Жерминаль. Книга для чтения на французском языке. Эмиль Золя

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Жерминаль. Книга для чтения на французском языке - Эмиль Золя Чтение в оригинале (Каро)

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que c’est vous qui en supporterez les conséquences? Pas du tout! ce sera la Compagnie, qui devra vous faire des pensions, à vous ou à vos femmes… Je vous répète qu’on vous connaît: pour avoir deux berlines de plus le soir, vous donneriez vos peaux.

      Maheu, malgré la colère dont il était peu à peu gagné, dit encore posément:

      – Si l’on nous payait assez, nous boiserions mieux.

      L’ingénieur haussa les épaules, sans répondre. Il avait achevé de descendre le long de la taille, il conclut seulement d’en bas:

      – Il vous reste une heure, mettez-vous tous à la besogne; et je vous avertis que le chantier a trois francs d’amende.

      Un sourd grognement des haveurs accueillit ces paroles.

      – Quand je vous dis qu’ils se fichent du monde! criait l’ingénieur. Et vous, nom d’un chien! vous ne surveillez donc pas?

      – Mais si, mais si, balbutiait le maître-porion. On est las de leur répéter les choses.

      Négrel appela violemment:

      – Maheu! Maheu!

      Tous descendirent. Il continuait:

      – Voyez ça, est-ce que ça tient?… C’est bâti comme quatre sous. Voilà un chapeau que les moutons ne portent déjà plus, tellement on l’a posé à la hâte…[6] Pardi! je comprends que le raccommodage nous coûte si cher. N’est-ce pas? Pourvu que ça dure tant que vous en avez la responsabilité! Et puis tout casse, et la Compagnie est forcée d’avoir une armée de raccommodeurs… Regardez un peu là-bas, c’est un vrai massacre.

      Chaval voulut parler, mais il le fit taire.

      – Non, je sais ce que vous allez dire encore. Qu’on vous paie davantage, hein? Eh bien! je vous préviens que vous forcerez la Direction à faire une chose: oui, on vous paiera le boisage à part, et l’on réduira proportionnellement le prix de la berline. Nous verrons si vous y gagnerez… En attendant, reboisez-moi ça tout de suite. Je passerai demain.

      Et, dans le saisissement causé par sa menace, il s’éloigna. Dansaert, si humble devant lui, resta en arrière quelques secondes, pour dire brutalement aux ouvriers:

      – Vous me faites empoigner, vous autres… Ce n’est pas trois francs d’amende que je vous flanquerai, moi! Prenez garde!

      Alors, quand il fut parti, Maheu éclata à son tour.

      – Nom de Dieu! ce qui n’est pas juste n’est pas juste. Moi, j’aime qu’on soit calme, parce que c’est la seule façon de s’entendre; mais, à la fin, ils vous rendraient enragés… Avez-vous entendu? La berline baissée, et le boisage à part! encore une façon de nous payer moins!.. Nom de Dieu de nom de Dieu!

      Il cherchait quelqu’un sur qui tomber, lorsqu’il aperçut Catherine et Étienne, les bras ballants[7].

      – Voulez-vous bien me donner des bois! Est-ce que ça vous regarde?… Je vas vous allonger mon pied quelque part.

      Étienne alla se charger, sans rancune de cette rudesse, si furieux lui-même contre les chefs, qu’il trouvait les mineurs trop bons enfants.

      Du reste, Levaque et Chaval s’étaient soulagés en gros mots. Tous, même Zacharie, boisaient rageusement. Pendant près d’une demi-heure, on n’entendit que le craquement des bois, calés à coups de masse. Ils n’ouvraient plus la bouche, ils soufflaient, s’exaspéraient contre la roche, qu’ils auraient bousculée et remontée d’un renfoncement d’épaules, s’ils l’avaient pu.

      – En voilà assez! dit enfin Maheu, brisé de colère et de fatigue. Une heure et demie… Ah! une propre journée, nous n’aurons pas cinquante sous!.. Je m’en vais, ça me dégoûte.

