Un Règne de Fer . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Un Règne de Fer - Морган Райс страница 13
Alors qu’Argon se détournait pour s’en aller, Gwendolyn fit un pas en avant et tendit la main vers lui.
« Argon » appela-t-elle.
Il s’arrêta, mais ne se retourna pas.
« Dites-moi seulement une chose de plus. Je vous en supplie. Verrais-je jamais à nouveau Thorgrin ? »
Il fit une pause, un long et lourd silence. Dans ce silence lugubre, elle sentit son cœur se briser en deux, espérant et priant qu’il lui donnerait une réponse de plus.
« Oui », répondit-il.
Elle se tint là, le cœur battant, avide d’en savoir plus.
« Ne pouvez-vous m’en dire plus ? »
Il se tourna et la regarda, de la tristesse dans les yeux.
« Souviens-toi du choix que tu as fait. Tous les amours ne sont pas faits pour durer toute l’éternité. »
Haut au-dessus, Gwen entendit un faucon pousser un cri strident, et elle regarda le ciel, s’interrogeant.
Elle se tourna pour voir à nouveau Argon, mais il était déjà parti.
Elle serra fort Guwayne et contempla son royaume, jetant un dernier long regard, voulant se le remémorer ainsi, quand il était encore éclatant, vivant. Avant que tout ne se transforme en cendres. Elle se demanda avec effroi quel si grand danger pouvait se tapir derrière ce vernis de beauté. Elle frissonna, car elle savait, sans aucun doute, qu’il les atteindrait tous très bientôt.
CHAPITRE SEPT
Stara cria pendant qu’elle chutait dans les airs, battant des bras, Reece à côté d’elle, Matus et Srog à côté de lui, les quatre dégringolant du mur du château dans le vent et la pluie aveuglants, plongeant vers le sol. Elle se prépara alors qu’elle voyait les gros buissons arriver vers elle rapidement, et elle réalisa que la seule raison pour laquelle elle pourrait survivre à la chute était leur présence.
Un instant plus tard, Stara eut l’impression que chaque os de son corps se brisait alors qu’elle s’écrasait dans le buisson – qui ralentit à peine sa chute – et continua jusqu’à heurter le sol. Elle eut le souffle coupé, et fut sûre de s’être fêlée une cote. Toutefois en même temps elle s’enfonça de quelques centimètres et prit conscience que le sol était plus mou, plus boueux qu’elle ne l’avait pensé, et avait amorti sa chute.
Les autres touchèrent le sol, eux aussi, à côté d’elle, et tous commencèrent à dévisser alors que la boue cédait. Stara n’avait pas anticipé qu’ils atterriraient sur une pente raide, et avant qu’elle n’ait pu s’arrêter, elle glissait avec les autres, se précipitant vers le bas de la colline, tous pris dans une coulée de boue.
Ils roulèrent et glissèrent, et rapidement les eaux jaillissantes les emportèrent, dévalant la montagne à pleine vitesse. Alors qu’elle glissait, Stara regarda en arrière par-dessus son épaule et vit le château de son père disparaître rapidement de la vue, et réalisa qu’au moins cela les amenait au loin, les éloignant de leurs assaillants.
Stara se retourna et fit un mouvement de côté tandis qu’elle évitait de peu les rochers sur son passage, allant si vite qu’elle pouvait à peine reprendre son souffle. La boue était incroyablement glissante, et la pluie tombait plus fort, son univers tournoyant à la vitesse de l’éclair. Elle tenta de ralentir, essayant de s’accrocher à la boue, mais c’était impossible.
Juste à l’instant où Stara se demandait si cela s’achèverait un jour, elle fut submergée de panique en se rappelant où cette pente menait : directement vers le sommet d’une falaise. S’ils ne s’arrêtaient pas bientôt, réalisa-t-elle, ils allaient tous mourir.
Stara vit qu’aucun des autres ne pouvait s’arrêter de glisser non plus, tous s’agitant dans tous les sens, grognant, essayant de leur mieux, mais impuissants. Stara chercha et vit, avec effroi, l’à-pic approcher rapidement. Sans aucun moyen de s’arrêter, ils étaient sur le point de passer par-dessus le bord.
Soudainement Stara vit Srog et Matus dévier vers la gauche, vers une petite grotte perchée au bord du précipice. Ils parvinrent, d’une manière ou d’une autre, à s’écraser dans les rochers pieds en premier, s’immobilisant juste avant de dépasser le bord.
Stara essaya de planter ses talons dans la boue, mais rien ne fonctionnait ; à peine tourna et culbuta-t-elle, et voyant le précipice se faire proche, elle cria, sachant qu’elle serait passée par-dessus le bord dans une seconde.
D’un coup, Stara sentit une main rude agripper l’arrière de sa chemise, ralentissant sa vitesse, puis l’arrêtant. Stara leva les yeux pour voir Reece. Il se cramponnait à un arbre fin, un bras enroulé autour, sur le bord de l’abîme, son autre main tendue et la tenant tandis que l’eau et la boue jaillissaient, l’entrainant au loin. Elle perdait du terrain, balançant presque par-dessus le bord. Il avait arrêté sa chute, mais elle perdait du terrain.
Reece ne pouvait pas continuer à la tenir, et elle savait que s’il ne la laissa par partir, bientôt ils seraient tous deux emportés. Ils mourraient tous les deux.
« Lâche-moi ! » lui cria-t-elle.
Mais il secoua la tête catégoriquement.
« Jamais ! » lui cria-t-il en retour, son visage dégoulinant d’eau, sous la pluie.
Reece lâcha soudainement l’arbre pour pouvoir tendre les bras et attraper ses poignets des deux mains ; en même temps, il enroula ses jambes autour de l’arbre, se tenant par-derrière. Il la tira vers lui de toutes ses forces, ses jambes étant la seule chose les empêchant tous deux d’être emportés.
Dans un dernier mouvement, il grogna et cria et réussir à la tirer hors du courant, vers le côté, et l’envoya rouler vers la grotte avec les autres. Reece dégringola avec elle en chemin, se sortant lui-même du courant, l’aidant alors qu’elle rampait.
Quand ils atteignirent la sécurité de la grotte Stara s’effondra, épuisée, allongée le visage dans la boue, reconnaissante d’être en vie.
Alors qu’elle était tendue là, essoufflée, dégoulinante, elle s’interrogea non pas à quel point elle avait frôlé la mort, mais plutôt à propos d’une chose : Reece l’aimait-il encore ? Elle prit conscience qu’elle se souciait plus de cela que du fait qu’elle soit ou non en vie.
Stara était assise, recroquevillée autour du petit feu dans la grotte, les autres juste à côté, commençant enfin à sécher. Elle regarda autour d’elle et réalisa qu’eux quatre ressemblaient aux rescapés d’une guerre, les joues creusées, tous fixant les flammes du regard, levant les mains et les frottant, essayant de s’abriter de l’humidité et du froid incessants. Ils écoutaient le vent et la pluie, les éléments toujours présents des Isles Boréales, sifflants à l’extérieur. Il semblait que cela ne finirait jamais.
Il faisait nuit à présent, et ils avaient attendu toute la journée pour allumer ce feu, de peur d’être vus.