Au Cœur Du Temps. Amy Blankenship

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Au Cœur Du Temps - Amy Blankenship

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      Il tendit sa main, la paume vers le haut.

      - À présent, je vais prendre congé, mais si tu as besoin de quoi que ce soit...

      Il lui remit la clé de la chambre et lui lança un regard qui la fit rougir. Il fit une révérence avec courtoisie, puis fit signe aux deux hommes de le suivre.

      Kyoko et Tama se retournèrent tous les deux et les regardèrent avec un haussement de sourcils jusqu'à ce qu'ils soient hors de vue. Puis, Kyoko jeta à nouveau un coup d’œil à la porte et haleta. Juste là, sur la porte, on pouvait lire sur une plaque le nom de Kyoko Hogo écrit en lettres d'or.

      Tama fit une petite tape sur l'épaule de sa sœur en ricanant.

      - Tu sais... Tu risques de gober des mouches comme ça.

      Kyoko leva les yeux au ciel en effaçant mentalement le point qu'elle s'était donné plus tôt. Avec la clé, elle déverrouilla la porte et l'ouvrit timidement, jetant un coup d’œil à l'intérieur.

      Les yeux de Tama devinrent aussi gros que des soucoupes et il lui passa devant.

      - Impossible ! Cette chambre fait presque la taille de notre maison toute entière.

      Sa voix pleine d'admiration résonnait dans le silence.

      - Tu pourrais ouvrir un fichu cabaret dans cette baraque.

      - Alors, tu aimes mon cachot ?

      Kyoko remit le point à sa place.

      *****

      Deux heures plus tard, après avoir remercié Tama et l'avoir renvoyé chez lui, Kyoko se trouvait dans la salle de bain, mettant ses affaires sur les étagères. Elle jeta à nouveau un coup d’œil à la baignoire qui était assez grande pour cinq personnes.

      Elle imita son petit frère en gémissant :

      - Impossible !

      Elle pouvait sentir les poils sur sa nuque se dresser alors qu'elle se demandait encore si tout cela n'était pas une erreur.

      - Ouais, chuchota-t-elle à elle-même.

      Quelqu'un viendrait d'une minute à l'autre pour lui dire de remballer ses affaires. Elle savait juste qu'elle devait être dans la mauvaise chambre.

      Kyoko revint en arrière et regarda autour d'elle dans la chambre à coucher. Le lit était le plus grand lit qu'elle avait jamais vu et était déjà tout fait, avec un édredon doux et tout. La pièce était belle, ses légers tons bleus et pourpres étaient en accord avec le tapis à longs poils et le lit. Il y avait des touches de rouge foncé ici et là, et une penderie assez grande pour se perdre dedans.

      Elle entra dans le salon où tout était noir et or, il était équipé de tout ce dont une personne pourrait rêver. Elle avait déjà vérifié la cuisine. Elle était complètement remplie. Kyoko secoua la tête pour la énième fois.

      - Impossible.

      Elle mordilla sa lèvre inférieure en se demandant quoi faire. On était samedi matin et les cours ne commençaient pas avant lundi.

      - Bon, je ne peux pas rester cachée ici toute la journée, marmonna-t-elle.

      Ayant l'impression de s'introduire en douce là où elle n'était pas censée aller, Kyoko se dirigea vers la porte et faufila sa tête dans le couloir. Ne voyant personne, elle sortit et ferma la porte derrière elle, puis marcha discrètement vers les escaliers menant en bas.

      Elle avait encore l'impression d'être observée et cela lui faisait froid dans le dos, mais elle continua de marcher, n'osant pas se retourner pour voir.

      - Elle peut me sentir, se dit Kyou.

      Peut-être que ses pouvoirs n'étaient pas enterrés aussi profondément qu'il le craignait. Il savait exactement à quel moment elle avait quitté sa chambre, et il inhalait l'odeur persistante... en la savourant.

      Le souvenir de son odeur semblait rafraîchir d'autres souvenirs.

      - Bientôt, prêtresse, nous dévoilerons à nouveau tes pouvoirs. Tu peux choisir de les cacher... Mais pas pour longtemps.

      Il se pencha contre le mur dans le couloir, ses yeux dorés la suivant du regard jusqu'à ce qu'elle fût hors de vue.

      *****

      Une fois au rez-de-chaussée, Kyoko pouvait respirer un peu plus facilement. Elle remarqua qu'il était maintenant rempli de personnes de son âge. Soupirant et se débarrassant de toute l'étrangeté se trouvant à l'étage, Kyoko se tenait là, perdue dans ses pensées pendant un long moment.

      Elle ne pouvait pas le supporter lorsque ses sens s'illuminaient de cette façon. Parfois, elle souhaitait ne pas pouvoir ressentir quoi que ce soit. Elle les repoussa dans les confins de son esprit tout en fixant le grand rez-de-chaussée du bâtiment.

      - J'ai besoin d'un interrupteur pour ce truc, marmonna-t-elle en pensant encore aux ondes étranges qu'elle percevait juste avant.

      Elle jeta un coup d’œil à la bibliothèque, puis dirigea rapidement son regard vers l'autre côté, décidant qu'elle voulait d'abord en savoir plus sur cet endroit. Elle avait l'habitude de faire de l'exercice depuis toujours, et elle voulait la garder. Ces deux dernières années, elle avait pratiqué des arts martiaux de toutes sortes, et elle adorait la liberté de mouvement que cela donnait à son corps souple.

      En traversant les salles de loisirs, elle remarqua plusieurs espaces d'entraînement. Dans l'une des plus grandes salles, elle pouvait voir à travers la vitre. Elle ne pouvait pas s'empêcher de s'arrêter et de les regarder un instant. Deux personnes avaient l'air de se battre à l'épée. Elle sourcilla en entendant le cliquetis du métal contre le métal. En s'approchant de la porte de la salle, elle écouta attentivement.

      - Tu n'es pas attentive, Suki.

      La personne habillée en noir parlait avec une voix virile et moqueuse tandis qu'elle paraît et tapait l'autre personne sur les fesses en riant.

      Kyoko ne pouvait pas voir leur visage car elles portaient un équipement de protection.

      - Shinbe !

      C'était une voix très contrariée mais féminine. Puis, sans crier gare, la personne se jeta en avant et lui tapa sur la tête, ou plus précisément, lui frappa la tête avec l'épée d'escrime et retira brusquement son casque de protection.

      Kyoko fut surprise de voir de longs cheveux bruns se dévoiler le long du dos de la fille alors qu'elle marchait vers l'autre personne et lui donna un coup sur le torse avec son doigt, un sourcil tremblant.

      - C'est difficile de se battre sérieusement avec un lourdaud tel que

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