Un Joyau pour la Cour . Морган Райс

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Un Joyau pour la Cour  - Морган Райс Un Trône pour des Sœurs

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dit Vincente. “Il y a une maison libre par là.”

      Il les emmena vers un cottage aux murs de pierre qui n'était pas très grand mais qui semblait quand même bien assez grand pour les deux filles. Quand Vincente en ouvrit la porte, elle craqua mais Emeline devina que c'était réparable. Si elle pouvait apprendre à diriger un bateau ou un chariot, elle pourrait apprendre à réparer une porte.

      “Que ferons-nous ici ?” demanda Cora.

      En entendant ces paroles, Vincente sourit. “Vous vivrez. Nos fermes nous fournissent assez à manger et nous partageons cette nourriture avec tous ceux qui nous aident à travailler dans le village. Les gens apportent la contribution qui leur correspond. Ceux qui savent travailler le métal ou le bois le font pour construire ou pour vendre. Ceux qui peuvent se battre protègent le village ou chassent. Nous trouvons une utilité à tous les talents.”

      “J'ai passé ma vie à maquiller les nobles quand ils se préparaient à aller à des soirées”, dit Cora.

      Vincente haussa les épaules. “Eh bien, je suis sûr que tu trouveras quelque chose à faire. De toute façon, on fait la fête, ici aussi. Tu trouveras un moyen de t'intégrer.”

      “Et si nous voulions partir ?” demanda Cora.

      Emeline se retourna. “Pourquoi qui que ce soit le voudrait-il ? Tu ne le veux pas, n'est-ce pas ?”

      Alors, elle fit une chose impensable : elle lut dans les pensées de son amie sans lui demander la permission. Elle y vit que Cora avait ses doutes mais aussi qu'elle espérait que tout marcherait bien. Cora voulait pouvoir rester à Stonehome. Ce qu'elle ne voulait pas, c'était se sentir piégée comme un animal. Elle ne voulait pas tomber dans un nouveau piège. Emeline le comprenait mais, malgré cela, elle se détendit. Cora allait rester.

      “Non”, dit Cora, “mais … j'ai besoin d'être sûre que ce n'est pas une sorte de piège ou de prison. J'ai besoin de savoir que je ne vais pas redevenir une fille liée par contrat synallagmatique, même si je n'en aurai pas le nom.”

      “Non”, dit Vincente. “Nous espérons que tu resteras mais, si tu choisis de partir, nous ne te demanderons que de garder nos secrets. Ces secrets protègent Stonehome, plus que la brume, plus que nos guerriers. A présent, je vais vous laisser vous installer. Quand vous serez prêtes, vous pourrez venir à la maison ronde qui se trouve au cœur du village. C'est Flora qui y dirige la cantine et vous y trouverez à manger toutes les deux.”

      Il s'en alla et Emeline et Cora purent donc examiner leur nouvelle maison.

      “C'est petit”, dit Emeline. “Je sais que tu habitais dans un palais.”

      “J'habitais dans tous les coins du palais où j'arrivais à trouver un coin où dormir”, précisa Cora. “Par rapport à un placard de rangement ou à une niche vide, cet endroit est immense. Cela dit, il faudra lui consacrer du travail.”

      “Nous pourrons le faire”, dit Emeline, qui inspectait déjà l'endroit pour en repérer les potentialités. “Nous avons traversé la moitié du royaume. Nous pouvons améliorer l'intérieur d'un cottage.”

      “Penses-tu que Kate ou Sophia nous rejoindront un jour ?” demanda Cora.

      Emeline s'était presque posé la même question. “Je crois que Sophia va avoir beaucoup à faire à Ishjemme”, dit-elle. “Si elle a eu de la chance, elle a déjà trouvé sa famille.”

      “Et tu as en quelque sorte trouvé la tienne”, dit Cora.

      C'était vrai. Même si les gens d'ici n'étaient pas réellement sa famille, ils l'auraient pu. Ils avaient subi la même haine dans le monde, le même besoin de se cacher et, maintenant, ils étaient solidaires. C'était aussi proche d'une vraie famille que tout ce qu'Emeline avait jamais connu.

      De plus, Cora appartenait maintenant à sa famille, elle aussi. Emeline ne voulait pas qu'elle l'oublie.

      Emeline la serra dans ses bras. “Je crois que ces gens-là peuvent nous tenir lieu de famille à toutes les deux. C'est un endroit où nous pourrons être libres toutes les deux. C'est un endroit où nous pourrons être en sécurité.”

      “J'aime l'idée d'être en sécurité”, dit Cora.

      “Quant à moi, j'aime l'idée de ne plus être obligée de traverser le royaume à pied pour rechercher cet endroit”, répondit Emeline. Maintenant, elle en avait assez de voyager. Elle leva les yeux. “Nous avons un toit.”

      Après avoir passé tant de temps sur les routes, même cela leur semblait être un luxe.

      “Nous avons un toit”, convint Cora, “et une famille.”

      Cela lui semblait étrange de pouvoir le dire après tant de temps. C'était suffisant. C'était largement suffisant.

      CHAPITRE QUATRE

      La Reine Douairière Mary de la Maison de Flamberg était assise dans ses salons de réception et elle s'efforçait de retenir la fureur qui menaçait de la submerger. Elle était furieuse d'avoir dû subir les embarras qui avaient plus ou moins gâché sa journée précédente et aussi de voir son corps la trahir et de la forcer à cracher du sang dans un mouchoir en dentelle, mais surtout, elle était furieuse que ses fils ne lui obéissent pas.

      “Le Prince Rupert, votre majesté”, annonça un domestique quand son fils aîné entra dans le salon de réception comme un acteur sur une scène, d'un air qui donnait vraiment l'impression qu'il s'attendait à recevoir des compliments pour tout ce qu'il avait fait.

      “Vous voulez me féliciter pour ma victoire, Mère ?” dit Rupert.

      La Douairière prit son ton le plus glacial. A ce moment-là, c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se retenir de crier. “Normalement, on fait sa révérence.”

      Au moins, cela suffit à figer Rupert sur place. Il la regarda fixement avec un mélange de choc et de colère avant d'essayer de faire une courte révérence. Parfait. Cela lui rappelait qu'elle détenait encore le pouvoir. Il semblait ne l'avoir que trop oublié au cours des derniers jours.

      “Donc, tu veux que je te félicite, n'est-ce pas ?” demanda la Douairière.

      “J'ai gagné !” insista Rupert. “J'ai repoussé l'invasion. J'ai sauvé le royaume.”

      A l'entendre, il était un chevalier des temps anciens qui revenait d'une grande quête. Pourtant, ces jours-là étaient révolus depuis longtemps.

      “En suivant ton propre plan irréfléchi au lieu de celui qui avait été fixé”, dit la Douairière.

      “Il a marché !”

      La Douairière fit un effort pour retenir sa colère, au moins pour l'instant. Néanmoins, elle avait de plus en plus de mal à le faire.

      “Et tu penses que la stratégie que j'avais choisie n'aurait pas fonctionné ?” demanda-t-elle. “Tu penses que l'ennemi n'aurait pas été repoussé par nos défenses ? Tu penses qu'il faudrait que je sois fière du massacre que tu nous as infligé ?”

      “J'ai massacré nos ennemis et ceux

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