Un Royaume D'ombres . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Un Royaume D'ombres - Морган Райс страница 8
Quand plusieurs autres se précipitèrent, Kyle saisit rapidement son bâton et les assomma tous, se battant comme un animal aux abois pendant qu'ils formaient un cercle autour de lui. Il resta sur place, respirant avec difficulté, une lèvre en sang, pendant que ses adversaires formaient un cercle épais autour de lui, se rapprochant tous de lui, le regard meurtrier.
Sa douleur au ventre et à l'épaule étaient insupportables. Kyle essaya de passer outre, essaya de se concentrer sur le moment présent. Il savait qu'il était sur le point de mourir et il ne trouvait consolation que dans le fait d'avoir sauvé Kyra. Grâce à cela, sa mort en valait la peine et il acceptait de payer le prix.
Il jeta un coup d’œil à l'horizon et se consola en se disant que Kyra leur avait échappé à tous, s'était enfuie à califourchon sur Andor. Il se demanda si elle était à l'abri et pria pour qu'elle y soit.
Kyle combattait brillamment depuis des heures. Il était seul contre ces deux armées et avait tué des milliers d'ennemis. Pourtant, il savait qu'il était maintenant trop faible pour continuer. Il y en avait trop, c'était tout, et il semblait toujours en venir d'autres. Il s'était retrouvé au cœur d'une guerre. Les trolls envahissaient le pays à partir du nord pendant que les Pandésiens l’envahissaient à partir du sud, et il ne pouvait plus les affronter tous.
Kyle sentit une douleur soudaine aux côtes quand un troll se rua sur lui de derrière et le piqua à l'arrière avec le manche de sa hache. Kyle se retourna avec son bâton, trancha la gorge au troll et l'abattit mais, au même moment, deux soldats pandésiens se précipitèrent en avant et le frappèrent avec leur bouclier. La douleur à la tête était trop forte et Kyle s'effondra au sol. Cette fois, il savait que c'était pour de bon. Il était trop faible pour se relever.
Kyle ferma les yeux et des images de sa vie lui traversèrent l'esprit à toute vitesse. Il vit tous les Gardiens, les gens avec lesquels il avait servi pendant des siècles, vit tous les gens qu'il avait connus et aimés. Surtout, il vit le visage de Kyra. La seule chose qu'il regrettait, c'était de ne pas la revoir avant de mourir.
Kyle leva les yeux. Trois trolls hideux s'avancèrent en levant leur hallebarde. Il savait que c'était fini.
Alors qu'ils commençaient à les baisser, tout devint clair. Il parvint à entendre le son du vent, à sentir vraiment l'air vif et frais. Pour la première fois depuis des siècles, il se sentit authentiquement vivant. Il se demanda pourquoi il n'avait jamais été capable d'apprécier authentiquement la vie avant de se retrouver à l'article de la mort.
Alors que Kyle fermait les yeux et se préparait à accueillir la mort, soudain, un rugissement déchira le ciel et le tira brusquement de sa rêverie. Il cligna des yeux, leva les yeux et vit quelque chose émerger des nuages. D'abord, Kyle pensa que c'étaient des anges qui venaient emporter son cadavre.
Ensuite, cependant, il vit que les trolls au-dessus de lui étaient eux-mêmes paralysés par la confusion et qu'ils scrutaient tous le ciel. A ce moment-là, Kyle sut que c'était réel. C'était autre chose.
Puis il aperçut ce que c'était et son cœur s'arrêta de battre.
Des dragons.
Une volée de dragons décrivait des cercles, plongeait furieusement en crachant le feu. Ils descendaient rapidement, toutes griffes dehors, crachaient le feu et, sans avertissement, tuaient des centaines de soldats et de trolls d'un seul coup. Une vague de feu descendit en roulant, s'étala et, en quelques secondes, les trolls qui se tenaient au-dessus de Kyle furent tous réduits en cendres. Voyant venir les flammes, Kyle saisit un immense bouclier en cuivre à côté de lui et se réfugia derrière en se roulant en boule. Quand les flammes rebondirent sur le bouclier, la chaleur fut intense et lui brûla presque les mains, mais il tint bon. Les trolls et les soldats morts lui atterrirent dessus et leurs armures le protégèrent encore plus quand arriva une autre vague de flammes, plus puissante que la précédente. Ironiquement, ces trolls et ces Pandésiens étaient maintenant en train de lui sauver la vie.
