Озорные рассказы / Les contes drolatiques. Уровень 1. Оноре де Бальзак
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– Mon père vous a vendu mon corps; mais j’aimerais mieux un passant que vous.
Le voisin n’en a pas tenu compte[35].
– Et quand sera la noce? demanda-t-il.
– Demain, fit-elle, pour que je puisse avoir des amants bientôt[36].
Ce jour-là le Roi retourna d’un voyage. Il entendit les gens parler d’une belle fille qui refusa à tous les hommes. Le Roi s’intéressa à elle. Il alla aux forges du pont. Et là il dit à la belle fille:
– Ma mie, vous n’êtes pas faite pour vendre des pierres, mais pour en recevoir.
– Ah! Sire, reprit la belle fille, je me marierai demain. Mais, si vous me baillez le poignard qui est à votre ceinture, je défendrai ma fleur et vous la réserverez.
Le Roi lui donna le petit poignard.
Le lendemain, l’avocat et la belle fille se marièrent. Le soir le mari vint dans la chambre pour coucher avec sa femme. Mais elle ne voulait pas. Elle se battait même, et il ne pouvait pas s’approcher d’elle.
– Que voulez-vous de moi? dit la belle fille.
– Je veux tout! fit-il.
– Voici le poignard du Roi. Je vous tuerai, si vous m’approche.
Elle prit un charbon et écrivit une raye sur le plancher, puis elle dit:
– Ici seront les confins du domaine du Roi.
Mais l’avocat cria:
– Je ne veux pas vivre sans avoir ce beau corps et ces merveilles d’amour! Donc, tuez-moi!
La belle fille répondit:
– Ce n’est pas vous, c’est moi, que je tuerai…
Son regard farouche effraya le pauvre avocat. Il ne toucha pas la fille.
Le lendemain, la belle alla voir le Roi.
Le servant du roi attendait devant la maison de l’avocat. Il raconta à la fille quel homme était le Roi et l’emmena au palais.
Le pauvre avocat laissa sa femme au Roi. Et ceci l’aimée soir et matin.
Un monsieur de Bridoré, qui voulait offrir à la belle fille sa terre en Touraine, se tua pour elle. Cette mort l’attrista. Et elle décida qu’à l’avenir elle accepterait secrètement tous les domaines pour sauver son âme.
Un jour l’amie du Roi alla se promener dans la ville. Là son mari la vit. Après cette rencontre il passa la nuit en disant: «Oh! oui! Ah! je l’aurai[37]! Je suis son mari!»
Le lendemain un client de l’avocat, un homme de grand nomme, vint pour dire qu’il avait besoin de douze mille écus.
– C’est à cause de l’amie du Roi! Сe soir, moyennant douze mille écus et ma terre de Brie, je m’occuperai d’elle[38].
L’avocat pâlit.
– Mais, demanda-t-il, est-ce donc à elle que vous donnez de l’argent?
– Non, dit ce monsieur, à sa servante.
L’avocat accepta d’aider son client dans cette affaire. Le soir, il invita la servante et lui montra douze mille écus.
– C’est à vous! dit-il, voici douze mille écus. Je veux que vous alliez chez le monsieur qui croit être aimé cette nuit par la belle, et que vous lui mentiez. Vous devez dire que le Roi vient souper chez elle ce soir. Mais c’est moi, son mari, qui serai au lieu du monsieur et du Roi. Prenez les douze mille écus, et je vous en promets deux fois autant, si en fraudant j’ai ce qui m’appartient[39].
– Venez après souper, répondit la servante.
Ils convinrent de l’heure, de la porte, du signal, de tout. Quand la nuit vint, l’avocat se dirigea vers l’hôtel particulier du Roi. La servante lui ouvrit la porte.
L’avocat se cacha près du lit de sa femme et la regarda se déshabiller.
Soudain la servante dit:
– Taisez-vous[40], mademoiselle. Il est là.
– Qui?
– Votre mari.
– Lequel?
– Le vrai.
Et la servante tout raconta.
– Oh bien! il en aura pour son argent, dit la belle fille. Tu me remplaceras. Couche toi dans mon lit. Et je retournerai le matin.
Cette nuit-là la servante en donna à l’avocat pour plus de cent mille écus[41]. Vers le matin la femme de l’avocat la remplaça.
Cette histoire fit connue[42]. Le pauvre avocat mourut de dépit.
Ceci nous apprend à ne pas nous attacher aux femmes qui refusent de nous obéir.
L’héritier du Diable
Il y avait un bon vieux chanoine de Notre-Dame de Paris. Ce chanoine était venu comme simple prêtre à Paris[43]. Mais, étant un homme très beau, il s’adonna à la confession des dames.
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