Un Joyau pour la Cour . Морган Райс

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Un Joyau pour la Cour  - Морган Райс Un Trône pour des Sœurs

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se retint juste, tout juste de frapper l'autre homme. Ce n'était pas une bonne idée de frapper ses alliés, surtout tant qu'ils étaient encore utiles.

      Et Rupert avait trouvé un moyen pour que Sir Quentin lui soit très utile. Il regarda le groupe des officiers qui l'accompagnaient jusqu'à ce qu'il en trouve un qui soit blond et qui semble être à peu près de la même taille que lui.

      “Toi, là ! Comment t'appelles-tu ?”

      “Aubry Chomley, votre altesse”, dit l'homme, dont l'uniforme portait l'insigne d'un capitaine.

      “Eh bien, Chomley,” dit Rupert, “est-ce que tu es loyal ?”

      “Complètement”, dit l'autre homme. “J'ai vu ce que vous avez fait contre la Nouvelle Armée. Vous avez sauvé notre royaume et vous êtes l'héritier légitime du trône.”

      “Tu es un homme bon”, dit Rupert. “Ta loyauté te fait honneur mais, maintenant, je vais la mettre à l'épreuve.”

      “Je vous écoute”, dit l'autre homme.

      “J'ai besoin que nous échangions nos vêtements.”

      “Votre altesse ?” Le soldat et Sir Quentin réussirent à le dire presque simultanément.

      Rupert s'efforça de ne pas pousser de soupir d'exaspération. “C'est simple. Chomley, ici présent, t'accompagnera sur le bateau. Il jouera mon rôle et partira aux Colonies Proches avec toi.”

      A cette idée, le soldat eut l'air aussi nerveux que si Rupert lui avait ordonné d'attaquer seul une armée entière d'ennemis.

      “Les … les gens risquent de le remarquer”, dit l'homme. “Le gouverneur, par exemple.”

      “Pourquoi ?” demanda Rupert. “Je n'ai jamais rencontré cet homme et Sir Quentin, ici présent, se portera garant de toi. N'est-ce pas, Sir Quentin ?”

      Sir Quentin regarda Rupert puis le soldat, essayant visiblement de trouver la meilleure façon de rester en vie.

      Cette fois, Rupert ne put retenir son soupir. “Écoutez, c'est simple. Vous allez dans les Colonies Proches. Vous vous portez garant de Chomley en disant que c'est moi. Comme je suis encore ici, cela nous donne une chance de réunir le soutien qu'il nous faut. Grâce à ce soutien, vous pourrez revenir beaucoup plus vite que si vous attendez que ma mère oublie un affront.”

      Cet aspect de la question sembla convaincre l'autre homme, qui hocha alors la tête. “Très bien”, dit Sir Quentin. “Je le ferai.”

      “Et vous, capitaine ?” demanda Rupert. “Ou devrais-je plutôt dire 'général' ?”

      Chomley mit un certain temps à assimiler la proposition puis Rupert le vit déglutir.

      “Tout ce que vous voulez, votre altesse”, dit l'homme.

      Il leur fallut quelques minutes pour trouver un bâtiment vide parmi les entrepôts et les hangars à bateaux. Rupert échangea ses vêtements contre ceux du capitaine. A présent, Chomley avait l'air de … eh bien, franchement, il ne ressemblait pas du tout à un prince du royaume mais, avec la recommandation de Sir Quentin, le déguisement devrait fonctionner.

      “Allez-y”, leur ordonna Rupert. Ils partirent, accompagnés d'environ une moitié des soldats pour que la situation ait l'air plus crédible. Rupert regarda les autres en se demandant ce qu'il ferait ensuite.

      Il était hors de question de quitter Ashton mais, à présent, il faudrait qu'il reste discret jusqu'au jour où il serait prêt. Sebastian était suffisamment en sécurité là où il était pour l'instant. Le palais était assez grand pour que Rupert puisse éviter sa mère pendant au moins quelque temps. Il savait qu'il avait le soutien de plusieurs personnes. Il était temps de trouver combien il en avait et quelle quantité de pouvoir ce soutien pourrait lui rapporter.

      “Venez”, dit-il aux autres. “Il est temps que je trouve le moyen de reprendre ce qui m'appartient.”

      CHAPITRE SIX

      “Je suis Lady Emmeline Constance Ysalt D’Angelica, Marquise de Sowerd et Dame de l'Ordre de la Ceinture !” cria Angelica en espérant que quelqu'un l'entendrait, que son nom complet attirerait l'attention si rien d'autre n'y parvenait. “On veut m'emmener et me tuer contre ma volonté !”

      Le garde qui la traînait n'eut pas l'air de se préoccuper de ces cris, ce qui indiqua à Angelica qu'elle n'avait aucune véritable chance de se faire entendre par quelqu'un, ou du moins par des gens susceptibles de l'aider. Dans ce palais où les cruautés étaient monnaie courante, les domestiques étaient depuis longtemps habitués à ne pas écouter les appels à l'aide, à être sourds et aveugles, à moins que leurs supérieurs ne leur ordonnent de ne pas l'être.

      “Vous ne pouvez pas faire ça”, dit Angelica en essayant de ne pas se laisser emporter et de tenir bon. Le garde l'entraîna quand même car la différence de taille était trop importante. Elle essaya alors de le frapper et réussit un peu car cela lui fit mal à la main. Pendant un moment, le garde relâcha son étreinte et Angelica se tourna pour s'enfuir.

      Le garde la rattrapa très vite, la saisit et la frappa si fort que la tête d'Angelica retentit sous le choc.

      “Vous n'avez pas le droit de … me frapper”, dit-elle. “Ça se saura. Il faut que ça ressemble à un accident !”

      Il la gifla une autre fois et Angelica eut l'impression qu'il le faisait simplement parce qu'il le pouvait.

      “Quand tu seras tombée d'un bâtiment, personne ne remarquera un bleu”, dit-il. Alors, il la souleva puis la transporta sur son épaule aussi facilement que si elle avait été un enfant indiscipliné. Angelica ne s'était jamais sentie aussi démunie qu'à ce moment.

      “Crie encore”, l'avertit-il, “et je frappe encore.”

      Angelica ne cria plus, ne serait-ce que parce que cela semblait totalement inutile. Elle n'avait vu personne en venant ici, parce que tout le monde s'occupait encore du mariage qui n'avait pas eu lieu ou parce que la Douairière avait pris soin que personne ne vienne la déranger pendant qu'elle préparait cette infamie. Angelica l'en pensait tout à fait capable. La vieille femme tissait ses plans avec autant de patience et de cruauté qu'un chat qui attendait devant un trou de souris.

      “Vous n'êtes pas forcé de faire ça”, dit Angelica.

      Le garde ne répondit qu'en haussant les épaules, ce qui remua Angelica là où elle était. Ils montèrent des escaliers en colimaçon qui ne cessaient de se rétrécir à mesure qu'ils avançaient. A un moment, le garde dut poser Angelica par terre pour passer mais, ce faisant, il lui tint cruellement les cheveux et la traîna avec une violence qui lui arracha un cri de douleur.

      “Vous pourriez me laisser partir”, dit Angelica. “Personne ne le saurait.”

      Le garde eut un rire ironique. “Personne ne te remarquerait quand tu reviendrais à la cour ou chez ta famille ? Les espions de la Douairière ne sauraient pas que tu serais en vie ?”

      “Je pourrais partir”, essaya de dire Angelica. En vérité, si elle voulait survivre, il allait probablement falloir qu'elle parte. Si elle

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