La Marche Des Rois . Морган Райс
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Читать онлайн книгу La Marche Des Rois - Морган Райс страница 3
Cependant, la silhouette bougeait trop vite. Elle passa brusquement à l'action et, avant que MacGil ait pu lever la main pour se défendre, il y eut l'éclat du métal dans la lumière émise par les torches et, vite, trop vite, il y eut une lame qui perçait l'air et s'enfonçait dans son cœur.
MacGil hurla, poussa un cri sombre et profond d'angoisse, et fut surpris par le son de son propre cri. C'était un cri de bataille, un cri qu'il avait entendu trop souvent. C'était le cri d'un guerrier blessé à mort.
MacGil sentit le métal froid lui briser les côtes, traverser les muscles, se mêler à son sang, puis s'enfoncer plus profond, toujours plus profond, lui donnant une douleur plus intense qu'il aurait pu l'imaginer, semblant ne jamais s'arrêter de s'enfoncer. Il eut un grand hoquet, sentit le sang chaud et salé lui remplir la bouche, sentit sa respiration devenir laborieuse. Il se força à lever les yeux, à voir le visage qui se cachait derrière le capuchon. Il eut la surprise de constater qu'il s'était trompé. Ce n'était pas le visage de son fils. C'était quelqu'un d'autre. Quelqu'un qu'il reconnut. Il n'arrivait pas à se souvenir de qui c'était, mais c'était quelqu'un de proche de lui. Quelqu'un qui ressemblait à son fils.
Son cerveau sombra dans la confusion quand il essaya de mettre un nom au visage.
Quand la silhouette se tint au-dessus de lui en tenant le couteau, d'une façon ou une autre, MacGil réussit à lever une main et à la pousser contre l'épaule de l'homme en essayant de le forcer à s'arrêter. Il sentit une poussée de la force du vieux guerrier s'élever en lui, sentit la force de ses ancêtres, sentit une partie profonde de lui-même qui faisait de lui un roi et qui refusait de céder. D'un coup gigantesque, il réussit à repousser l'assassin de toutes ses forces.
L'homme était plus mince, plus frêle que MacGil l'aurait cru. Il recula en trébuchant et en poussant un cri, traversa la pièce en titubant. MacGil réussit à se relever et, d'un suprême effort, baissa le bras et sortit le couteau de sa poitrine. Il le jeta au travers de la pièce. Il heurta le sol en pierre avec un bruit métallique, glissa dessus et alla se cogner au mur de l'autre côté.
L'homme, dont le capuchon était retombé autour de ses épaules, se releva avec maladresse et regarda, les yeux écarquillés de terreur, MacGil commencer à se ruer sur lui. L'homme se retourna et traversa la pièce en courant, ne s'arrêtant que pour récupérer le poignard avant de s'enfuir.
MacGil essaya de le poursuivre mais l'homme était trop rapide et, soudain, la douleur s'éleva et lui perça la poitrine. Il sentit qu'il s'affaiblissait.
MacGil resta là, seul dans la pièce, et regarda le sang s'écouler de sa poitrine dans ses mains ouvertes. Il tomba à genoux.
Il sentit son corps se refroidir, se pencha en arrière et essaya d'appeler à l'aide.
“Gardes !” cria-t-il faiblement.
Il inspira profondément et, avec une agonie suprême, réussit à récupérer sa voix grave, la voix de celui qui avait été roi.
“GARDES !” hurla-t-il.
Il entendit des bruits de pas venir d'un lointain couloir et se rapprocher lentement. Il entendit une porte lointaine s'ouvrir, sentit des gens se rapprocher de lui. Cependant, la pièce tourna une fois de plus et, cette fois-ci, ce n'était pas à cause de la boisson.
La dernière chose qu'il vit fut le sol en pierre froid qui venait à la rencontre de son visage.
