Avant Qu’il Ne Jalouse. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Jalouse - Блейк Пирс

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serait bon que je parle à McGrath.

      - Tu as aussi fini par prendre une décision là-dessus ?

      - Je ne sais pas. J’ai envie de reprendre. Je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre de ma vie, honnêtement. Mais… être mère… je voudrais donner à Kévin tout ce que je n’ai pas eu de mes parents, tu sais ? Et si nous restons tous les deux des agents actifs du FBI… quel genre de vie aura-t-il ?

      - Ce n’est pas rien, confirma Ellington. Je sais que nous en avons déjà parlé plusieurs fois mais je ne pense pas que ce soit une décision que tu doives prendre maintenant. Je pense que tu as raison, parle avec McGrath. Il est impossible de savoir ce qu’il a dans la tête. Il y a peut-être un moyen. Peut-être un… je ne sais pas… un rôle différent ?

      - Par exemple, en arrêtant d’être agent ?

      Ellington haussa les épaules et s’avança pour s’asseoir à côté d’elle.

      - C’est la raison pour laquelle j’ai l’impression de comprendre ce que tu traverses, commença-t-il en lui prenant la main. Il m’est littéralement impossible de t’imaginer autrement que comme un agent.

      Elle lui sourit, en espérant qu’il sache à quel point il savait lui parler. C’était justement le type d’encouragement dont elle avait besoin pour prendre son téléphone et appeler McGrath en dehors des horaires de bureau. Elle ne l’avait presque jamais fait au cours de sa carrière – et jamais quand il ne s’agissait pas d’une affaire – mais elle en ressentit le besoin urgent, tout à coup.

      Et l’urgence de la situation ne fit que s’accroître alors qu’elle écoutait la tonalité retentir.

      ***

      Elle s’attendait à ce que McGrath soit irrité à la perspective de leur entrevue si matinale. Mais elle trouva la porte de son bureau déjà ouverte à huit heures et McGrath commodément installé. Il tenait une tasse de café à la main tout en parcourant une pile de rapports. Lorsqu’il leva les yeux en l’entendant entrer, le sourire qu’il afficha semblait sincère.

      - Agent White, c’est un plaisir de vous voir.

      - De même, dit-elle en s’asseyant en face de lui.

      - Vous semblez reposée. Le bébé fait-il ses nuits ?

      - À peu près.

      Elle se sentait déjà mal à l’aise. McGrath n’était pas du genre à bavarder. L’idée qu’il soit véritablement heureux de la revoir ici lui traversa l’esprit et déclencha un accès de culpabilité lorsqu’elle se remémora pourquoi elle avait demandé cette réunion.

      - Bon. Vous avez demandé à me voir et j’ai une demi-heure à vous consacrer avant ma prochaine réunion, embraya-t-il. Que se passe-t-il ?

      - Eh bien, mon congé maternité arrive à son terme lundi prochain. Pour être honnête, je ne suis pas sûre d’être prête à revenir.

      - Est-ce un problème physique ? Je sais que la convalescence après une césarienne peut être épuisante et prend beaucoup de temps.

      - Non, ce n’est pas ça. Les médecins m’ont donné leur accord pour à peu près tout. Pour être honnête, je n’arrive pas à savoir que faire.

      Les larmes qui se formaient au coin de ses yeux l’inquiétèrent soudain.

      Apparemment, McGrath les aperçut, lui aussi, et fut compatissant. Il fit de son mieux pour la laisser croire qu’il n’avait rien vu tout en se penchant vers son bureau pour lui parler. Il détourna le regard pour la laisser essuyer discrètement ses larmes avant qu’elles ne coulent.

      - Agent White, je travaille pour le FBI depuis presque trente ans maintenant. Depuis que je suis ici, j’ai vu un nombre incalculable de femmes agent se marier et avoir des enfants. Certaines ont quitté le FBI ou, du moins, ont souhaité assumer un rôle entraînant moins de risques. Je ne peux pas affirmer que je comprends ce que vous traversez parce que ce serait un mensonge. Mais je l’ai observé. Parfois avec des agents dont je n’aurais jamais pensé qu’ils partiraient. Est-ce que vous vouliez me dire ?

      Elle acquiesça.

      - J’ai envie de revenir. Ça me manque… plus que je ne serais prête à l’admettre. Je ne sais sincèrement même pas ce que je vous demande. Peut-être quelques semaines supplémentaires ? Je sais que ça signifierait demander une espèce de privilège spécial mais je suis incapable de prendre une décision maintenant.

      - Le mieux que je peux faire, c’est vous donner une semaine supplémentaire. Si vous la voulez. Ou vous pouvez revenir et je peux vous assigner un travail de bureau. Recherche, numéros, surveillance mobile, quelque chose comme ça. Ça vous intéresserait ?

      Honnêtement, rien de tout cela ne l’intéressait. Mais c’était déjà quelque chose. McGrath lui donnait la preuve qu’il existait plusieurs options disponibles pour elle et elle avait besoin de le savoir.

      - C’est possible.

      - Eh bien, prenez le week-end pour y réfléchir. Vous devriez peut-être partir quelque part pour faire le tri.

      - Oh, je vais quelque part, justement. Je retourne au Nebraska pour une visite.

      Elle ne comprit pas pourquoi elle venait de lui confier cette information. Elle se demanda si McGrath avait toujours été aussi ouvert à la discussion ou s’il s’était adouci, pour une raison ou une autre, et semblait désormais plus accessible. C’était étrange. Elle s’était absentée trois mois et McGrath paraissait avoir changé du tout au tout – plus affectueux, plus amical.

      - Je suis heureux pour vous. Vous laissez Ellington seul avec le bébé ? N’est-ce pas un peu risqué ?

      - Je ne sais pas, répondit-elle avec un sourire. Il semble impatient de faire ses preuves.

      McGrath hocha poliment la tête mais il était clair qu’il avait l’esprit ailleurs.

      - White… vouliez-vous me voir pour me demander conseil ? Ou juste jauger ma réaction si vous m’annonciez votre départ ?

      Elle se contenta de hausser les épaules et répondit :

      - Peut-être un peu des deux.

      - Eh bien, je peux vous dire sans l’ombre d’un doute que je préférerais largement que vous restiez. Votre réputation parle pour vous et, même si je n’aime pas insister là-dessus, votre instinct est presque surnaturel. Je n’ai jamais rien vu de la sorte depuis que je travaille pour le FBI. Je crois vraiment qu’abandonner votre carrière si jeune serait du gâchis. D’un autre côté, j’ai élevé deux enfants – un garçon et une fille. Ils sont tous les deux grands maintenant, mais leur éducation a été l’une des expériences les plus agréables et gratifiantes de ma vie.

      - J’ignorais que vous aviez des enfants.

      - Je tends à éviter de trop parler de ma vie personnelle au travail. Mais dans un cas comme celui-ci, avec quelque chose d’aussi précieux que votre carrière en ligne de mire, vous donner un aperçu des coulisses ne me dérange absolument pas.

      - Je vous en remercie.

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