      Bien qu’il y eût encore une demi-heure de travail, il se rhabilla. Les autres l’imitèrent. La vue seule de la taille les jetait hors d’eux. Comme la herscheuse s’était remise au roulage, ils l’appelèrent en s’irritant de son zèle: si le charbon avait des pieds, il sortirait tout seul. Et les six, leurs outils sous le bras, partirent, ayant à refaire les deux kilomètres, retournant au puits par la route du matin.

      Dans la cheminée, Catherine et Étienne s’attardèrent, tandis que les haveurs glissaient jusqu’en bas. C’était une rencontre, la petite Lydie, arrêtée au milieu d’une voie pour les laisser passer, et qui leur racontait une disparition de la Mouquette, prise d’un tel saignement de nez, que depuis une heure elle était allée se tremper la figure quelque part, on ne savait pas où. Puis, quand ils la quittèrent, l’enfant poussa de nouveau sa berline, éreintée, boueuse, raidissant ses bras et ses jambes d’insecte, pareille à une maigre fourmi noire en lutte contre un fardeau trop lourd. Eux, dévalaient sur le dos, aplatissaient leurs épaules, de peur de s’arracher la peau du front; et ils filaient si raide, le long de la roche polie par tous les derrières des chantiers, qu’ils devaient, de temps à autre, se retenir aux bois, pour que leurs fesses ne prissent pas feu, disaient-ils en plaisantant.

      En bas, ils se trouvèrent seuls. Des étoiles rouges disparaissaient au loin, à un coude de la galerie. Leur gaieté tomba, ils se mirent en marche d’un pas lourd de fatigue, elle devant, lui derrière. Les lampes charbonnaient, il la voyait à peine, noyée d’une sorte de brouillard fumeux; et l’idée qu’elle était une fille lui causait un malaise, parce qu’il se sentait bête de ne pas l’embrasser, et que le souvenir de l’autre l’en empêchait.

      Assurément, elle lui avait menti: l’autre était son amant, ils couchaient ensemble sur tous les tas d’escaillage, car elle avait déjà le déhanchement d’une gueuse. Sans raison, il la boudait, comme si elle l’eût trompé. Elle pourtant, à chaque minute, se tournait, l’avertissait d’un obstacle, semblait l’inviter à être aimable. On était si perdu, on aurait si bien pu rire en bons amis! Enfin, ils débouchèrent dans la galerie de roulage, ce fut pour lui un soulagement à l’indécision dont il souffrait; tandis qu’elle, une dernière fois, eut un regard attristé, le regret d’un bonheur qu’ils ne retrouveraient plus.

      Maintenant, autour d’eux, la vie souterraine grondait, avec le continuel passage des porions, le va-et-vient des trains, emportés au trot des chevaux. Sans cesse, des lampes étoilaient la nuit. Ils devaient s’effacer contre la roche, laisser la voie à des ombres d’hommes et de bêtes, dont ils recevaient l’haleine au visage. Jeanlin, courant pieds nus derrière son train, leur cria une méchanceté qu’ils n’entendirent pas, dans le tonnerre des roues. Ils allaient toujours, elle silencieuse à présent, lui ne reconnaissant pas les carrefours ni les rues du matin, s’imaginant qu’elle le perdait de plus en plus sous la terre; et ce dont il souffrait surtout, c’était du froid, un froid grandissant qui l’avait pris au sortir de la taille, et qui le faisait grelotter davantage, à mesure qu’il se rapprochait du puits. Entre les muraillements étroits, la colonne d’air soufflait de nouveau en tempête. Ils désespéraient d’arriver jamais, lorsque, brusquement, ils se trouvèrent dans la salle de l’accrochage.

      Chaval leurjeta un regard oblique, la bouche froncée de méfiance. Les autres étaient là, en sueur, dans le courant glacé, muets comme lui, ravalant des grondements de colère. Ils arrivaient trop tôt, on refusait de les remonter avant une demi-heure, d’autant plus qu’on faisait des manoeuvres compliquées, pour la descente d’un cheval. Les chargeurs emballaient encore des berlines, avec un bruit assourdissant de ferrailles remuées, et les cages s’envolaient, disparaissaient dans la pluie battante

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<p>6</p>

Voilà un chapeau que les moutons ne portent déjà plus, tellement on l’a posé à la hâte… – Вот y этого верняка нет упора, стойки отошли…

<p>7</p>

les bras ballants – сложа руки