Le Quartier Idéal. Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Le Quartier Idéal - Блейк Пирс страница 15
“C’est intéressant”, dit Jessie, impressionnée que l’inspecteur Hernandez soit aussi attentif aux détails. Elle se targuait de savoir lire les gens mais elle n’aurait jamais repéré un indice physique comme celui-là. Cela lui rappela qu’Hernandez avait aidé à capturer Bolton Crutchfield et qu’elle ne devait pas sous-estimer ses compétences. Elle avait beaucoup à apprendre de lui.
“Avez-vous trouvé un aspirateur ?” demanda Trembley.
“Pas ici”, dit Hernandez, “mais les autres fouillent le bâtiment principal.”
“J’imagine qu’aucun des Missinger ne faisait souvent le ménage”, conjectura Jessie. “Je me demande même s’ils savaient où on rangeait l’aspirateur. Je suppose qu’ils ont une femme de ménage ?”
“Ils en ont une”, dit Hernandez. “Elle s’appelle Marisol Mendez. Malheureusement, elle n’est pas en ville et elle ne reviendra que la semaine prochaine. Apparemment, elle est en vacances à Palm Springs.”
“Donc, ce n’est pas la femme de ménage”, dit Trembley. “Qui d’autre travaille ici ? Ils doivent avoir des tas d’employés.”
“Pas autant que vous pourriez le penser”, dit Hernandez. “Comme leur aménagement paysager est en grande partie résistant à la sécheresse, ils font seulement venir un jardinier deux fois par mois à des fins de maintenance. Ils ont un abonnement à une entreprise de gestion de piscines et Missinger dit que quelqu’un vient une fois par semaine, le jeudi.”
“Donc, ça nous laisse qui ?” demanda Trembley, craignant de dire la réponse de peur d’avoir l’air d’enfoncer les portes ouvertes.
“Cela nous laisse la personne avec laquelle nous avons commencé”, dit Hernandez, qui n’avait pas peur de dire les choses. “Le mari.”
“Est-ce qu’il a un alibi ?” demanda Jessie.
“C’est exactement ce que nous allons trouver”, répondit Hernandez, qui sortit sa radio et parla dedans. “Nettles, fais emmener Missinger au poste pour interrogatoire. Je ne veux pas qu’on l’interroge avant qu’on l’ait emmené en salle d’interrogatoire.”
“Désolé, inspecteur”, dit une voix crépitante et appréhensive dans la radio, “mais quelqu’un l’a déjà fait. Il est en route, maintenant.”
“Merde”, jura Hernandez en éteignant la radio. “Il faut qu’on parte maintenant.”
“Quel est le problème ?” demanda Jessie.
“Je voulais être au poste quand Missinger arriverait, pour jouer le rôle du bon flic, de sa bouée de sauvetage, de son représentant mais, s’il y arrive avant moi et s’il voit tous ces uniformes bleus, ces armes et ces néons, il va avoir peur et exiger de voir son avocat avant que je puisse lui demander quoi que ce soit. À ce stade, nous ne pourrons plus rien lui soutirer d’utile.”
“Dans ce cas, on ferait mieux de se presser”, dit Jessie en passant devant lui et en sortant par la porte.
CHAPITRE HUIT
Quand ils arrivèrent au poste, Missinger y était déjà depuis dix minutes. Hernandez avait appelé avant et avait ordonné à l’officier de permanence de le faire emmener dans la salle familiale, qui était conçue pour accueillir les victimes de crimes et les familles des morts. L’endroit était un peu moins froid que le reste du poste. Il contenait deux vieux sofas, il y avait des rideaux aux fenêtres et quelques magazines vieux de plusieurs mois sur la table basse.
Jessie, Hernandez et Trembley se dépêchèrent d’aller à la porte de la salle familiale, devant laquelle un grand agent de police montait la garde.
“Comment va-t-il là-dedans ?” demanda Hernandez.
“Il va bien. Malheureusement, il a demandé à appeler son avocat dès qu’il a passé la porte.”
“Génial”, cracha Hernandez. “Depuis combien de temps attend-il pour passer l’appel ?”
“Il l’a déjà fait, monsieur”, dit l’inspecteur d’un air gêné.
“Quoi ! Qui l’a laissé faire ça ?”
“Moi, monsieur. Je n’étais pas censé le faire ?”
“Depuis combien de temps êtes-vous dans la police, Inspecteur… Beatty ?” demanda Hernandez en lisant le nom de l’homme sur sa chemise.
“Depuis presque un mois, monsieur.”
“OK, Beatty”, dit Hernandez, qui tentait visiblement de contrôler son énervement. “On ne peut plus rien y faire, maintenant. Cependant, dans l’avenir, vous ne devrez pas donner immédiatement un téléphone à un suspect potentiel dès qu’il en demande un. Vous le mettrez dans une pièce et vous lui direz que vous allez lui apporter le téléphone tout de suite. ‘Tout de suite’ pourra prendre quelques minutes, peut-être même une heure ou deux. C’est une tactique qui nous laisse le temps de mettre au point une stratégie et de déstabiliser le suspect. Pourrez-vous ne pas oublier ça dans l’avenir ?”
“Oui, monsieur”, dit humblement Beatty.
“OK. Pour l’instant, emmenez-le dans une salle d’interrogation ouverte. Il ne nous reste probablement pas beaucoup de temps avant l’arrivée de son avocat mais j’aimerais me servir de ce que nous avons pour nous faire au moins une idée de ce gars. Au fait, Beatty, quand vous l’emmènerez dans la salle, ne répondez à aucune de ses questions. Mettez-le dans la pièce et partez. Compris ?”
“Oui, monsieur.”
Quand Beatty alla chercher Missinger dans la salle familiale, Hernandez emmena Jessie et Trembley dans la salle de pause.
“Laissons-lui une minute pour s’installer”, dit Hernandez. “Trembley et moi, on va entrer. Jessie, tu devrais regarder de derrière le miroir. Il est trop tard pour poser des questions substantielles mais nous pouvons essayer d’établir une sorte de relation avec ce gars. Il n’a pas besoin de nous dire quoi que ce soit mais nous pouvons dire beaucoup de choses et cela pourra avoir de l’effet sur lui. Il faut qu’il se sente aussi mal à l’aise que possible avant que son avocat n’arrive et ne commence à le détendre. Notre but est d’installer un doute durable dans sa tête pour qu’il se demande si nous ne pourrions pas être de meilleurs alliés que son avocat grassement payé. Comme nous n’avons pas beaucoup de temps pour le faire, allons-y tout de suite.”
Jessie alla dans la salle d’observation et s’assit sur une chaise. C’était sa première chance d’examiner Michael Missinger, qui se tenait dans un coin, embarrassé. Aussi étonnant que ce soit, il avait l’air encore plus beau que sa femme l’avait été. Même à trois heures du matin, avec un jean et un sweat qu’il avait dû se mettre à la dernière minute, il semblait sortir d’une séance photo.
Ses cheveux courts et blonds décolorés par le soleil était juste assez décoiffés pour avoir l’air sans