Le Réveil des Dragons . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Réveil des Dragons - Морган Райс страница 7
Cependant, tous les yeux regardaient ses frères avec fierté.
“Une belle prise pour le festival!” lança un fermier menant son bœuf dans les rues parmi la foule.
Brandon et Braxton rayonnaient de fierté.
“Cela devrait nourrir la moitié de la cour de ton père!” avança un boucher.
“Comment avez-vous fait cela?” demanda un écuyer.
Les deux frères se regardèrent et Brandon finit par sourire à l’homme.
“Un beau tir sans peur aucune,” répondit-il avec audace.
“Si vous ne vous aventurez pas dans les bois,” rajouta Braxton, “vous ne savez pas ce que vous y trouverez.”
Quelques hommes applaudirent et leur donnèrent des tapes dans le dos. Kyra prit sur elle pour ne rien dire. Elle n’avait pas besoin de la reconnaissance de ces gens. Elle savait ce qu’elle avait fait.
“Ils n’ont pas tué le sanglier!” lâcha Aidan indigné.
“Toi, ferme-la,” siffla Brandon en se retournant. “Recommence et je leur dirai à tous que tu t’es fais pipi dessus lorsqu’il a chargé.”
“Mais ce n’est pas vrai!” protesta Aidan.
“Et tu espères qu’ils vont te croire?” ajouta Braxton.
Brandon et Braxton se mirent à rire. Aidan regarda Kyra comme s’il cherchait un indice sur ce qu’il devait faire.
Elle secoua la tête.
“Ne gaspille pas tes efforts,” lui dit-elle. “La vérité triomphe toujours.”
La foule devint plus dense alors qu’ils traversaient le pont. Ils se retrouvèrent bientôt épaule contre épaule avec les autres personnes tandis qu’ils traversaient le pont. Kyra pouvait sentir l’excitation dans l’air alors que la nuit tombait, que les torches s’allumaient progressivement et que la neige tombait de façon plus intense. Elle releva les yeux et comme d’habitude son cœur s’accéléra à la vue de l’imposante porte de pierre en forme d’arche du fort qui était gardée par une dizaine d’hommes de son père. Tout en haut se trouvait une herse relevée avec des pics en fer aiguisés et renforcée par de solides barres suffisamment résistantes pour détourner n’importe quel ennemi, prête à être refermée au premier coup de cor. La porte faisait dix mètres de haut et elle était surmontée d’une large plateforme qui faisait tout le tour du fort et sur laquelle des remparts étaient érigés, régulièrement interrompus par des points d’observation d’où des yeux vigilants guettaient en permanence les alentours. Kyra avait toujours su que Volis était une belle forteresse et elle était fière d’y habiter. Elle était encore plus fière des hommes qui l’habitaient, les hommes de son père. La grande majorité d’entre eux faisant partie des meilleurs guerriers d’Escalon qui se regroupaient progressivement à Volis après avoir été dispersés depuis la reddition de leur Roi, attirés comme des aimants autour de son père. Plus d’une fois elle avait pressé son père de se déclarer comme le nouveau Roi, ce que tous les gens du peuple souhaitaient. Mais à chaque fois il se contentait de secouer la tête en disant que ce n’était pas sa façon de faire les choses.
Alors qu’ils approchaient de la porte, une dizaine d’hommes de son père jaillirent par la porte à dos de cheval, la foule s’écarta de part et d’autre pour leur laisser la voie libre jusqu’au terrain d’entraînement situé en dehors des murs du fort et démarqué par un large talus circulaire au milieu des champs, entouré d’un mur de pierre assez bas. Le cœur battant, Kyra se retourna sur leur passage et les regarda passer. Le terrain d’entraînement était son lieu préféré. Elle aimait s’y rendre et les regarder s’exercer pendant des heures, détaillant chacun de leurs mouvements, leur façon de monter leurs chevaux, leur manière de dégainer leurs épées, de brandir leurs lances et de manier leurs fléaux d’arme. Ces hommes chevauchaient pour aller s’entraîner malgré l’obscurité naissante et le fait que ce soit un jour de fête. Ils voulaient s’entraîner, devenir les meilleurs car ils préféraient être sur un champ de bataille plutôt que de se retrouver à festoyer bien au chaud à l’intérieur comme elle. Elle savait que ces hommes étaient les plus vaillants de son peuple.
Un autre groupe d’hommes de son père sortit du fort à pieds. Alors que Kyra et ses frères approchaient de la porte, ils s’écartèrent de même que la foule pour laisser à Brandon et Braxton suffisamment de place pour circuler avec le sanglier. Ils sifflèrent d’admiration et s’attroupèrent. Tous étaient d’imposants hommes à la musculature développée, dépassant d’une tête ses frères qui n’étaient pourtant pas petits, la plupart d’entre eux arboraient une barbe poivre et sel. Ils avaient dans les trente-quarante ans et avaient survécu à de nombreuses batailles, avaient été au service du vieux Roi et subissaient actuellement l’affront de sa reddition. Ces hommes ne s’étaient eux-mêmes jamais rendus. Ces hommes avaient tout vu et rien ne pouvait plus les impressionner à part peut-être ce sanglier.
“Vous avez tué cet animal vous-même n’est-ce pas?” demanda l’un d’entre eux à Brandon, en s’approchant pour l’examiner.
La foule s’amassant autour d’eux, Brandon et Braxton finirent par s’arrêter, profitant des éloges et de l’admiration que ces grands hommes leur témoignaient et essayant de ne pas montrer à quel point ils avaient du mal à reprendre leur souffle.
“En effet!” proclama fièrement Braxton d’une voix forte.
“Un sanglier à Corne Noire,” s’exclama un autre guerrier en s’approchant et en laissant courir sa main sur le dos de l’animal. “Je n’en ai plus vu depuis tout gamin. J’avais aidé à l’abattre mais nous étions tout un groupe d’hommes et deux d’entre nous y avaient laissé des doigts.”
“Et bien nous, nous sommes entiers,” s’exclama fièrement Braxton. “Une simple lance, droit dans la tête.”
Kyra bouillonnait intérieurement en voyant tous ces hommes rirent d’admiration devant le trophée. Anvin, leur chef, s’approcha et étudia leur prise avec attention. Les hommes s’écartèrent en signe de respect.
Anvin était le commandant au service de son père et le préféré de Kyra. Il ne répondait qu’aux ordres de son père et était à la tête de ces excellents guerriers. Pour Kyra, Anvin était comme un second père et elle le connaissait depuis toute petite. Il l’aimait profondément et veillait sur elle. Et ce qui la touchait par-dessus tout était qu’il prenait toujours du temps pour s’occuper d’elle, lui montrer les techniques d’entraînement et de maniement des armes qu’aucun autre n’aurait pris le temps de lui montrer. Á plus d’une occasion il l’avait laissée s’entraîner avec les hommes et elle avait savouré chacun de ces instants. Il était le plus fort d’entre eux et pourtant c’était lui le plus gentil – mais seulement avec les personnes qu’il appréciait. Pour les autres, mieux valait éviter de croiser son chemin.
Anvin ne supportait pas les mensonges. C’était le genre d’hommes qui mettait un point d’honneur à révéler la vérité de chaque situation. Il avait l’œil pour les détails et Kyra le vit observer ses deux trous de flèches avec un très grand intérêt. Si quelqu’un devait découvrir la vérité, ce ne pouvait être que lui.
Anvin examina les deux