Aristophane; Traduction nouvelle, tome second. Аристофан
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Infortuné que je suis! Prenons garde que Zeus ne me voie. Où est Pisthétæros?
Oh! oh! Qu'est-ce que cela? Un homme voilé?
Vois-tu quelque dieu derrière moi?
Non, par Zeus! je ne vois rien. Mais qui es-tu?
Quelle heure du jour est-il?
Quelle heure? Un peu plus de midi. Mais qui es-tu?
Est-il l'heure de la rentrée des boeufs, ou plus tard?
Ah! comme je t'ai en horreur!
Que fait donc Zeus? Dissipe-t-il ou assemble-t-il les nuages?
Tu vas gémir en grand!
Alors je me découvre.
Mon cher Promètheus.
Retiens-toi, retiens-toi; ne crie pas.
Qu'y a-t-il?
Silence, ne prononce pas mon nom: tu me perds, si Zeus me voit ici. Mais si tu veux que je te dise comment vont toutes les affaires là-haut, prends cette ombrelle et tiens-la au-dessus de ma tête, afin que les dieux ne me voient pas.
Iou! iou! tu as là une idée excellente et digne de Promètheus. Mets-toi vite dessous et parle hardiment.
Écoute, alors.
Je t'écoute, parle.
C'en est fait de Zeus.
Depuis quand?
Depuis que vous avez bâti dans l'air. Aucun homme ne sacrifie plus aux dieux, et l'odeur des cuisses n'est plus montée jusqu'à nous depuis ce temps-là. Mais nous jeûnons comme aux Thesmophoria, faute de sacrifices. Les dieux barbares affamés, et hurlant comme des Illyriens, menacent Zeus de faire une descente contre lui, s'il ne fait pas rouvrir les marchés, où l'on mette en vente des quartiers de victimes.
Y a-t-il donc d'autres dieux que vous, des dieux barbares qui habitent au-dessus de vos têtes?
Ne sont-ils donc point barbares, ceux parmi lesquels Exèkestidès a trouvé un patron?
Et quel est le nom de ces dieux barbares?
Leur nom? Les Triballes.
J'entends. De là vient l'expression: «Sois étripé!»
Absolument. Mais je vais te dire une chose certaine. Il va venir ici, pour négocier, des envoyés de Zeus et des Triballes de là-haut. Vous ne consentez à rien si Zeus ne restitue pas le sceptre aux oiseaux et s'il ne te donne pour femme Basiléia.
Qui est-ce, Basiléia?
Une très jolie fille qui administre la foudre de Zeus et tout le reste, prudence, équité, sagesse, marine, calomnie, trésorier, triobole.
Elle administre tout cela pour lui?
Comme je te le dis; et, si tu l'obtiens de lui, tu as tout. Voilà pourquoi je suis venu ici, c'était afin de te le dire; car, de temps immémorial, je suis bienveillant pour les hommes.
En effet, c'est grâce à toi seul, parmi les dieux, que nous faisons des grillades.
Je hais tous les dieux, comme tu le sais, toi.
De par Zeus! tu as toujours été leur ennemi.
Un vrai Timôn. Mais comme il faut que je m'en retourne vite, donne-moi l'ombrelle, afin que si Zeus m'aperçoit de là-haut, j'aie l'air d'accompagner une kanéphore.
Prends aussi ce siège et emporte-le.
Chez les Skiapodes est un marais, où Sokratès, qui ne se lave jamais, évoque les âmes. Pisandros y vint aussi, demandant à voir son âme, qui l'avait planté là, de son vivant: pour victime, il amenait une chamelle au lieu d'un agneau: il l'égorgea, et s'éloigna comme Odysseus; à ce moment sortit des enfers, pour boire le sang de la chamelle, Khæréphôn, la Chauve-Souris.
La ville de Néphélokokkygia s'offre à nos regards: nous y venons en députation… Holà! toi, que fais-tu? Tu places ton manteau sur la gauche? Tu ne le jettes pas à droite? Quoi donc, malheureux? Tu es du tempérament de Læspodias. O démocratie, à quoi nous as-tu réduits, puisque les dieux ont choisi un pareil représentant?
Tiens-toi tranquille.
Foin de toi! C'est toi que j'ai vu de beaucoup le plus barbare de tous les dieux. Voyons, que ferons-nous, Hèraklès?
Tu m'as entendu dire que je veux étrangler l'homme qui a ainsi bloqué les dieux.
Mais, mon bon, nous avons été choisis comme députés pour négocier.
J'ai doublement envie de t'étrangler.
Donne-moi la râpe au fromage; apporte du silphion; qu'on apporte du fromage; ranime les charbons.
Homme, nous sommes trois dieux, ici présents, qui t'adressons nos saluts.
Je racle le silphion.
Quelles sont ces viandes?
Celles de quelques oiseaux coupables de soulèvement illégal contre les oiseaux amis du peuple.
Et tu racles ton silphion avant de nous répondre?
Ah! salut, Hèraklès. Qu'y a-t-il?
Nous venons, envoyés par les dieux, pour négocier au sujet de la guerre.
Il n'y a pas d'huile dans la lékythe.
Il faut cependant que les oiseaux soient bien marinés.
Nous,