CHAPITRE DEUX
Thor saisit le heurtoir en fer de l'immense porte en bois qui se trouvait devant lui et tira de toutes ses forces. Elle s'ouvrit lentement en craquant et lui révéla la chambre du roi. Il fit un pas vers l'intérieur et traversa le seuil en sentant les poils lui picoter les bras. Il sentait que, dans cet endroit, il y avait une grande obscurité qui persistait dans l'air.
Thor fit plusieurs pas dans la chambre, entendit la crépitement de la lumière des torches sur les murs en se dirigeant vers le corps qui gisait en tas par terre. Il sentait déjà que c'était le roi, qu'il avait été assassiné, que lui, Thor, était arrivé trop tard. Thor ne pouvait s'empêcher de se demander où étaient tous les gardes, pourquoi personne n'était ici pour le sauver.
Les genoux de Thor tremblèrent quand il fit le dernier pas vers le corps; il s'agenouilla sur la pierre, saisit l'épaule du roi, déjà froide, et le retourna.
MacGil, son ex-roi, gisait là, les yeux grands ouverts, mort.
Thor leva les yeux et vit soudain le serviteur du roi se tenir au-dessus d'eux. Il tenait une grande coupe parée de bijoux, une coupe en or massif et couverte de rangées de rubis et de saphirs que Thor reconnut parce qu'il l'avait vue au festin. Tout en regardant fixement Thor, le serviteur versa lentement le vin sur la poitrine du roi. Le vin éclaboussa tout le visage de Thor.
Thor entendit un cri perçant, se retourna et vit son faucon, Estopheles, perché sur l'épaule du roi, lécher le vin qui se trouvait sur sa joue.
Thor entendit un bruit, se retourna et vit Argon qui se tenait au-dessus de lui, en train de contempler sévèrement la scène. Dans une main, il tenait la couronne, qui brillait. Dans l'autre main, il tenait son bâton.
Argon s'approcha et plaça fermement la couronne sur la tête de Thor. Thor sentit son poids lui peser dessus, parfaitement ajustée à sa tête. Son métal lui serrait les tempes. Il leva les yeux vers Argon avec émerveillement.
“Tu es le Roi, maintenant”, déclara Argon.
Thor cligna des yeux et, quand il ouvrit les yeux, tous les membres de la Légion se tenaient devant lui, ainsi que tous les membres de l'Argent, des centaines d'hommes et de garçons fourrés ensemble dans la chambre, tous en face de lui. Comme un seul homme, ils s'agenouillèrent tous puis se prosternèrent devant lui, le visage baissé contre le sol.
“Notre Roi”, dit un chœur de voix.
Thor se réveilla en sursaut. Il se redressa, respirant avec difficulté, et regarda tout autour de lui. Il faisait noir, là-dedans, et humide, et il se rendit compte qu'il était assis sur un sol en pierre, le dos au mur. Il plissa les yeux dans l'obscurité, vit des barreaux en fer au loin et, au-delà, une torche vacillante. Ensuite, il se souvint : le cachot. On l'avait traîné ici après le festin.
Il se souvint de ce garde qui l'avait frappé au visage et se rendit compte qu'il avait dû être inconscient; il ne savait pas combien de temps. Il se redressa, respira avec difficulté en essayant de se débarrasser de ce rêve horrible. Il avait eu l'air tellement vrai. Il pria pour que ce ne soit pas la réalité, pour que le roi ne soit pas mort. L'image de la mort du roi était gravée dans son esprit. Est-ce que Thor avait vraiment vu quelque chose ? Ou n'était-ce que son imagination ?
Thor sentit quelqu'un lui donner un coup sur la plante du pied, leva les yeux et vit une silhouette qui se tenait au-dessus de lui.
“Enfin, tu te réveilles”, dit la voix. “Ça fait des heures que j'attends.”
Dans l'obscurité, Thor distingua le visage d'un adolescent qui avait à peu près son âge. Il était mince, petit, avait les joues creuses et la peau grêlée mais il semblait y avoir quelque chose de gentil et d'intelligent derrière ses yeux verts.
“Je m'appelle Merek”, dit-il. “Je suis ton compagnon de cellule. Pourquoi t'es là ?”
Thor