Le Lien Du Sang. Amy Blankenship
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Читать онлайн книгу Le Lien Du Sang - Amy Blankenship страница 3
Misery sourit et toucha l'araignée en pendentif autour de son cou. L'ornement explosa soudain en centaines de ces petites bestioles avant de déguerpir. Noire-Corneille regarda deux arachnides ramper le long de ses jambes puis traverser le sol inégal. Les créatures s'arrêtèrent à mi-chemin entre lui et Misery avant de disparaître dans le sol.
Noire-Corneille resta silencieux alors que le sol commençait à changer et qu'un petit tremblement de terre craquelait le sol en une veine rouge et fine. Les arbres frissonnèrent et les cris des animaux dans la forêt s'y mêlèrent tandis que le sol tremblait de mécontentement. Cinq démons des ombres s'échappèrent de l'ouverture faite dans le sol et se mirent à voler dans la clairière. Leurs cris sonnaient bien plus comme des hurlements qui emplissaient la nuit de leur musique. Ils convergèrent tous vers le feu et planèrent en cercles autour de ses flammes, se rapprochant avant de reculer à la dernière seconde.
Cela continua jusqu'à ce que les démons se fatiguent de ce petit jeu et disparaissent dans la ténébreuse forêt⦠vers la ville, où ils pourraient sentir leurs proies. Noire-Corneille regarde fixement cette embrasure donnant sur les enfers, avec une expression indéchiffrable. Cependant, quand il se pencha sur la craquelure dans la terre, il s'arrêta dessus, pour la refermer et empêcher la fuite de nouveaux démons.
« Bel effort, commenta Noire-Corneille. Mais tu es jeune et imprudente. Une aussi mince frontière entre les mondes ne fera que permettre à de simples démons des ombres de revenir dans ce royaume⦠laissant nos véritables alliés toujours captifs de l'autre côté. Tu auras besoin de bien plus de puissance que ça ! dit-il d'une voix forte avant de se calmer. Pendant que tu accumuleras cette énergie, je m'occuperai de ton armée... mais ils me répondront à moi seulement. »
Misery n'avait pas d'autre choix que d'acquiescer avec humilité. Alors qu'elle se détournait, ses lèvres enfantines esquissèrent un sourire mauvais. Le vieux démon avait raison à propos d'une chose, il lui fallait bien plus de puissance⦠et elle savait exactement où en trouver.
Laissant les ténèbres grandir en elle, elle retourna vers la ville en laissant ses sbires la suivre. Un plan avait commencé à prendre forme dans son esprit et elle devait retrouver l'enfant démon qui pourrait l'aider. Elle devrait abandonner les restes de sang de Kane pour cela, mais la fin justifiait les moyens⦠le sacrifice en vaudrait la peine.
Elle se dirigea vers les quartiers mal famés de la ville, là où elle avait trouvé un refuge temporaire. Allant de rue en rue à la recherche des ténèbres, elle tenta de capter l'odeur de sa cible. Le problème avec ce démon, c'était qu'il avait la capacité de cacher son aura maléfique. Pour quiconque le pourchassait, il avait l'apparence d'un être humain, et il n'y avait pas plus trompeur que cette enveloppe qu'il occupait.
Peu après avoir commencé ses recherches, Misery sentit que Skye, l'hybride, la suivait. Il n'intervenait pas dans ses actions et ne se rapprocherait pas plus d'elle, mais elle savait parfaitement qu'il épiait chacun de ses gestes. Avait-il oublié l'épisode de sa captivité dans la cave en sa compagnie ? Elle lui donnerait volontiers une petite remise à niveau s'il décidait d'interférer dans ses plans. C'était déjà bien assez avec ces deux anges déchus qui suivaient ses moindres mouvements... il ne ferait que les mener jusqu'à elle, s'il continuait ainsi.
L'aube était presque là quand elle retrouva enfin le petit démon qu'elle cherchait. Il sortit des ténèbres et traversa la rue pour disparaître dans une autre. Misery était tombée sur lui par un pur hasard peu de jours auparavant, et l'avait pris pour un mortel⦠jusqu'à ce qu'il se mette à massacrer les subalternes vampires qui l'avaient attaqué.
Vu de l'extérieur, le démon n'était qu'un petit garçon de huit ans, à la vie de vaurien. Ses cheveux sombres et longs jusqu'aux épaules étaient emmêlés et tombaient en mèches huileuses autour de son visage, qui était pâle mais doux et angélique à bien d'autres égards. Il empruntait seulement cette enveloppe humaine quand il souhaitait puiser sa force dans les cÅurs et esprits de ses victimes. Ses vêtements étaient en loques et il n'avait pas de chaussures. Quand il leva la tête pour regarder dans la rue derrière lui, ses yeux brillèrent comme des diamants noirs.
Misery remonta la rue au-dessus de lui, avant de se laisser tomber sur son chemin, adoptant au passage lâapparence de la petite fille blonde dans son atterrissage. Arrivant en position accroupie, elle se releva et épousseta sa robe à froufrous.
« Bonjour Misery, salua le garçon, dont la petite voix la fit sourire.
â Bonjour Cyrus, l'imita Misery.
â C'est toi qui a poussé tous ces mortels à s'entre-tuer dans le bus, l'autre nuit, chuchota le garçon.
Misery sourit avec fierté.
â Oui c'est moi, et je dois apprendre ce que tu sais faire.
Cyrus pencha la tête sur le côté.
â Que puis-je faire que tu ne sais pas déjà faire ?
Misery se mit à glousser et retira le collier avec le pendentif en forme d'araignée qui contenait le sang de Kane, pour le passer autour du cou de l'enfant.
â Tu serais surpris, petit, murmura-t-elle.
â Est-ce que j'aurais le droit de jouer ? demanda le garçonnet, ce qui fit réaliser à Misery à quel point ce démon était jeune.
â Oh oui, tu pourras faire tout ce que tu voudras, répondit Misery.
Le noir envahit les prunelles du garçon, annihilant toute couleur, jusqu'à ressembler à deux trous sans fond baillant sur le néant.
â J'aime jouer », dit le garçon avec un sourire malicieux, avant de se mettre à jouer avec l'araignée qui pendait au bout de la chaîne.
*****
Kriss se trouvait dans le lit de l'appartement au dernier étage de l'un des plus prestigieux immeubles du centre-ville de Los Angeles. Il avait trouvé refuge là pour éviter Tabatha, de même que ses sentiments grandissants pour elle.
Il se remémora la dernière fois où il l'avait vue. Il avait résolument gardé ses distances vis-à -vis d'elle pendant quelques jours, avant que cette séparation ne devienne trop pénible pour lui. Son cÅur souffrait de cette absence et quand il entrait dans leur appartement pour la trouver endormie, des traces de larmes séchées sur ses joues⦠il ne pensait plus qu'à la serrer dans ses bras et tout arranger.
Il s'était glissé sous les draps avec elle, sans réaliser qu'elle était nue, jusqu'au moment où il l'avait enlacée en une étreinte protectrice. C'est à ce moment-là qu'il s'était figé, à demi tendu vers elle et à demi écarté d'elle. Elle s'était tournée vers lui dans son sommeil, jetant son bras autour de lui pour le câliner comme elle le faisait souvent avec ses oreillers en surplus. Quand ses seins s'étaient pressés contre sa poitrine, cette maîtrise de soi qui constitué sa fierté jusqu'ici avait lâché.