Le Réveil des Dragons . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Réveil des Dragons - Морган Райс страница 12
“Non, pas vraiment,” répondit Merk.
Il regarda finalement l’homme droit dans les yeux, une résolution naissant en lui.
“Et à cause de cela,” continua-t-il, “Je vais te donner une chance de me libérer ou sinon je vous tue tous.”
Ils le regardèrent tous stupéfaits avant que leur chef ne fronce les sourcils et ne passe à l’action.
Merk sentit la lame s’enfoncer dans sa gorge et quelque chose se déclencha en lui. Son côté professionnel, celui qu’il avait passé sa vie entière à entraîner, la partie de son être qui était à bout. Cela impliquait de briser son serment mais il n’en souciait plus à ce stade.
L’ancien Merk refit brusquement surface, c’était comme s’il n’avait jamais disparu. En un clin d’œil, il repassa en mode assassin.
Merk se concentra et ne perdit pas un seul des mouvements de ses adversaires, chaque mouvement musculaire, chaque point de pression, chaque endroit vulnérable. Le désir de tuer le submergea et comme un vieil ami, Merk le laissa prendre le contrôle de son être.
Dans un mouvement aussi rapide que l’éclair, Merk attrapa le poignet du chef, enfonça son doigt sur le point de pression et remonta jusqu’à ce qu’il casse. Il attrapa le poignard au vol et trancha la gorge de l’homme d’une oreille à l’autre d’un mouvement précis.
Le chef le regarda avec une expression d’étonnement avant de s’écrouler au sol, mort.
Merk se retourna pour faire face aux autres qui le regardaient bouche-bée.
C’était maintenant au tour de Merk de sourire en les regardant chacun leur tour, savourant le moment à venir.
“Garçons,” dit-il, “parfois il peut arriver de s’en prendre à la mauvaise personne.”
CHAPITRE CINQ
Kyra se trouvait au milieu du pont envahi par la foule. Elle sentait que tous les regards se portaient sur elle dans l’attente de sa décision sur le sort du sanglier. Ses joues étaient rouges, elle n’aimait pas être le centre d’attention. Elle était reconnaissante envers son père de lui faire confiance à ce point, elle en était très fière.
En même temps, le poids de cette responsabilité pesait sur ses épaules. Elle savait que quelle que soit sa décision, cela impacterait fortement le destin de son peuple. Bien qu’elle méprisât grandement les pandésiens, elle ne voulait pas prendre la responsabilité de déclencher une guerre que son peuple n’était pas en mesure de gagner. Mais elle ne voulait pas non plus faire machine arrière ni encourager les Hommes du Seigneur ou déshonorer son peuple et leur donner l’impression d’être faibles, surtout après qu’Anvin et les autres aient courageusement osé s’interposer.
Elle réalisa que son père était sage: en lui remettant le choix de décider, la décision apparaissait comme étant la leur et non celle des Hommes du Seigneur. Ce simple acte permettait de sauver l’honneur de son peuple. Elle réalisa qu’il lui avait confié cette tâche pour une autre raison: il devait savoir que seul un avis extérieur permettrait de sauver la face aux deux parties et il l’avait choisie parce qu’elle était toute désignée et qu’elle ne prendrait pas de décision impulsive, elle saurait être la voix de la modération. Plus elle méditait cela, plus elle réalisait pourquoi son choix s’était porté sur elle: éviter la guerre – autrement il aurait pu s’en remettre à Anvin – et non en provoquer une.
Elle prit sa décision.
“La bête est maudite,” dit-elle de façon condescendante. “Elle a failli tuer mes frères. Elle vient du Bois des Épines et a été abattue le soir de la Lune d’Hiver, un jour où il est interdit de chasser. C’était une erreur de la ramener ici à nos portes, elle aurait dû rester pourrir dans la nature, d’où elle vient.”
Elle regarda les Hommes du Seigneur avec ironie.
“Amenez-la à votre Seigneur Gouverneur,” dit-elle en souriant. “Vous nous ferez une grande faveur.”
Les Hommes du Seigneur la regardèrent puis leurs regards se portèrent sur la bête. Leur expression se transforma. On aurait dit qu’ils venaient de se faire embarquer dans un mauvais plan et que soudainement ils n’en voulaient plus.
Kyra saisit le regard approbateur et reconnaissant d’Anvin et des autres, mais surtout, celui de son père. Elle avait réussi, elle avait sauvé la face de son peuple et venait de leur éviter la guerre. Et par la même occasion, elle avait lancé une pique à Pandésia.
Ses frères laissèrent tomber le sanglier à terre qui atterrit dans la neige avec un bruit sourd. Ils reculèrent humblement, leurs épaules leur faisant visiblement mal.
Tous les regards se tournèrent vers les Hommes du Seigneur qui ne savaient pas comment réagir. Les mots de Kyra avaient eu une certaine portée et ils regardaient à présent la bête comme si quelque chose de mauvais essayait de s’extirper des entrailles de la terre. Á l’évidence ils n’en voulaient plus. Maintenant que la bête était la leur, ils n’en voulaient plus.
Après un long silence tendu, leur commandant fit finalement signe à ses hommes de ramasser la bête, fit demi-tour en fronçant les sourcils et s’éloigna visiblement contrarié, comme s’il savait qu’il venait de se frotter à un ennemi plus intelligent que lui.
La foule de dispersa et la tension retomba. Le soulagement était palpable. La plupart des hommes de son père s’approchèrent d’elle et posèrent leur main sur son épaule en guise d’approbation.
“Bien joué,” dit Anvin en la regardant avec approbation. “Tu feras une bonne suzeraine un jour.”
Les villageois reprirent leurs activités, les allers-retours reprirent de plus belle et la tension disparut. Kyra se retourna pour chercher son père des yeux. Leurs regards se croisèrent, il se tenait à quelques mètres. Il avait toujours beaucoup de retenue devant ses hommes et cette fois-ci les choses n’étaient pas différentes. Son expression était indifférente mais il lui fit un petit signe de tête, un signe d’approbation.
Kyra regarda autour d’elle et vit Anvin et Vidar se saisir de leurs lances. Son cœur s’accéléra.
“Je peux me joindre à vous?” demanda-t-elle à Anvin sachant qu’ils se dirigeaient vers le terrain d’entraînement tout comme le reste des hommes de son père.
Anvin regarda nerveusement son père sachant qu’il allait désapprouver.
“Il neige de plus en plus,” répondit finalement Anvin en hésitant. “Et la nuit tombe également.”
“Cela ne vous arrête pourtant pas,” riposta Kyra.
Cela le fit sourire.
“Non, c’est vrai,” reconnu-t-il.
Anvin regarda de nouveau son père mais ce dernier secoua la tête avant de tourner les talons et de rentrer dans le fort.
Anvin