Le sergent Simplet. Paul d'Ivoi
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– Frère, Rara Houva te salue!
Dalvan se sent ému. La pitié lui donne la force de dominer ses nerfs. Ses lèvres tremblantes répondent:
– Je te salue, Rara Houva!
Le visage de la malade s’éclaire. Ainsi qu’une brume légère chassée par le vent, le chagrin cesse de planer sur ses traits juvéniles. Le sourire refoule les pleurs prêts à jaillir. Elle se rapproche du Français.
Ses paupières s’abaissent, étendant sur ses joues brunes la frange sombre de ses cils, et doucement, dans une sorte de gazouillis hésitant, elle dit:
– Écoute, frère. Ne m’interromps pas. La gazelle a envie de fuir, mais elle est retenue parce qu’elle sait ses heures comptées. Je suis belle aujourd’hui. Dans un an le mal terrible me fera laide, et puis, quelques mois plus tard, viendra la seconde des adieux sans retour!
Elle parlait simplement, sans trouble, de cet avenir menaçant. Et Simplet écoutait. Rara Houva reprit:
– Qu’importe le temps si, durant une seconde seulement, on a connu le bonheur?
Comme Dalvan esquissait un geste:
– Ce bonheur, il est à portée de notre main.
Puis très vite, comme pressée de dire toute sa pensée:
– Mon père est ministre de la reine; il est 27e honneur. J’étais son enfant préférée, mais maintenant il ne me verra plus. Il serait heureux, j’en suis sûre, de m’accorder la joie suprême que je solliciterais de lui.
– Que puis-je à cela? hasarda le sous-officier, bouleversé par l’étrangeté de la scène.
– Tu peux tout, frère, car c’est sa volonté que je confirme être la mienne.
Sans laisser à Simplet le loisir d’exprimer son étonnement, elle poursuivit avec cette poésie troublante des êtres condamnés au hâtif trépas:
– Ainsi que moi, frère, tu es voué à la mort cruelle. Vivant, tu portes le germe des tortures. Un cycle d’épouvante nous environne. Eh bien! mets ta main dans la mienne. Jetons des fleurs sur notre détresse, chantons dans le sépulcre; du malheur sans bornes tressons la chaîne infinie des félicités.
Elle s’arrêta, respira longuement; enfin elle acheva très bas:
– Frère! sois mon époux.
De la tête aux pieds, Dalvan frissonna. Au-dessus du front courbé de l’infortunée, il crut voir apparaître le spectre hideux du funèbre faucheur ricanant à l’agonisante qui osait songer à l’hyménée, à la marche triomphante et blanche des fiancées. Son cœur battait par brusques soubresauts. Que répliquer à cette enfant qui le jugeait, ainsi qu’elle-même, captif en la cité fatale jusqu’à l’heure dernière?
– Dis un mot, fit-elle encore. Je parlerai à l’instituteur.
– L’instituteur, bégaya le sous-officier. Il y a un instituteur ici?
– Oui. Il transmettra ma prière à mon père, et sous trois jours, nous pourrons être unis.
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