La Sacrifiée Indécise. Ines Johnson

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La Sacrifiée Indécise - Ines Johnson

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Ilia en bas dans la tanière, Béryl arriverait à la sacrifiée en premier. Il pourrait la marquer, et elle serait à lui sans combat. Il fonça jusqu’à la porte de derrière, juste à temps pour voir la Valkyrie atterrir.

      — Où est-elle ? demanda Béryl.

      — On se calme, l’écailleux, dit Morrigan en sautant du dos du dragon. J’ai beaucoup de choses à décharger.

      — Tu l’as ? Tu as ma sacrifiée ?

      — Pour Cardi, j’ai la collection de films de John Hugues avec des adolescentes rousses en pleine crise qui courent après les garçons. Ou alors, attends ? Est-ce qu’il n’y a qu’une seule fille ? La même à chaque fois ? Je ne sais pas. Tous les humains se ressemblent. Pour Corin, j’ai sa machine à ultrasons pour qu’il puisse espionner ses dragonneaux, ce qui montre tout de suite quel genre de père il sera. Et tu voulais le nouveau Donkey Kong

      — Assez, gronda Béryl.

      Les yeux de la Valkyrie étincelèrent d’une lueur dangereuse.

      Béryl baissa la tête. Les dragons étaient peut-être au sommet de la chaîne alimentaire dans le Voile. Il pouvait rugir sur ses frères. Il pouvait étrangler un lion. Mais il ne survivrait pas au courroux ou à l’épée d’une Valkyrie. Les filles de la Déesse étaient bien au-delà de la chaîne alimentaire.

      Tout là-haut, Béryl vit les écailles bleues de Rhyol scintiller sous la lune. Son frère planait, en les observant. À une fenêtre, il vit Elek regarder vers le bas, ses yeux d’ambre rougeoyant dans la nuit. Rhyol et Elek se joindraient au combat si c’était nécessaire. Et ils périraient tous les deux.

      — S’il te plaît, dit Béryl.

      Il était désespéré. Il avait déjà assez de mal à contenir sa bête comme cela. Celle-ci avait l’intention d’arracher la tête de la Valkyrie, quelque chose qui scellerait à la fois le sort de l’homme et de la bête.

      Morrigan fit tranquillement le tour de son dragon. Il y avait deux sacoches de taille humaine sur son dos. Béryl sentit l’odeur du sang émaner du premier. Ce devait être la capture de Morrigan pour le Valhalla. Les Valkyries ne tuaient habituellement pas leurs proies avant de les amener derrière le Voile. Béryl se demanda brièvement ce qui avait suscité tant de colère qu’elle avait tué l’homme plus tôt.

      Mais ce triste sac fut instantanément oublié en faveur du second. Le regard de Béryl se posa sur la sacoche que la Valkyrie retirait. Morrigan la souleva sans aucun effort.

      Béryl sentait le parfum délectable qui s’en dégageait. Cela sentait comme quelque chose de doux, mais qui ne provenait pas de la nature. Il y avait aussi une odeur acide qui lui rappela celle des potions dans le laboratoire de Corin. En dessous de tout cela, il y avait le parfum de quelque chose de léger, comme une brise au-dessus d’une petite étendue d’eau. Il tendit la main vers le sac.

      Morrigan le reprit d’un coup sec.

      — Han han han. Paie d’abord.

      Béryl serra les dents.

      — Suis-moi, dit-il.

      Il guida la Valkyrie jusqu’à l’entrée des mines. Il longea les mines de rubis de Corin et celles de diamants de Kimber. Il entra dans ses propres mines où les émeraudes étaient enterrées sous la roche.

      — Prends ce que tu veux, dit-il à la Valkyrie.

      Les yeux de celle-ci étincelèrent à nouveau, mais d’une lueur d’avidité plutôt que de colère, cette fois. Elle lui tendit la sacoche et partit faire son shopping.

      Pendant un instant, Béryl se contenta de tenir le sac dans ses bras. Elle ne pesait rien, mais elle était lourde d’importance. Lentement, il retira l’épaisseur de tissu pour dévoiler un visage rond. De douces boucles rousses encadraient son visage. Un petit nez en bouton séparait ses traits en deux moitiés parfaitement symétriques. Ses lèvres étaient petites, pleines et en forme de cœur.

      — Il y a du feu de dragon dans ses veines ? demanda Béryl.

      Comme si cela avait de l’importance. Le colis dans ses bras était à lui, et il allait la garder, qu’elle puisse lui donner des dragonneaux ou pas. Si elle n’avait pas de feu en elle et ne pouvait pas avoir de dragonneaux, il pourrait toujours l’enlacer et la protéger. Son dragon n’avait pas besoin du contact physique pour être rassasié. Il avait juste besoin d’un but. Et elle était ce but.

      — Elle a du feu dans les veines.

      Béryl sentit le soulagement le parcourir. Les pensées qu’il venait d’avoir un instant plus tôt s’envolèrent de son esprit. Elle était belle, et il avait physiquement envie d’elle. Avec la confirmation de son sang de feu, les reins de Béryl brûlèrent de la prendre là, tout de suite.

      — Et encore mieux, dit Morrigan. Regarde de plus près, elle a des écailles.

      Berçant sa récompense dans ses bras, Béryl fit glisser le tissu de ses épaules délicates. Il eut un hoquet de surprise devant ce qu’il avait sous les yeux. Sur sa peau pâle, il y avait des taches dorées. Elles étaient douces au toucher, mais il sut instantanément ce qu’elles étaient.

      — Comment s’appelle-t-elle ? demanda-t-il.

      — Je n’ai pas demandé. Protège tes parties, cela dit. Elle allait castrer ma cible avant que je puisse le réclamer.

      Béryl sourit à cette déclaration. Son humaine avait du tempérament, tout comme Cardi et Chryssie. Elle était parfaite. Il découvrit le reste de son corps et commença le rituel du ligotage.

      CHAPITRE 4

      Elle était assurément morte.

      Comment en était-elle certaine ? Parce qu’on était en train de la câliner. Les câlins ne se produisaient qu’avec les mamans, dans le monde réel, et sa maman était morte.

      Depuis qu’elle était petite, Poppy avait vu beaucoup de mamans mettre des claques à leurs enfants, ou les faire aller dans la direction qu’elles voulaient en utilisant la force, ou les pousser ou les pincer pour les faire tenir tranquilles. Mais Poppy avait eu de la chance. Sa maman lui faisait des câlins le soir, de temps en temps. Mais seulement quand le lit de sa maman n’était pas occupé par un client.

      C’était dans ces moments-là que Poppy se sentait en sécurité. C’était dans ces moments-là que Poppy ne désirait pas s’envoler dans un monde imaginaire vu à la télévision.

      Quand elle était dans les bras de sa mère, le monde cessait d’être un endroit dangereux où la nourriture était peu abondante, où les voix hurlaient toujours, et où les hommes regardaient les petites filles comme de délicieux goûters.

      Cela avait été l’après-midi, quand Poppy s’était allongée dans le lit de sa mère et avait sommeillé. L’école avait fini plus tôt, et elle était rentrée pour trouver la caravane déserte. Quand des bras étaient venus l’entourer, ils n’avaient pas paru chaleureux. Ils avaient été pleins de sueur et avaient pué le relent d’homme mal lavé.

      Non.

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