Il tint bon en transpirant, à peine capable de supporter la chaleur. Les dragons plongeaient sans cesse. Incapable de supporter la chaleur plus longtemps, il s'évanouit en priant de toutes ses forces pour ne pas être brûlé vif.
CHAPITRE SEPT
Vesuvius se tenait au bord de la falaise, à côté de la Tour de Kos, et il contemplait les vagues du Chagrin qui s'écrasaient sur la côte pendant que l'endroit où l'Épée de Feu avait coulé fumait encore. Il fit un grand sourire. Il avait réussi. L'Épée de Flammes n'était plus. Il avait dérobé à la Tour de Kos et à Escalon leur objet le plus précieux. Il avait définitivement baissé les Flammes.
Vesuvius était radieux, étourdi par l'excitation. La main le brûlait encore à l'endroit où il avait saisi l'Épée de Flammes brûlante et, quand il regarda vers le bas, il vit que sa chair était marquée par son insigne. Il passa le doigt le long de ses nouvelles cicatrices en sachant qu'elles ne partiraient jamais et seraient la marque éternelle de sa réussite. La douleur était aveuglante mais il se força à ne plus y penser, la força à ne plus le préoccuper. En fait, il s'apprit à apprécier la douleur.
Maintenant, après tout ces siècles, son peuple allait finir par avoir ce qu'il méritait. Ils ne seraient plus relégués à Marda, aux confins nord-est de l'empire, aux terres stériles. Maintenant, ils allaient se venger pour avoir été mis en quarantaine derrière un mur de flammes. Ils allaient envahir Escalon, le tailler en pièces.
Son cœur s'arrêta de battre. Y penser l'étourdissait. Il était impatient de faire demi-tour, de traverser le Doigt du Diable, de revenir sur le continent et de rejoindre son peuple au milieu d'Escalon. Toute la nation des trolls convergerait sur Andros et, ensemble, centimètre carré par centimètre carré, ils détruiraient définitivement Escalon, qui deviendrait la nouvelle patrie des trolls.
Pourtant, pendant que Vesuvius restait sur place en regardant l'endroit des vagues où l'épée avait coulé, quelque chose le tarabustait. Il regardait l'horizon, examinait les eaux noires de la Baie de la Mort, et il y avait quelque chose qui s'attardait, quelque chose qui rendait sa satisfaction incomplète. Alors qu'il scrutait l'horizon, loin au large, il repéra un seul petit navire aux voiles blanches qui longeait la Baie de la Mort. Il partait vers l'ouest, loin du Doigt du Diable et, alors qu'il le regardait partir, Vesuvius savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
Vesuvius se retourna et leva les yeux vers la Tour qui se dressait à côté de lui. Elle avait été vide. Ses portes avaient été ouvertes. L'Épée l'avait attendu. Ceux qui la gardaient l'avaient abandonnée. Tout ça avait été trop facile.
Pourquoi ?
Vesuvius savait que l'assassin Merk avait été en quête de l'Épée; il l'avait suivi tout le long du Doigt du Diable. Dans ce cas, pourquoi l'avait-il abandonnée ? Pourquoi s'éloignait-il d'ici et pourquoi traversait-il la Baie de la Mort? Qui était cette femme qui naviguait avec lui ? Est-ce qu'elle avait gardé cette tour ? Quels secrets cachait-elle ?
Et où allaient-ils ?
Vesuvius regarda la vapeur s'élever de l'océan puis regarda encore l'horizon et sentit brûler ses veines. Il ne pouvait s'empêcher de sentir que, d'une façon ou d'une autre, on l'avait dupé, privé d'une victoire complète.
Plus Vesuvius y pensait, plus il se rendait compte qu'il y avait quelque chose de louche. Tout ça était trop commode. Il scruta les flots turbulents en dessous de lui, les vagues qui se jetaient sur les rochers, la vapeur qui s'élevait, et il se rendit compte qu'il ne connaîtrait jamais la vérité. Il ne saurait jamais si l'Épée de Flammes avait vraiment coulé jusqu'au fond de l'océan,