Le Réveil des Dragons . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Réveil des Dragons - Морган Райс страница 8
“Une lance, vraiment?” demanda-t-il d’un ton désapprobateur.
Un silence tendu s’installa et Brandon et Braxton commencèrent à avoir l’air nerveux. Ils piétinaient sur place.
Anvin se tourna vers Kyra.
“Ou bien une tête de flèche,” ajouta-t-il. Kyra pouvait voir qu’il réfléchissait et tirait ses propres conclusions de son enquête.
Anvin s’approcha de Kyra, retira une flèche de son carquois et la compara à la tête de flèche. Tout le monde put se rendre compte que la correspondance était parfaite. Il lança un regard empli de fierté à Kyra et cette dernière sentit tous les regards se porter vers elle.
“C’était ton tir, n’est-ce pas?” lui demanda-t-il. Mais c’était plus une affirmation qu’une question.
Elle approuva d’un mouvement de tête.
“Oui,” répondit-elle avec humilité, reconnaissante qu’Anvin ait rétabli la vérité et se sentant enfin vengée.
“Et c’est le tir qui a abattu l’animal,” dit-il en guise de conclusion. C’était une observation, pas une question qu’il fit à voix haute tout en continuant d’observer le sanglier.
“Je ne vois aucune autre blessure à part ces deux-là,” ajouta-t-il en faisant courir sa main sur l’animal et marquant une pause au niveau de l’oreille. Il examina cette dernière et se retourna vers les garçons.
“Á moins de considérer cette égratignure infligée par une lance comme une blessure.”
Il releva l’oreille du sanglier et Brandon et Braxton rougirent tandis que le groupe de guerriers riait à gorge déployée.
Un autre guerrier de son père s’avança, Vidar, un ami proche d’Anvin. Plus mince et moins grand que les autres, il devait avoir dans les trente ans. Il avait un visage décharné et une cicatrice lui barrait le nez. De petite carrure, il ne payait pas de mine mais Kyra connaissait sa réputation. Vidar était résistant comme un roc et était réputé pour les combats au corps-à-corps. C’était l’un des hommes les plus forts que Kyra connaissait, capable de mettre à terre un homme de deux fois plus grands que lui. Á cause de sa taille, de nombreux hommes avaient fait l’erreur de le provoquer et avaient fait les frais de leur erreur. Il avait également pris Kyra sous son aile et se montrait toujours très protecteur envers elle.
“On dirait que les garçons ont raté leur coup,” conclu Vidar, “et que la fille les a sauvés. Qui vous a appris à viser?”
Brandon et Braxton étaient de plus en plus nerveux. Á l’évidence ils étaient pris en flagrant délit de mensonge et ne savaient plus quoi dire.
“C’est une chose grave que de mentir au sujet d’un trophée,” dit sombrement Anvin en se tournant vers ses frères. “Cela suffit. Votre père voudra que vous lui disiez la vérité.”
Brandon et Braxton restèrent ainsi, clairement mal à l’aise, à se regarder l’un l’autre pour trouver quelque chose à répondre. Aussi loin qu’elle se souvienne, c’était la première fois qu’elle les voyait rester sans voix.
Alors qu’ils étaient sur le point de parler, une voix étrangère s’éleva de la foule.
“Cela n’a pas d’importance de savoir qui l’a tué,” dit la voix. “Il est à nous à présent.”
Tous se retournèrent, surpris par cette voix inconnue et rude. Son estomac se noua à la vue d’un groupe d’Hommes du Seigneur qui s’avançaient au travers de la foule dans leurs armures écarlates facilement identifiables, les villageois se hâtaient se s’écarter sur leur passage. Ils s’approchèrent du sanglier en le regardant avec convoitise et Kyra compris qu’ils voulaient ce trophée non pas parce qu’ils en avaient besoin mais parce que c’était une nouvelle façon d’humilier son peuple, de leur ôter cette petite fierté. Léo se mit à grogner à ses côtés et elle mit une main rassurante sur son cou tout en le retenant.
“Au nom du Seigneur Gouverneur,” dit l’Homme du Seigneur, un soldat corpulent avec un front tombant, d’épais sourcils, un gros ventre et un visage d’imbécile “nous confisquons ce sanglier. Il vous remercie d’avance pour ce présent que vous lui faites en cette période de festivités.”
Il fit signe à ses hommes de s’approcher du sanglier pour s’en emparer.
Mais Anvin et Vidar s’interposèrent vivement, leur bloquant le passage.
Un silence stupéfait se fit. Personne n’avait jamais osé confronter les Hommes du Seigneur. C’était une règle implicite. Personne n’avait envie de susciter les foudres de Pandésia.
“Il me semble que personne ne vous a fait de cadeau,” dit-il d’une voix glaciale, “ni à vous, ni à votre Seigneur Gouverneur.”
La foule grossissait de plus en plus, des centaines de villageois s’étaient réunis pour observer la scène qui ne pouvait mener qu’à une confrontation. En parallèle, certains d’entre eux s’écartaient pour laisser de l’espace aux deux hommes. La tension était palpable.
Kyra sentit son cœur s’accélérer. Inconsciemment, sa poigne se referma sur son arc. Elle sentait que la situation allait dégénérer. Bien qu’elle souhaitât désespérément un combat et la liberté, elle savait également que son peuple ne pouvait pas se permettre de subir le courroux du Seigneur Gouverneur. Même si par miracle ils arrivaient à les battre, l’Empire Pandésien tout entier les soutenait. Ils pouvaient envoyer des divisions d’hommes aussi grandes que la mer.
En même temps, Kyra était fière qu’Anvin ose s’interposer. Quelqu’un avait enfin fini par le faire.
Hostile, le soldat le regarda de haut.
“Oses-tu défier le Seigneur Gouverneur?” demanda-t-il.
Anvin ne bougea pas.
“Ce sanglier nous appartient et personne ne vous l’a donné,” dit Anvin.
“Il était à vous,” le corrigea le soldat, “et à présent il nous appartient.” Il se retourna vers ses hommes. “Saisissez-vous du sanglier,” ordonna-t-il.
Les Hommes du Seigneur s’approchèrent mais une dizaine d’hommes de son père s’avancèrent, venant en renfort à Anvin et Vidar et bloquant le passage des Hommes du Seigneur, la main sur leurs armes.
La tension devint si forte que Kyra serra son arc jusqu’à en faire blanchir les articulations de ses doigts. Elle se sentait très mal car elle avait l’impression d’être responsable de cette situation car c’était elle qui avait abattu le sanglier. Elle pressentait que quelque chose de terrible était sur le point de se produire et elle maudit ses frères d’avoir ramené cette créature de mauvais augure dans leur village, en particulier le soir de la Lune d’Hiver. Il se passe toujours des choses étranges les jours de festivités, ces jours mystiques où les morts sont soi-disant capables de passer d’un monde