Таинственный остров. Уровень 1 / L’Île mystérieuse. Жюль Верн
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L'absence de Cyrus Smith, l'ingénieur, était particulièrement préoccupante. Son savoir-faire pratique et son esprit inventif auraient été d'une valeur inestimable dans cette situation. Sans lui, leurs perspectives semblaient sombres. La question de s'installer sur cette partie de la côte se posait alors, mais devaient-ils explorer les environs avant de prendre une décision définitive? Pencroff suggéra de patienter quelques jours afin de se préparer et de trouver une source de nourriture plus consistante que les œufs et les coquillages.
Ce matin-là, 26 mars, dès l'aube, Nab avait repris sur la côte la direction du nord, et il était retourné là où la mer, sans doute, s'était refermée sur l'infortuné Smith.
Les Cheminées, avec leur abri rudimentaire mais suffisant pour le moment, furent choisies comme lieu de résidence temporaire. Le feu fut allumé, offrant chaleur et lumière, et permettant également de préserver des braises pour les jours à venir. Pendant que Pencroff et Harbert partaient explorer la forêt à la recherche de gibier, Spilett resta aux Cheminées pour entretenir le feu et surveiller les environs.
Leur expédition de chasse dans la forêt se révéla à la fois fructueuse et ardue. Ils réussirent à capturer plusieurs oiseaux et tétras, malgré les difficultés rencontrées. La préparation ingénieuse des lignes par Pencroff pour attraper les tétras à l'aide d'hameçons improvisés démontra l'ingéniosité et la débrouillardise du marin.
Voilà comment Pencroff prépara ses lignes: il avait trouvé dans les herbes une demi-douzaine de nids de tétras, ayant chacun de deux à trois œufs. Il eut grand soin de ne pas toucher à ces nids, auxquels leurs propriétaires ne pouvaient manquer de revenir. Ce fut autour d'eux qu'il imagina de tendre ses lignes, – non des lignes à collets, mais de véritables lignes à hameçon[12]. Les lignes furent faites de minces lianes, rattachées l'une à l'autre et longues de quinze à vingt pieds. De grosses épines très fortes, à pointes recourbées, que fournit un buisson d'acacias nains, furent liées aux extrémités des lianes en guise d'hameçon. Quant à l'appât, de gros vers rouges qui rampaient sur le sol en tinrent lieu.
Les tétras furent attachés par les pattes, et Pencroff, heureux de ne point revenir les mains vides et voyant que le jour commençait à baisser, jugea convenable de retourner à sa demeure.
La direction à suivre était tout indiquée par celle de la rivière, dont il ne s'agissait que de redescendre le cours, et, vers six heures, assez fatigués de leur excursion, Harbert et Pencroff rentraient aux Cheminées.
Chapitre 7
Gédéon Spilett, immobile, les bras croisés, se tenait sur la grève, scrutant l'horizon marin, où un gros nuage noir montait rapidement vers le zénith. Le vent soufflait fort, s'intensifiant au crépuscule. Le ciel tout entier présentait un aspect menaçant, et les prémices d'une tempête étaient clairement visibles.
Harbert entra dans les Cheminées, suivi de Pencroff.
Nous allons passer une nuit agitée, monsieur Spilett! déclara le marin. La pluie et le vent vont réjouir les pétrels!
Absorbé, le reporter ne remarqua pas son approche. Il voula savoir si c'était possible que l'ingéneur fût vivant. Comme la mer n'avait pas jetté ni son corps, ni celui de son chien. Mais le marin restait ferme: il était peu probable qu'on revît Cyrus Smit.
Le marin retourna alors vers les Cheminées. Un feu chaud crépitait dans l'âtre. Harbert y ajouta du bois sec, illuminant les coins sombres du couloir.
Pencroff se mit à préparer le dîner, estimant nécessaire un plat consistant pour restaurer leurs forces. Deux tétras furent plumés et embrochés, rôtissant rapidement au-dessus du feu.
À sept heures du soir, Nab n'était toujours pas revenu. L'absence prolongée du nègre inquiétait Pencroff. Cependant, Harbert envisagea une perspective plus optimiste, suggérant que Nab pouvait avoir découvert quelque chose de nouveau qui les aiderait.
La nuit s'installa, accompagnée d'une tempête violente. Malgré les conditions difficiles, ils apprécièrent leur repas à base de gibier. Puis, chacun se retira pour la nuit. Gédéon Spilett, tourmenté par l'inquiétude, ne parvenait pas à trouver le sommeil.
Vers deux heures du matin, alors que Pencroff dormait profondément, il fut secoué par le reporter, qui prétendait avoir entendu des aboiements au loin. Après une brève discussion, ils sortirent des Cheminées pour enquêter.
Dans l'obscurité et le fracas de la tempête, ils distinguèrent Top, le chien de Cyrus Smith.
«Si le chien est retrouvé, le maître se retrouvera aussi! dit le reporter.
– Dieu le veuille! répondit Harbert. Partons! Top nous guidera!»
À quatre heures du matin, on pouvait estimer qu'une distance de cinq milles avait été franchie. Les nuages s'étaient légèrement relevés et ne traînaient plus sur le sol. La rafale, moins humide, se propageait en courants d'air très vifs, plus secs et plus froids[13]. Insuffisamment protégés par leurs vêtements, Pencroff, Harbert et Gédéon Spilett devaient souffrir cruellement, mais pas une plainte ne s'échappait de leurs lèvres. Ils étaient décidés à suivre Top jusqu'où l'intelligent animal voudrait les conduire.
Vers cinq heures, le jour commença à se faire.
À six heures du matin, le jour était fait. Les nuages couraient avec une extrême rapidité dans une zone relativement haute. Le marin et ses compagnons étaient alors à six milles environ des Cheminées. Ils suivaient une grève très plate, bordée au large par une lisière de roches dont les têtes seulement émergeaient alors, car on était au plein de la mer.
Le reporter et ses compagnons arrivaient devant une sorte d'excavation creusée au revers d'une haute dune. Là, Top s'arrêta et jeta un aboiement clair. Spilett, Harbert et Pencroff pénétrèrent dans cette grotte.
Nab était là, agenouillé près d'un corps étendu sur un lit d'herbes… Ce corps était celui de l'ingénieur Cyrus Smith.
Chapitre 8
Le silence régnait dans la grotte, seulement interrompu par le souffle irrégulier de Cyrus Smith, étendu sur le sol. Le regard perdu dans le vide, Nab semblait totalement absorbé par sa douleur, son visage marqué par le désespoir. Gédéon Spilett, après une longue observation, finit par se relever, l'air soulagé. «Il vit!» annonça-t-il d'une voix empreinte d'émotion. Un frisson parcourut l'échine de Pencroff et d'Harbert, tandis que le soulagement se lisait sur leur visage[14].
Pencroff, à son tour, s'approcha de l'ingénieur, la tension palpable dans l'air. Il écouta attentivement, puis déclara avec assurance: «Il vit, j'en suis sûr!» Harbert, les yeux brillants d'espoir,
12
non des lignes à collets, mais de véritables lignes à hameçon – не силки, но настоящие удочки с крючком.
13
La rafale, moins humide, se propageait en courants d'air très vifs, plus secs et plus froids. – Более сухие и холодные порывы ветра живо распространялись вокруг.
14
Un frisson parcourut l'échine de Pencroff et d'Harbert, tandis que le soulagement se lisait sur leur visage. – По спине Пенкрофа и Харберта пробежала дрожь, а на их лицах читалось облегчение.