Héroïne, Traîtresse, Fille . Морган Райс

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Héroïne, Traîtresse, Fille  - Морган Райс De Couronnes et de Gloire

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lui prendre.

      Le plus important, c'était qu'il se sentait plus vivant que jamais à ce moment-là. Il s'était battu pour devenir Première Pierre puis s'était rendu compte qu'il ne lui restait nulle part où aller. A force de jouer aux jeux politiques de la cité et à s'immiscer dans les petites querelles des autres pierres pour s'amuser, il avait senti qu'il commençait à stagner. Cela dit, cette guerre … cette guerre allait sûrement se révéler bien plus intéressante.

      “Préparez-vous !” cria-t-il à ses hommes. “Si vous obéissez à mes ordres, nous réussirons. Si vous échouez, vous serez moins que poussière à mes yeux.”

      Il revint à l'endroit où l'ex-marin était encore allongé, la tête dépassant par-dessus le bord du navire. Il pensait probablement que ce serait tout. Irrien avait constaté que ces hommes-là espéraient que les choses n'empireraient pas au lieu de voir le danger et d'agir.

      “Tu aurais pu mourir au combat”, dit-il, sa grande épée encore levée. “Tu aurais pu mourir en homme au lieu de finir piteusement sacrifié.”

      L'homme se tourna et leva les yeux vers lui. “Vous avez dit … vous avez dit que vous ne croyiez pas à ça.”

      Irrien haussa les épaules. “Les prêtres sont des idiots mais le peuple croit en leurs idioties. Si ça les pousse à se battre plus fort, pourquoi pas ?”

      D'une botte, il plaqua l'esclave sur le pont en s'assurant que tous ceux qui étaient là puissent le voir. Il voulait que tout le monde voie le premier moment de sa conquête.

      “Je t'offre à la mort”, cria-t-il. “Toi, et tous ceux qui s'élèvent contre nous !”

      Il abattit son épée et la planta dans la poitrine du pauvre hère, lui transperçant le cœur. Irrien n'attendit pas. Il la souleva à nouveau et, pour une fois, sa lame de bourreau accomplit ce pour quoi elle avait été forgée. Elle trancha proprement le cou au marin esclave. Ce n'était pas de la pitié mais de la fierté, car la Première Pierre n'aurait jamais accepté jamais de garder une arme mal aiguisée.

      Il leva l'épée, dont le tranchant était encore ensanglanté.

      “Commencez !”

      On sonna du cor. Les catapultes lancèrent leurs projectiles, les archers tirèrent leurs flèches vers leurs ennemis et le ciel se remplit de feu. Des navires plus petits se faufilèrent vers leurs cibles.

      L'espace d'un instant, Irrien se surprit à penser à cet “Akila”, l'homme qui se tenait forcément là-bas en attendant de voir ce qui allait se passer. Il se demanda si, à ce moment-là, son ennemi potentiel avait peur.

      Il aurait dû avoir peur.

      CHAPITRE TROIS

      Thanos s'agenouilla au-dessus du corps de son frère et, l'espace d'un instant, il eut l'impression que le monde avait cessé de tourner. A ce moment-là, il ne sut que penser ou ressentir. Il ne sut que faire.

      Il s'était attendu, quand il tuerait Lucious, à avoir une sensation de triomphe, ou au moins à se sentir soulagé que ce soit enfin terminé. Il s'était attendu à avoir finalement la sensation que ses proches étaient en sécurité.

      En fait, Thanos sentit le chagrin monter en lui et il offrit ses larmes à un frère qui ne les avait probablement jamais méritées. Cependant, cela n'avait plus d'importance. Ce qui comptait, c'était que Lucious était son demi-frère et qu'il était mort.

