Le Quartier Idéal. Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Le Quartier Idéal - Блейк Пирс страница 14
“On peut mourir d’une overdose d’insuline ?” demanda Trembley.
“Oui, si on ne la traite pas”, dit Hernandez pendant qu’ils parcouraient un long hall qui menait de la maison à la porte de derrière. “De plus, on dirait qu’elle est restée seule dans la pièce pendant des heures.”
“J’ai la sensation qu’on traite pas mal d’incidents dus à des seringues ces derniers temps, inspecteur Hernandez”, fit remarquer Jessie. “Vous savez, je veux bien traiter des cas de meurtre par balle de temps à autre.”
“C’est une pure coïncidence, je vous l’assure”, répondit-il en souriant.
Ils sortirent et Jessie se rendit compte que la grande maison du devant cachait une arrière-cour encore plus grande. Une énorme piscine occupait la moitié de l’espace. L’abri de la piscine se trouvait au-delà. Hernandez alla vers lui et les deux autres le suivirent.
“Qu’est-ce qui vous pousse à soupçonner que ce n’était pas un simple accident ?” lui demanda Jessie.
“Je n’ai pas encore tiré de conclusions”, répondit-il. “Le médecin légiste pourra nous en dire plus dans la matinée mais Mme Missinger a eu le diabète toute sa vie et, selon son mari, elle n’avait jamais eu ce type d’accident. On dirait qu’elle savait prendre soin d’elle-même.”
“Avez-vous parlé au mari ?” demanda Jessie.
“Non”, répondit Hernandez. “Un agent de police en uniforme a pris sa déposition initiale. Actuellement, on s’occupe de lui dans la salle de petit déjeuner. Nous lui parlerons quand je vous aurai montré la scène.”
“Que savons-nous sur lui ?” demanda Jessie.
“Michael Missinger, trente-sept ans, héritier des pétrodollars Missinger. Il a vendu sa part il y a sept ans et créé un fonds spéculatif qui investit seulement dans les technologies écologiques. Il travaille dans le centre-ville, dans l’appartement-terrasse d’un de ces immeubles dont on ne peut voir le sommet qu’en penchant la tête en arrière.”
“Des antécédents ?” demanda Trembley.
“Vous rigolez ou quoi ?” dit Hernandez en riant. “Sur le papier, ce gars est blanc comme neige. Aucun scandale personnel. Aucun problème financier. Même pas une contravention. S’il a des secrets, ils sont bien cachés.”
Ils étaient arrivés à l’abri de la piscine. Un agent de police en uniforme enleva le cordon de police pour qu’ils puissent entrer. Jessie suivit Hernandez, qui prit les devants. Trembley arriva en dernier.
Quand elle entra, Jessie essaya de se vider la tête de toute pensée extérieure. C’était sa première affaire de meurtre de haut niveau et elle voulait que rien ne l’empêche de se concentrer sur son travail actuel. Elle voulait ne penser qu’à ce qui l’entourait.
L’abri de la piscine débordait de glamour vintage discret. Il lui rappela les cabanons qu’elle avait imaginé que les stars du cinéma des années 1920 utilisaient quand ils allaient à la plage. Le sofa long qui se trouvait au fond de la pièce principale avait une armature en bois mais les coussins luxueux qui le recouvraient avaient l’air d’inviter à la sieste.
La table basse semblait avoir été fabriquée à la main avec du bois de récupération, notamment de vieilles parties de coques de bateaux. Les œuvres d’art affichées sur les murs donnaient l’impression d’être d’origine polynésienne. À l’autre bout de la pièce se trouvait une table de billard de taille exceptionnelle. Le téléviseur à écran plat était caché derrière un rideau beige épais et d’apparence soyeuse qui, soupçonna Jessie, avait dû coûter plus cher que sa Mini Cooper. Rien ne semblait indiquer qu’il s’était passé quoi que ce soit de fâcheux en cet endroit.
“Où est le coin caché ?” demanda-t-elle.
Hernandez les fit passer derrière le bar qui courait le long du mur d’à côté. Jessie vit un autre cordon de police devant ce qui ressemblait à une armoire à linge. Hernandez enleva le cordon, ouvrit la porte du placard d’une main gantée puis entra et sembla disparaître.
Jessie le suivit et vit que le placard avait en effet des étagères avec des serviettes et des produits de nettoyage. Cependant, quand elle se rapprocha, elle vit une ouverture étroite qui se trouvait à droite, entre la porte et les étagères. Il semblait y avoir une porte coulissante en bois qui disparaissait dans le mur.
Jessie mit une paire de gants personnels et ferma la porte. Si on n’y regardait pas de près, on aurait dit qu’elle n’était qu’un panneau ordinaire du mur. Elle la rouvrit et entra dans la petite pièce où Hernandez l’attendait.
La pièce ne contenait pas grand-chose, juste une petite causeuse et une petite table en bois à côté. Par terre, il y avait une lampe qui avait apparemment été renversée. Quelques éclats de verre s’en étaient détachés et étaient tombés sur le tapis blanc en peluche.
Victoria Missinger était affalée sur la causeuse en une pose détendue qui aurait pu donner l’illusion qu’elle dormait. Une seringue était posée sur le coussin à côté d’elle.
Même morte, Victoria Missinger était une belle femme. Il était difficile d’évaluer sa taille mais elle était mince et avait l’air d’une femme qui allait régulièrement voir son coach. Jessie se dit qu’il faudrait qu’elle suive cette piste.
Elle avait la peau crémeuse et dynamique alors que la rigidité cadavérique commençait à s’installer. Jessie ne pouvait qu’imaginer ce à quoi elle avait pu ressembler quand elle avait été en vie. Elle avait de longs cheveux blonds qui lui couvraient une partie du visage mais pas assez pour cacher ses pommettes saillantes parfaitement dessinées.
“Elle était belle”, dit Trembley en minimisant sa beauté.
“Pensez-vous qu’elle s’est battue ?” demanda Jessie à Hernandez en montrant d’un signe de tête la lampe cassée qui gisait sur le tapis.
“C’est difficile d’en être sûr. Elle aurait pu renverser ça en essayant de se relever. Ou alors, cela pourrait vouloir dire qu’il y a eu une sorte de bagarre.”
“J’ai l’impression que vous avez une opinion mais que vous la gardez pour vous”, insista Jessie.
“Eh bien, comme je l’ai dit, je déteste tirer des conclusions trop vite mais j’ai trouvé ça un peu bizarre”, dit-il en montrant le tapis.
“De quoi parlez-vous ?” demanda-t-elle, incapable de discerner quoi que ce soit d’intéressant mis à part l’épaisseur du tapis.
“Voyez-vous que nos pieds ont laissé des empreintes très profondes dans le tapis ?”
Jessie et l’agent Trembley hochèrent la tête.
“Quand nous sommes entrés après que le chien l’a trouvée, il n’y avait aucune empreinte de pas.”
“Pas même les siennes ?” demanda Jessie