Le Réveil des Dragons . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Réveil des Dragons - Морган Райс страница 11
Ils se mirent tous à rire et l’un d’entre eux, un lourdaud d’une quarantaine d’années avec une dent de devant en moins s’approcha de Merk avec sa mauvaise haleine et lui donna une tape dans l’épaule. L’ancien Merk aurait tué n’importe quel homme qui se serait approché à cette distance.
Mais le nouveau Merk était bien déterminé à devenir un homme meilleur et à être au-dessus de toute violence, même si ces hommes le provoquaient. Il ferma les yeux, respira profondément et se força à rester calme.
Ne recours pas à la violence, se répéta-t-il à lui-même
“Qu’est-ce que ce moine est en train de faire?” demanda l’un d’eux. “Il est en train de prier?”
Ils se mirent tous à rire de nouveau.
“Ton dieu ne te sera d’aucune aide maintenant!” s’exclama un autre.
Merk ouvrit les yeux et regarda le crétin droit dans les yeux.
“Je n’ai pas envie de vous faire de mal,” dit-il calmement.
Les rires reprirent de plus belle, encore plus forts et Merk réalisa que rester calme et ne pas réagir avec violence était la chose la plus difficile qu’il ait jamais faite.
“Heureusement pour nous!” répondit l’un d’entre eux.
Ils continuèrent de rire jusqu’à ce que leur chef s’approche et se retrouve face à face avec Merk.
“Mais peut-être,” dit-il d’une voix sérieuse, si près de son visage que Merk pouvait sentir sa mauvaise haleine, “que nous, nous avons envie de te faire du mal.”
Un homme s’approcha de Merk par derrière et lui passa un bras énorme autour cou tout en commençant à serrer. Merk se mit à haleter en se sentant étouffé ainsi, la poigne de l’homme était suffisamment forte pour lui faire mal sans toutefois empêcher l’air de passer complètement. Son premier réflexe fut d’attraper l’homme et de le tuer. Il aurait facilement pu le faire, il connaissait parfaitement le point de pression sur l’avant-bras qui lui aurait fait lâcher prise. Mais il se força à ne pas bouger.
Laisse passer se dit-il à lui-même. La route de l’humilité doit commencer quelque part.
Merk fit face à leur chef.
“Prenez ce que vous voulez,” réussit à dire Merk en étouffant. “Servez-vous et poursuivez votre chemin.”
“Et si nous décidons de nous servir et de rester ici?” répondit le chef.
“Personne ne te demande ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire garçon,” ajouta un autre.
L’un d’eux s’avança et fouilla la veste de Merk, parcourant de ses mains avides les quelques effets personnels qui lui restaient au monde. Merk se força à rester calme tandis que les mains farfouillaient tout ce qu’il possédait. Finalement, ils sortirent son poignard à poignée d’argent, son arme préférée et bien que cela lui coûte, Merk ne réagit pas.
Laisse courir, se dit-il à lui-même.
“Qu’est-ce que c’est?” demanda l’un d’entre eux. “Un poignard?”
Il dévisagea Merk.
“Qu’est-ce qu’un drôle de moine comme toi fait avec un poignard?” questionna-t-il.
“Que fais-tu garçon, tu sculptes des arbres?” demanda un autre.
Ils se mirent tous à rire et Merk serra les dents et se demandant ce qu’ils allaient lui prendre d’autre.
L’homme qui avait trouvé le poignard s’arrêta et regarda le poignet de Merk et releva sa manche. Merk se crispa en réalisant qu’ils l’avaient trouvé.
“Qu’est-ce que c’est?” demanda le voleur en lui attrapant le poignet et le mettant à hauteur de ses yeux pour l’examiner.
“On dirait un renard,” dit l’un d’eux.
“Pourquoi un moine aurait-il un tatouage représentant un renard?” demanda un autre.
Un autre homme s’avança à son tour, maigre et grand, les cheveux roux et lui saisit le poignet pour l’examiner à son tour. Il le laissa retomber et observa Merk de façon prudente.
“Ce n’est pas un renard espèce d’idiot,” dit-il à son compagnon. “C’est un loup. C’est la marque d’un homme du Roi, un mercenaire.”
Merk devint rouge de colère à l’idée qu’ils observaient son tatouage, il ne voulait pas être reconnu.
Les voleurs gardèrent le silence tout en l’observant et pour la première fois Merk décela une lueur d’hésitation sur leurs visages.
“C’est l’ordre des assassins,” dit un autre en le dévisageant. “Comment as-tu obtenu cette marque garçon?”
“Il se l’est probablement faite lui-même,” répondit un autre. “Cela rend les routes plus sûres.”
Le chef fit signe à son homme de relâcher sa poigne sur la gorge de Merk. Soulagé, ce dernier prit une profonde inspiration. Mais le chef se précipita aussitôt sur Merk et lui mit un couteau sous la gorge. Merk se demanda s’il allait mourir ce jour-ci à cet endroit. Il se demanda si cela était sa punition pour tous les meurtres qu’il avait perpétrés. Il se demanda s’il était prêt à mourir.
“Réponds-lui,” gronda leur chef. “Tu t’es fait ça toi-même garçon? La rumeur dit qu’il faut avoir tué cent hommes pour obtenir cette marque.”
Merk respira et au cours du long silence qui suivit, il débattit sur quelle réponse donner. Finalement il soupira.
“Un millier,” répondit-il.
Le chef sourcilla, confus.
“Quoi?” demanda-t-il.
“Un millier d’hommes,” expliqua Merk. “C’est ce qu’il faut faire pour obtenir ce tatouage. Et c’est le Roi Tarnis lui-même qui me l’a fait.”
Stupéfaits, ils l’observèrent tous tandis qu’un silence pesant s’installait sur le bois, tellement calme que Merk pouvait entendre les bruits des insectes. Il se demanda ce qui allait suivre.
L’un d’entre eux se mit à rire de façon hystérique et tous les autres l’imitèrent. Ils gloussèrent et s’esclaffèrent tandis que Merk resta là à se dire qu’à l’évidence, c’était la chose la plus drôle qu’ils aient entendue.
“Elle est pas mal mon garçon,” dit l’un d’eux. “Tu es aussi bon menteur que moine.”
Le chef pressa son poignard sur sa gorge au point que du sang se mit à couler.
“J’ai dit, réponds-moi,” répéta le chef. “Une vraie réponse. Tu veux mourir sur le champ ou quoi garçon?”
Merk