Une Terre De Feu . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Une Terre De Feu - Морган Райс страница 9
Gwendolyn toussa avec force en surgissant dans la lumière du jour, des nuages de fumée noire se déversant hors du sous-sol avec elle. Alors qu’elle titubait vers la surface, elle plissa les yeux face à la lumière, puis chercha, levant une main vers ses yeux, et fut choquée de voir qu’une énorme vague de destruction était passée. Tout ce qui avait été debout quelques instants auparavant était désormais rasé, réduit à des tas de gravats fumants et carbonisés.
Les cris du bébé se firent à nouveau entendre, plus fort en surface, et Gwen jeta un regard aux alentours, attendant que le nuage de fumée noire se dissipe ; ce faisant, elle vit, à l’opposé de la cour, un bébé par terre, enroulé dans une couverture. Non loin elle vit ses parents, brûlés vifs, maintenant décédés. D’une manière ou d’une autre, l’enfant avait survécu. Peut-être, pensa Gwen avec un pincement au cœur, la mère était-elle morte en le protégeant des flammes.
Soudain, Kendrick, Reece, Godfrey et Steffen apparurent à côté d’elle.
« Ma dame, vous devez revenir maintenant ! » implora Steffen. « Vous allez mourir ici ! »
« Le bébé », dit Gwen. « Je dois le sauver. »
« Vous ne pouvez pas », insista Godfrey. « Vous ne reviendriez jamais vivante ! »
Gwen ne s’en souciait plus. Son esprit était submergé par une concentration extrême, et tout ce qu’elle voyait, tout ce à quoi elle pouvait penser, était l’enfant. Elle bloqua tout le reste et sut que, tout autant qu’elle avait besoin de respirer, elle avait besoin de le sauver.
Les autres essayèrent de l’agripper, mais Gwen était décidée ; elle se dégagea de leur emprise et se rua vers le bébé.
Gwen courut de toutes ses forces, le cœur tambourinant dans sa poitrine tandis qu’elle filait à travers les gravats, à travers des nuages de fumée noire, des flammes tout autour d’elle. La fumée noire faisait office de bouclier cependant, et par chance pour elle, les dragons ne pouvaient pas encore la voir. Elle courut à travers la cour, à travers les nuages, ne voyant que l’enfant, n’entendant que ses pleurs.
Elle courut et courut, ses poumons sur le point d’éclater, jusqu’à ce qu’elle l’atteigne enfin. Elle se baissa, ramassa le bébé et immédiatement examina son visage, une partie d’elle-même s’attendant à ce que ce soit Guwayne.
Elle fut déconfite de voir qu’il ne s’agissait pas de lui ; c’était une fille. Elle avait de grands et beaux yeux bleus emplis de larmes alors qu’elle hurlait et tremblait, les poings fermés. Malgré tout, Gwen se sentait pleine de joie de tenir un autre enfant, ayant l’impression de faire amende honorable pour avoir envoyé Guwayne au loin. Et elle pouvait déjà voir, après un rapide coup d’œil aux yeux brillants du bébé, qu’il était magnifique.
Les nuages de fumée se levèrent et Gwendolyn se retrouva soudain exposée, à l’autre bout de la cour, tenant le bébé hurlant. Elle leva les yeux et vit, à peine à une centaine de mètres, une douzaine de dragons féroces, avec d’énormes yeux étincelants, tous se tourner et regarder vers elle. Ils braquèrent leurs yeux sur elle avec plaisir et furie, et elle pouvait voir qu’ils s’apprêtaient déjà à la tuer.
Les dragons s’élancèrent dans les airs, battant de leurs grandes ailes, tellement énormes de si près, se dirigeant vers elle. Gwen se prépara mentalement, debout là, serrant l’enfant, sachant qu’elle ne pourrait retourner à la cave à temps.
