La Nuit des Braves . Морган Райс

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La Nuit des Braves  - Морган Райс Rois et Sorciers

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dans le soleil brillant, Aidan attendait avec impatience le moment où il reverrait son père, la fierté qu'il verrait dans ses yeux, sa gratitude et surtout son regard respectueux. Aidan était certain que, maintenant, son père le considérerait comme un égal, comme l'un des siens, un véritable guerrier. Aidan n'avait jamais rien voulu d'autre.

      Aidan poursuivit sa route, le son tonitruant des chevaux dans les oreilles, couvert de boue, brûlé par le soleil au cours de sa longue chevauchée. Finalement, quand ils franchirent la colline et la dévalèrent, il vit le chemin qui leur restait à parcourir. Il regarda le groupe des hommes de son père, le cœur battant d'anticipation quand, soudain, il se rendit compte que quelque chose n'allait pas.

      Là-bas, au loin, les hommes de son père se séparaient et, en leur sein, il vit une silhouette qui marchait seule dans le désert. Une fille.

      C'était absurde. Que faisait une fille là-bas, seule, et pourquoi marchait-elle vers son père ? Pourquoi tous les hommes s'étaient-ils arrêtés pour la laisser passer ? Aidan ne savait pas exactement ce qui n'allait pas mais, à la façon dont son cœur battait la chamade, quelque chose en son for intérieur lui disait que les ennuis n'étaient pas loin.

      Chose encore plus étrange, quand Aidan s'approcha, il fut étonné quand il reconnut l'apparence singulière de la fille. Il vit son manteau en daim et en cuir, ses grandes bottes noires, le bâton qu'elle tenait, ses longs cheveux blond-clair, son visage et des traits pleins de fierté, et il cligna des yeux, perplexe.

      Kyra.

      Sa confusion ne fit que s'accroître. Alors qu'il la regardait marcher, voyait sa démarche, la façon dont elle tenait ses épaules, il comprenait que quelque chose n'allait pas tout à fait. Ça lui ressemblait mais ce n'était pas elle. Ce n'était pas la sœur avec laquelle il avait vécu toute sa vie, avec laquelle il avait passé tant d'heures à lire des livres, assis sur ses genoux.

      Aidan était encore à cent mètres quand son cœur se mit à battre la chamade. Sa sensation d'anxiété se fit plus profonde. Il baissa la tête, donna un coup de pied à son cheval et le fit se presser, galoper à une vitesse à lui couper le souffle. Il avait un pressentiment désagréable, sentait l'imminence d'un désastre en voyant la fille s'approcher de Duncan.

      “PÈRE !” hurla-t-il.

      Cependant, il était trop loin et son cri fut noyé par le vent.

      Aidan galopa plus vite, sema la troupe, dévala la montagne. Il regarda, impuissant, la fille tendre le bras pour enlacer son père.

      “NON, PÈRE !” cria-t-il.

      Il était à cinquante mètres, puis à quarante, puis à trente mais encore trop loin pour faire autre chose que regarder.

      “WHITE, COURS !” ordonna-t-il.

      White fonça, courant encore plus vite que le cheval. Pourtant, Aidan savait quand même qu'il n'arriverait pas à temps.

      Alors, il regarda la scène se dérouler. A sa grande horreur, la fille tendit le bras et plongea un poignard dans la poitrine de son père. Son père écarquilla les yeux et tomba à genoux.

      Aidan eut l'impression qu'on venait de le poignarder, lui aussi. Il sentit tout son corps s'effondrer en lui. Il ne s'était jamais senti aussi impuissant de la vie. Tout était arrivé si rapidement, les hommes de son père se tenaient là, perplexes, interloqués. Personne n'avait la moindre idée de ce qui se passait, sauf Aidan. Il avait compris tout de suite.

      A encore vingt mètres, Aidan, désespéré, porta la main à la taille, sortit le poignard que Motley lui avait donné, tendit le bras en arrière et le lança.