      Il était mort le poignard de Thanos planté dans le cœur. Thanos sentait le sang de Lucious sur ses mains et il semblait y en avoir trop pour qu'il tienne dans un seul corps. Une petite partie de lui-même s'attendait à ce que ce sang ait quelque chose de différent, qu'il contienne un signe de la folie qui s'était emparée de Lucious ou de la rapacité maladive qui avait semblé l'habiter. Au lieu de ça, Lucious n'était qu'une coquille silencieuse et vide.

      Alors, Thanos voulut faire quelque chose pour son frère, le faire enterrer ou au moins le confier à un prêtre. Cependant, alors même qu'il y pensait, il savait que c'était impossible. Les paroles de son propre frère signifiaient que c'était impossible.

      Felldust allait envahir l'Empire et, si Thanos voulait pouvoir faire quelque chose pour aider ses proches, il fallait qu'il parte maintenant.

      Il se leva et ramassa son épée, prêt à foncer vers la porte. Il prit aussi l'épée de Lucious. De toutes les choses que son frère avait chéries, les outils de violence avaient semblé être ses préférées. Thanos se tint les deux épées en main et s'étonna de voir qu'elles allaient très bien ensemble. Il fut presque aussi étonné de voir un groupe des clients de l'auberge lui bloquer le passage.

      “Il a dit que vous étiez le Prince Thanos”, dit un homme à la barbe touffue en promenant le doigt sur le tranchant d'un couteau. “Est-ce vrai ?”

      “Les pierres paieront une bonne somme pour un prisonnier comme vous”, dit un autre.

      Un troisième hocha la tête. “Et s'ils ne paient pas, les esclavagistes paieront, eux.”

      Ils avancèrent et Thanos n'attendit pas mais chargea. Il heurta de l'épaule l'homme le plus proche et le renvoya ainsi tomber sur une table. Thanos se battait déjà, tailladait le bras à un homme armé d'un poignard.

      Thanos l'entendit crier quand la lame mordit dans son avant-bras, mais il était déjà en mouvement et donnait un coup de pied au troisième homme, qui retomba à un endroit où quatre hommes n'avaient pas cessé de jouer aux dés, même pendant son combat contre Lucious. Alors, l'un d'eux grogna, se retourna puis saisit le voyou.

      En quelques moments, l'auberge réussit à faire ce qu'elle n'avait pas fait quand cela avait été Lucious qui se battait : elle devint le théâtre d'une bagarre généralisée. A présent, les hommes qui s'étaient contentés de ne rien faire pendant que Thanos et son frère échangeaient des coups d'épée donnaient des coups de poing et tiraient des couteaux. L'un d'eux saisit une chaise et l'envoya vers la tête de Thanos. Thanos l'évita puis la renvoya sur un autre des clients, tailladant le bois au passage.

      Il aurait pu rester se battre mais s'enfuit en pensant au risque que Ceres courait peut-être. Il avait été entièrement sûr qu'il lui suffirait de retrouver Lucious pour empêcher l'invasion, puis qu'il lui resterait assez de temps pour trouver la vérité sur sa filiation, découvrir la preuve dont il avait besoin et repartir à Delos. A présent, il n'avait le temps de faire aucune de ces choses.

      Thanos fonça vers la porte. Il se laissa tomber puis glissa sous les mains d'un homme qui essayait de le saisir pour l'arrêter, lui occasionnant une blessure superficielle à la cuisse. Il se précipita dans les rues …

      … et y trouva immédiatement une des pires poussières qu'il ait jamais vues depuis son arrivée dans la cité. Il ne ralentit pas. Il se contenta de se remettre ses lames jumelles à la ceinture, de remonter son écharpe pour se protéger de la poussière puis d'avancer au mieux.

      Derrière lui, Thanos entendait les sons que produisaient les hommes qui essayaient de le suivre, même s'il se demandait bien comment ils comptaient y voir assez clair dans ce temps-là pour le rattraper. Thanos avançait à l'aveuglette. Il passa devant un marchand qui remballait ses marchandises dans sa charrette puis deux soldats qui juraient tout en se réfugiant dans une embrasure de porte pour échapper à la poussière.

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