Soudain se fit entendre le son d’épées tirées de leurs fourreaux, et Gwen se retourna pour voir ses frères Reece, Kendrick et Godfrey, accompagnés de Steffen, Brandt, Atme, et tous les membres de la Légion, se tenant à ses côtés, tous brandissant leurs épées et leurs boucliers, tous se précipitant pour la protéger. Ils formèrent un cercle autour d’elle, tenant leurs boucliers vers le ciel, et ils se préparèrent tous à mourir avec elle. Gwen fut grandement émue et inspirée par leur courage.
Les dragons se ruèrent vers eux, ouvrant leurs gueules massives, et ils se tinrent prêts pour l’inévitable brasier qui les tuerait tous. Gwen ferma les yeux et vit son père, vit tous ceux qui avaient compté dans sa vie, et elle se prépara à les rejoindre.
Brusquement, il y eut un hurlement terrifiant, et Gwen tressaillit, supposant qu’il s’agissait de la première attaque.
Mais ensuite elle réalisa que ce cri était différent, un qu’elle reconnut : celui d’une vieille amie.
Gwen leva les yeux vers les cieux derrière elle, et elle fut bouleversée de repérer un dragon solitaire fonçant à travers les airs, se précipitant pour affronter ceux qui s’approchaient d’elle. Elle fut encore plus heureuse de voir, sur son dos, l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde :
Thorgrin.
Il était revenu.
CHAPITRE SIX
Thor chevauchait sur le dos de Mycoples, les nuages cinglant son visage, allant si vite qu’il pouvait à peine respirer, tandis qu’ils se ruaient vers la horde de dragons et se préparaient au combat. Le bracelet de Thor palpitait à son poignet, et il sentit que sa mère lui avait insufflé un nouveau pouvoir qu’il pouvait difficilement comprendre ; c’est comme si l’espace et le temps avaient perdus de leur sens. Thor avait à peine pensé à revenir, s’était à peine envolé des rivages du Pays des Druides, qu’il était tout à coup déjà là, au-dessus des Isles Boréales, s’élançant sur le nid de dragons. Thor avait l’impression d’avoir été transporté là comme par magie, comme s’ils avaient voyagé à travers un trou dans le temps ou l’espace – comme si sa mère les avait lancés là, leur avait d’une certaine manière permis de parvenir à l’impossible, de voler plus vite et plus loin qu’ils ne l’avaient fait avant. Il avait le sentiment que sa mère les avait renvoyés avec la vitesse en cadeau.
Alors que Thor plissait les yeux à travers la couverture nuageuse, les gigantesques dragons apparurent à sa vue, décrivant des cercles au-dessus des Isles Boréales, plongeant et s’apprêtant à cracher du feu. Thor baissa les yeux et son cœur s’arrêta en voyant que l’île était déjà ravagée par les flammes, rasée jusqu’au sol. Il se demanda avec effroi si quiconque avait réussi à survivre ; il ne voyait pas comment ils auraient pu. Arrivait-il trop tard ?
Toutefois alors que Mycoples descendait, se rapprochait encore plus, les yeux de Thor cernèrent une seule personne, l’attirant comme un aimant tandis qu’il la distinguait du chaos : Gwendolyn.
Elle était là, sa future épouse, se tenant fièrement debout dans la cour, intrépide, serrant un bébé dans ses bras, entourée par tous ceux que Thor aimait, tous l’encerclant et levant leurs boucliers vers le ciel alors que les dragons plongeaient pour attaquer. Thor vit avec horreur ces derniers ouvrir leurs grandes gueules et se préparer à cracher des flammes dont il savait que, en un instant, elles consumeraient Gwendolyn et tous ceux qu’il aimait.
« PLONGE ! » cria Thor à Mycoples.
Mycoples n’avait pas besoin d’encouragement : elle descendit en piqué plus vite que Thor n’aurait pu l’imaginer, si vite qu’il put à peine reprendre sa respiration, et il s’accrocha du mieux qu’il pouvait pendant ce temps, presque pieds par-dessus tête. En quelques instants elle atteignit les trois dragons sur le point d’attaquer Gwendolyn, et avec