Une Joute de Chevaliers . Морган Райс

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Une Joute de Chevaliers  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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ses épaules, encore chaudes au toucher, puis repoussa la capuche de Ragon et fut horrifié de voir son visage brûlé, défiguré par les flammes.

      Ragon commença à haleter et à tousser, et Thor put voir qu’il lutter pour vivre. Il se sentit dévasté à sa vue, ce bel homme qui avait si bon envers eux, réduit à un tel état pour avoir défendu l’île, pour avoir défendu Guwayne. Thor ne pouvait s’empêcher de se sentir responsable.

      « Ragon », dit Thorgrin, dont la voix restait dans la gorge. « Pardonnez-moi. »

      « C’est moi qui implore ton pardon », dit Ragon, la voix rauque, à peine capable de prononcer les mots. Il toussa pendant un long moment, puis finalement poursuivit. « Guwayne… », commença-t-il, puis il devint inaudible.

      Le cœur de Thor tambourinait dans sa poitrine, ne voulant pas entendre ses paroles suivantes, craignant le pire. Comment pourrait-il à nouveau faire face à Gwendolyn ?

      « Dites-moi », réclama Thor, serrant ses épaules. « Le garçon vit-il ? »

      Ragon haleta un long moment, tentant de reprendre son souffle, et Thor fit un geste à O’Connor, qui tendit la main et lui donna une outre d’eau. Thor en versa sur les lèvres de Ragon, et ce dernier but, tout en toussant.

      Enfin, Ragon secoua la tête.

      « Pire », dit-il, la voix à peine plus haute qu’un murmure. « La mort aurait été une miséricorde pour lui. »

      Ragon fit silence, et Thor tremblait presque d’impatience, voulant qu’il parle.

      « Ils l’ont emporté », continua enfin Ragon. « Ils l’ont arraché de mes bras. Eux tous, tous là, juste pour lui. »

      Le cœur de Thor se serra à l’idée de son précieux enfant enlevé par ces créatures maléfiques.

      « Mais qui ? » demanda Thor. « Qui est derrière cela ? Qui est plus puissant que vous et pourrait faire cela ? Je pensais que votre pouvoir, comme celui d’Argon, était inexpugnable pour toutes les créatures de ce monde. »

      Ragon acquiesça.

      « Toutes les créatures de ce monde, oui », dit-il. « Mais celles-là n’étaient pas de ce monde. Ce n’étaient pas des créatures de l’enfer, mais d’un lieu encore plus sombre. La Terre du Sang. »

      « La Terre du Sang ? » demanda Thor, dérouté. « Je suis allé dans les enfers et j’en suis revenu », dit Thor. « Quel lieu peut être plus sombre ? »

      Ragon secoua la tête.

      « La Terre du Sang est plus qu’un lieu. C’est un état. Un mal plus sombre et plus puissant que tu ne pourras jamais l’imaginer. C’est le domaine du Seigneur du Sang, et il est devenu plus sombre et puissant au fil des générations. Il y a une guerre entre les Royaumes. Une ancienne lutte entre le mal et la lumière. Chacun rivalise pour le contrôle. Et Guwayne, je le crains, est la clef : quiconque l’a, peut gagner, peut dominer le monde. Pour toujours. C’était ce qu’Argon ne t’a jamais dit. Ce qu’il n’a jamais pu te dire. Tu n’étais pas prêt. C’est ce pour quoi il t’entrainait : une guerre plus grande que ce que tu ne connaîtrais jamais. »

      Thor était bouche bée, tentant de comprendre.

      « Je ne comprends pas », dit-il. « Ils n’ont pas pris Guwayne pour le tuer ? »

      Il secoua la tête.

      « Bien pire. Ils l’ont pris en tant qu’un des leurs, pour l’élever comme l’enfant démon dont ils ont besoin pour accomplir la prophétie et détruire tout ce qui est bon dans l’univers. »

      Thor était sous le choc, le cœur battant, tentant de comprendre tout cela.

      « Alors je le ramènerais », dit Thor, une froide résolution se déversant à travers ses veines, en particulier quand il entendit Lycoples en altitude, criant, désirant, comme lui, la vengeance.

      Ragon tendit la main et agrippa le poignet de Thor, avec une force surprenante pour un homme sur le point de mourir. Il regarda Thor dans les yeux avec une intensité qui l’effraya.

      « Tu ne peux pas », dit-il fermement. « La Terre du Sang a trop de pouvoir pour qu’un humain y survive. Le prix pour y entrer est trop élevé. Même avec tous tes pouvoirs, souviens-toi de mes mots : tu mourras sûrement si tu y vas. Vous tous y mourraient. Tu n’es pas encore assez puissant. Tu as besoin de plus d’entrainement. Tu as besoin de développer tes pouvoirs d’abord. Y aller maintenant serait de la folie. Tu ne retrouverais pas ton fils, et vous seriez tous détruits. »

      Mais le cœur de Thor s’endurcit, résolu.

      « J’ai affronté la plus grande obscurité, les plus grands pouvoirs dans le monde », dit Thorgrin. « Y compris mon père. Et je ne me suis jamais rétracté par peur. J’affronterais ce seigneur ténébreux, quels que soient ses pouvoirs ; je pénètrerais dans cette Terre du Sang, quel qu’en soit le prix. C’est mon fils. Je le récupèrerais – ou mourrait en essayant.

      Ragon secoua la tête, en toussant.

      « Tu n’es pas prêt » dit-il, la voix diminuant. « Pas prêt…Tu as besoin…pouvoir…Tu as besoin…l’…anneau », dit-il, puis il éclata dans une quinte de toux, crachant du sang.

      Thor le dévisagea, désespéré d’en savoir plus sur ce qu’il pensait avant qu’il ne trépasse.

      « Quel anneau ? » demanda Thor. « Notre terre d’origine ? »

      Il y eut un long silence, le râle de Ragon était le seul son dans l’air, jusqu’à ce que finalement il ouvre les yeux, juste un peu.

      « L’…anneau sacré. »

      Thor saisit les épaules de Ragon, voulant qu’il réponde, mais soudain, il sentit son corps se raidir dans ses mains. Ses yeux se figèrent, il y eut un dernier hoquet, et un instant après, il cessa de respirer, parfaitement calme.

      Mort.

      Thor sentit une vague de souffrance le parcourir.

      « NON ! » Thor rejeta la tête en arrière et cria vers les cieux. Il était dévasté par les sanglots tandis qu’il tendait les mains et étreignait Ragon, cet homme généreux qui avait donné sa vie pour garder son fils. Il était submergé par le chagrin et la culpabilité – lentement et fermement une résolution nouvelle s’éleva en lui.

      Thor regarda vers les cieux, et il sur ce qu’il avait à faire.

      « LYCOPLES ! » hurla-t-il, le cri angoissé d’un père empli de désespoir, empli de furie, sans plus rien à perdre.

      Lycoples entendit son cri : elle poussa un cri strident, haut dans les cieux, sa furie égalant celle de Thor, et elle descendit en cercles de plus en plus bas, jusqu’à ce qu’elle atterrisse à seulement quelques mètres.

      Sans hésiter, Thor courut vers elle, sauta sur son dos, et s’accrocha fermement à son cou. Il se sentit dynamisé d’être à nouveau sur le dos d’un dragon.

      « Attends ! » s’écria O’Connor, se précipitant en avant

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