Le Réveil des Dragons . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Réveil des Dragons - Морган Райс страница 15
“As-tu réussi à tuer quelqu’un?” demanda une voix moqueuse.
Kyra se retourna et découvrit Maltren qui s’approchait d’elle à cheval et se moquant ouvertement d’elle avant de s’éloigner au galop. Elle fulminait, espérant que quelqu’un le remette à sa place.
Kyra reprit sa respiration tout en regardant les hommes qui avaient fini leur entraînement à la lance descendre de cheval et former un cercle au milieu du terrain. Leurs écuyers se précipitèrent pour leur apporter des épées d’entraînement en bois faites de chêne brut et presque aussi lourdes que des épées en acier. Kyra resta à distance, son cœur s’accélérant en voyant les hommes se positionner face à face. Elle souhaitait plus que tout les rejoindre.
Avant qu’ils ne commencent, Anvin s’avança au milieu d’eux et prit la parole.
“En cette journée de festivités, nous nous entraînons pour un prix spécial,” annonça-t-il. “Celui qui gagnera aura le droit au morceau de choix du festin!”
Un cri d’excitation suivi et les hommes chargèrent les uns contre les autres, les cliquetis de leurs épées de bois emplissant l’air.
L’entraînement était ponctué par le son d’un cor qui retentissait à chaque fois d’un guerrier était touché par un coup. Cela signifiait que le combat était fini pour lui et qu’il devait se mettre sur le côté. Le cor retentit à de nombreuses reprises et les combattants restant furent bientôt peu nombreux, la plupart des hommes se trouvant à présent sur le côté à observer le déroulement du combat.
Kyra les rejoignis, dévorée par l’envie de combattre bien qu’elle n’y soit pas autorisée. Aujourd’hui c’était son anniversaire, elle avait quinze ans et elle se sentait prête. Il était temps qu’elle fasse ses preuves.
“Laisse-moi les rejoindre!” plaida-t-elle auprès d’Anvin qui se tenait près d’elle et regardait la scène.
Anvin secoua la tête sans quitter l’action des yeux.
“J’ai quinze ans aujourd’hui!” insista-t-elle. “Laisse-moi me battre!”
Il la regarda d’un air sceptique.
“C’est un terrain d’entraînement pour les hommes,” grinça Maltren en se mettant à l’écart après avoir été touché par un coup. “Et non pour les jeunes filles. Tu peux t’asseoir et regarder avec les autres écuyers et aussi nous amener de l’eau si nous te le demandons.”
Kyra rougit de colère.
“As-tu peur à ce point de perdre contre une fille?” riposta-t-elle sans se démonter, en sentant la colère déferler en elle. Elle était bien la fille de son père après tout et personne n’avait le droit de lui parler ainsi.
Certains hommes ricanèrent et se fut au tour de Maltren de devenir rouge de colère.
“Elle marque un point,” glissa Vidar. “Peut-être devrions-nous la laisser combattre. Qu’avons-nous à perdre?”
“Se battre avec quoi?” riposta Maltren.
“Mon bâton!” cria Kyra. “Contre vos épées de bois.”
Maltren éclata de rire.
“Ce serait un vrai spectacle,” dit-il.
Tous les regards se tournèrent vers Anvin qui visiblement méditait sur la question.
“Si tu te blesses, ton père va me tuer,” déclara-t-il.
“Je ne me blesserai pas,” implora-t-elle.
Il resta ainsi pendant ce qui lui parut une éternité puis finit par dire en soupirant:
“Alors je ne vois aucun mal à cela,” dit-il. “Au moins, cela te fera taire. Tant que ces hommes n’y voient aucune objection,” ajouta-t-il en se tournant vers les soldats.
“OUI!” s’écrièrent comme un seul homme une dizaine de soldats de son père, tous très enthousiastes pour elle. Kyra les adorait plus qu’elle n’osait l’avouer. Elle voyait bien toute l’admiration qu’ils avaient pour elle, le même amour qu’ils vouaient à son père. Elle n’avait pas beaucoup d’amis et ces hommes représentaient son monde.
Maltren haussa les épaules.
“Laissons-donc la fille se ridiculiser toute seule,” dit-il. “Elle retiendra peut-être la leçon une bonne fois pour toute.”
Un cor retentit et tandis qu’un autre homme quittait le cercle, Kyra se précipita pour rejoindre les hommes restant sur le terrain.
Kyra sentit que tous les regards se portaient vers elle, les hommes ne s’attendaient visiblement pas à cela. Elle se retrouva face à son adversaire, un grand homme trapu d’une trentaine d’années, un puissant guerrier qu’elle connaissait depuis toute petite. Pour l’avoir observé, elle savait que c’était un très bon combattant mais qu’il avait également trop confiance en lui, ayant tendance à charger dès le début de chaque combat, trop imprudent.
Il se retourna vers Anvin en fronçant les sourcils.
“C’est une insulte ou quoi?” demanda-t-il. “Je ne me battrai pas contre une fille.”
“Tu t’insultes toi-même en ayant peur de te battre contre moi,” répondit Kyra, indignée. “Tout comme toi j’ai deux mains et deux bras. Si tu refuses de te battre contre moi, alors c’est que tu déclares forfait!”
Stupéfait, il cligna des yeux, puis fronça les sourcils.
“Dans ce cas, très bien,” dit-il. “Ne va pas te plaindre à ton père lorsque tu auras perdu.”
Il chargea à toute allure comme elle s’y attendait, il leva son épée en bois haut et fort et plongea droit sur elle en visant son épaule. Pour l’avoir vu faire tant de fois, elle avait anticipé ce mouvement. De plus le mouvement de son bras laissait deviner ses intentions. Son épée en bois était très résistante mais également trop lourde et encombrante comparée à son bâton.
Kyra l’observa attentivement et attendit le bon moment pour se dégager habilement de sa trajectoire, le coup la rata. Au même instant elle fit tournoyer son bâton et lui assena un coup sur le côté de l’épaule.
Il grogna et tituba de côté. Stupéfait et gêné, il se retrouva obligé d’accepter sa défaite.
“Á qui le tour?” demanda Kyra avec un grand sourire en se tournant pour faire face au reste des hommes.
La plupart d’entre eux souriaient visiblement très fiers d’elle, fiers de la voir grandir et atteindre ce niveau. Tous sauf Maltren qui lui jeta un regard noir. Il semblait sur le point de la défier lorsqu’un autre soldat s’avança avec une expression sérieuse. Cet homme était plus petit et plus large avec une barbe rousse et des yeux fiers. Vu la façon dont il tenait son épée, Kyra put déterminer qu’il semblait plus prudent que son précédent adversaire. Elle considéra cela comme un compliment: ils la prenaient enfin au sérieux.
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