et Nick me regardèrent pour confirmation.

      J’eus une pensée fugace dans laquelle j’envoyais un coup de pied latéral parfait dans l’intestin de Tim et qu’il se roulait par terre avec des haut-le-cœur. À quoi servaient les treize années de cours de karaté que mon père m’avait forcé à prendre si je ne pouvais pas les utiliser dans des moments comme celui-ci ? « Chaque femme devrait être capable de se défendre, Katie », disait papa en me déposant au dojo.

      Ce n’était peut-être pas techniquement un moment d’autodéfense physique, mais l’arrivée de Tim avait anéanti mes espoirs de morsure de cou, et de tout ce qui aurait pu suivre. N’était-ce pas une raison suffisante ?

      Je rejetai cette pensée.

      - En fait, Tim, pourquoi tu ne me remplaces pas ? J’ai passé toute la semaine au tribunal, et je suis épuisée. Nous commençons tôt demain. C’est le dernier jour de notre congé, la grande finale pour l’équipe de Hailey & Hart. Je tendis ma queue de billard à Tim.

      Tim pensa que c’était une bonne idée. Il était clair que les femmes lui faisaient peur. Si j’avais espéré un argument de la part de Nick, rien ne vint. Il était retourné à son numéro de « Katie qui ? » en dehors du travail.

      Tout ce qu’il me dit fut un « Bonne nuit », sans Helen ni Katie.

      J’attrapai une autre Amstel Light au bar avant de retourner dans ma chambre.

      Chapitre 2

      L’Eldorado, Shreveport, Louisiane

      Le 14 mars 2012

      Quinze minutes plus tard, j’avais extirpé une bouteille de vin du mini-bar. Je m’accrochai à mon iPhone avec l’intention d’envoyer un message. Envoyer des textos en état d’ébriété n’est jamais une bonne idée. J’aurais aimé qu’un flic soit là pour me menotter, ça m’aurait évité la suite.

      A Nick :

      - Tu m’as largué pour Tim. Je suis toute seule. J’aurai aussi bien pu ajouter, « Avec amour, une fille folle de toi. »

      Pas de réponse. J’attendis cinq minutes en finissant un verre de vin. Je remplis à nouveau mon verre. Je fis défiler les trois cents textos d’Emily demandant où j’étais et je lui répondis par

      - Nick !!! Vraiment désolée. On se parle plus tard.

      J’en envoyais un autre à Nick.

      - T’es là ? Tjrs avec Tim ?

      - Yop, fut sa réponse.

      Un autre texte de Nick sonna quelques secondes plus tard.

      - Il faut qu’on parle.

      Bonne ou mauvaise conversation ? me demandais-je. Parler, comme un euphémisme pour ne pas parler ?

      Je répondais à Nick :

      - oki, où, quand ?

      - Lundi, au bureau.

      Coup de poing dans l’estomac. Reste calme, Katie, reste calme. Ne laisse pas ce moment t’échapper. Il y a encore une chance.

      - Pas juste. Maintenant ? Choisis un endroit.

      - Mauvaise idée. J’ai picolé.

      - Je m’en fiche. Chbre 632.

      Pas de réponse. Réfléchis, réfléchis, réfléchis, réfléchis, réfléchis. Il n’a pas dit non. Il n’a pas dit oui. Je pourrai renvoyer un texto et demander une réponse claire, mais ça pourrait être une mauvaise idée. Suppose que c’est oui et ressaisis-toi, ma fille.

      J’inspectai la chambre d’hôtel spartiate, l’affreuse couette marron grisonnante, trop souvent passée dans des lave-linge industriels, les rideaux marron décolorés par les années « fumeur » de la chambre, une reproduction encadrée en série d’un bateau à aubes accrochée sur un mur couvert de papier peint métallisé. Ce n’était pas très prometteur pour un interlude romantique. Je nettoyai la pièce, et moi, du mieux possible, et j’essayai de me stabiliser sur une pensée et un comportement sobres.

      Pas de Nick. Je fis les cent pas. Je me racontai des histoires. Je revérifiai mes textos. Et puis, soudain, je su qu’il était là, je le sentis avec ma perception Nick extrasensorielle.

      Je regardai par le judas. Oui, il était là, faisant la même chose que moi de l’autre côté de l’épaisse plaque de bois. Mais je ne pouvais pas ouvrir la porte, sinon il aurait su que j’étais là à le regarder.

      Il leva la main pour frapper. Il la baissa. Il se retourna pour s’éloigner ; il revint à la porte. Il passa sa main dans ses cheveux en se massant le crâne et ferma les yeux.

      Il frappa à la porte. Je retins ma respiration en formulant une prière rapide. « S’il vous plaît, mon Dieu, aidez-moi à ne pas tout faire foirer ». Ce n’était pas la prière la mieux conçue ou la plus élaborée que j’aie jamais prononcée. J’ouvris la porte.

      Aucun de nous ne dit un mot. Je fis un pas en arrière et il entra, serrant une serviette de bar dans sa main gauche. Sa main droite ratissant à nouveau ses cheveux en un tic nerveux que je n’avais jamais remarqué avant ce soir.

      Je m’assis sur le lit. Il s’assit dans un fauteuil près de la fenêtre.

      - Tu as dit que nous devions parler, commençais-je.

      Il se concentra sur sa serviette froissée pendant un long moment. Quand il leva les yeux, il fit un mouvement de va-et-vient entre nous deux et dit :

      - Ma vie est bien trop compliquée en ce moment. Je suis désolé, mais ça ne peut pas arriver.

      Ces mots n’étaient pas ceux que j’avais espéré entendre. Peut-être n’étaient-ils pas ceux que je m’attendais à entendre, mais j’avais gardé espoir jusqu’à ce qu’il les prononce. Mon visage brûlait. Compte à rebours avant l’effondrement.

      - Par « ça », je suppose que tu fais référence à une sorte de « truc » entre toi et moi ? Bien sûr que ça ne peut pas se produire. Je suis une associée du cabinet. J’entendis ma voix en écho. Supérieure. Dédaigneuse.

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