      Le poignard s'envola, tourna sur lui-même en scintillant dans la lumière et se dirigea vers la fille. Elle sortit son poignard, fit une grimace, se prépara à poignarder Duncan une fois de plus quand, soudain, le poignard d'Aidan atteignit sa cible. Aidan eut au moins la satisfaction de le voir lui perforer le dos de la main, de la voir hurler et laisser tomber son arme. Son cri n'avait rien d'humain et n'était certainement pas celui de Kyra. Qui qu'elle soit, Aidan l'avait démasquée.

      Elle se tourna vers lui et, quand elle le fit, Aidan regarda avec horreur son visage se transformer. Ses traits de jeune fille furent remplacés par une silhouette virile et grotesque qui, en quelques secondes, devint plus grande qu'eux tous. Aidan écarquilla les yeux, choqué. Ce n'était pas sa sœur. Ce n'était autre que Sa Sainteté le Grand Ra.

      Les hommes de Duncan le regardaient fixement eux aussi, choqués. D'une façon ou d'une autre, le poignard qui lui avait perforé la main avait défait l'illusion, avait réduit à néant toute la magie noire qu'il avait utilisée pour tromper Duncan.

      Au même moment, White se jeta brusquement en avant, fendit l'air d'un bond, atterrit sur la poitrine de Ra avec ses énormes pattes et le fit reculer. Le chien grogna, lui mordit la gorge, l'égratigna. Il lui griffa le visage, prit Ra complètement au dépourvu et l'empêcha de se reprendre et d'attaquer Duncan une fois de plus.

      Se débattant dans la poussière, Ra regarda le ciel et cria quelques mots en une langue qu'Aidan ne comprit pas. On aurait dit qu'il invoquait un sort ancien.

      Et ensuite, soudain, Ra disparut dans une boule de poussière.

      Il ne restait plus que son poignard ensanglanté, qui était tombé par terre.

      Et là, dans une mare de sang, gisait le père d'Aidan, immobile.

      CHAPITRE HUIT

      Vesuvius chevauchait vers le nord en traversant la campagne, galopant sur le dos du cheval qu'il avait volé après avoir tué un groupe de soldats pandésiens. Depuis, il avait perpétué des massacres, avait à peine ralenti en traversant village après village et en tuant des femmes et des enfants innocents. Parfois, il était passé par un village pour y trouver nourriture et armes et, d'autres fois, il ne l'avait fait que parce qu'il aimait tuer. Il fit un grand sourire en se souvenant des nombreux villages qu'il avait incendiés, effacés du paysage tout seul. Il fallait qu'il laisse son empreinte sur Escalon où qu'il aille.

      Alors qu'il sortait du dernier village, Vesuvius grogna et lança une torche enflammée. Il la regarda atterrir sur un toit de plus et incendier un autre village avec satisfaction. Il sortit brusquement du village avec joie. C'était le troisième village qu'il incendiait cette heure-ci. Il les aurait tous incendiés s'il avait pu, mais il avait des choses urgentes à faire. Il éperonna son cheval, déterminé à rejoindre ses trolls et à les commander lors de la dernière étape de leur invasion. Ils avaient plus que jamais besoin de lui, maintenant.

      Vesuvius chevaucha sans arrêt, traversa les grandes plaines et entra dans la partie septentrionale d'Escalon. Il sentait que son cheval se fatiguait, mais il ne l'en éperonnait que plus. Peu lui importait de tuer sa monture à la tâche. En fait, il espérait que c'était ce qui arriverait.

      Alors que le soleil s'allongeait dans le ciel, Vesuvius sentait que sa nation de trolls se rapprochait, l'attendait; il le sentait dans l'air. Cela le rendait extrêmement joyeux de se dire que son peuple était finalement ici, en Escalon, de ce côté des Flammes. Pourtant, à mesure qu'il chevauchait, il se demandait pourquoi ses trolls n'étaient pas déjà allés plus loin vers le sud pour piller toute la campagne. Qu'est-ce qui les arrêtait ? Ses généraux étaient-ils incompétents au point de ne rien pouvoir faire sans lui ?

      Vesuvius sortit finalement d'une longue étendue de bois et, quand il le fit, son cœur bondit de joie quand il vit ses forces répandues dans les plaines d'Ur. Il eut le grand plaisir de voir des dizaines de milliers de trolls

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