Le Royaume des Dragons. Морган Райс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le Royaume des Dragons - Морган Райс страница 6

Le Royaume des Dragons - Морган Райс

Скачать книгу

homme aujourd'hui.

      Mais il ne remarquait aucune différence par rapport à sa routine habituelle.

      Etait-ce un rêve insensé ? Un souhait ?

      Royalsport regorgeait de ponts et ruelles, de coins sombres et odeurs étranges. A marée basse, lorsque le niveau du fleuve baissait entre les îles, on pouvait traverser d'une berge à l'autre, bien que des gardes veillent à ce que personne ne s'aventure en zone indésirable.

      Les voies navigables entre les îles formaient une série de cercles concentriques, la zone la plus riche étant au centre, protégée par les bancs du fleuve en contrebas. On y trouvait le quartier des plaisirs et des quartiers riches, des zones commerçantes et plus pauvres, mieux valait alors tenir sa bourse à l'œil.

      Les Maisons se dressaient à l'horizon, bâtiments légués par d'anciennes institutions, aussi anciennes que le royaume ; voire plus vieilles encore, elles dataient de l'époque où régnait la dynastie des dragons, bien avant que les guerres ne les chassent. De la fumée s'échappait de la Maison des Armes malgré l'heure matinale, tandis que la Maison de la Connaissance se dressait avec ses deux tours enchevêtrées, la Maison des Marchands, brillante comme un sou neuf, et la Maison des Soupirs émergeant du quartier des plaisirs. Devin poursuivit son chemin parmi les rues, évitant les silhouettes matinales sans cesser de courir vers la Maison des Armes.

      A son arrivée, la Maison des Armes était presque aussi calme que le reste de la cité. Un portier reconnut Devin, habitué qu'il était à le voir arriver à des heures indues. Devin le gratifia d'un signe de tête avant d'entrer. Il s'empara de l'épée qu'il travaillait, une arme solide et fiable, faite pour la poigne d'un soldat. Il avait terminé de gainer le manche et monta à l'étage.

      Cet endroit ne sentait pas mauvais, nulle trace de poussière y régnait, contrairement au reste de la forge. Il s'agissait d'une pièce en bois où la sciure absorbait la moindre goutte de sang, gantelets et armures étaient disposés dans des râteliers, un espace dodécagonal en occupait le centre, entouré de quelques bancs réservés aux élèves. On y trouvait des épées et des lames destinés aux riches étudiants désireux de s'entraîner.

      Devin s'empara d'une quintaine plus grande que lui, des lances métalliques faisant office d'armes qu'on projetait pour parer les coups d'une fine lame. Il fallait alors faire mouche, se déporter ou esquiver, faire en sorte que l'arme ploie sans se la faire prendre, toucher sans se faire toucher. Devin se mit en garde et frappa. Ses premiers coups d'estoc étaient bien droits, il se déplaçait et testait son épée. Il reçut les premiers coups de lance de plein fouet, esquiva de justesse les suivants, faisant peu à peu corps avec l'épée. Il accéléra son allure, ajusta son jeu de jambes, se déplaça, mettant en garde à chacun de ses coups : paré, fente et retour.

      Happé par la pratique, il cessa de réfléchir à ses mouvements, frapper, esquiver et ployer s'enchaînaient, l'acier se frottait à l'acier, sa lame pourfendait, il attaquait et ripostait. Il s'entraîna jusqu'à être en sueur, la quintaine tournant avec une rapidité pouvait lui infliger blessures ou égratignures s'il n'esquivait pas à temps.

      Il finit par reculer et saluer le mât tel un épéiste saluant son adversaire, et vérifia que la lame n'était pas endommagée. Pas d'entaille ni de fissure, parfait.

      “Ta technique est bonne,” lança une voix, Devin fit volte-face et se retrouva nez à nez avec un homme d'une trentaine d'années en haut-de-chausses, chemise nouée afin que le vêtement n'entrave pas la lame. Sa longue tresse noire ne risquait pas de se défaire au combat, ses traits aquilins faisaient ressortir ses yeux gris perçant. Il boitillait, signe probable d'une ancienne blessure. "Décolle tes talons du sol quand tu te retournes ; tu dois progresser pour acquérir ce mouvement.”

      “Vous … vous êtes le maître d'armes Wendros,” répondit Devin. La Maison comptait plusieurs maîtres d'armes mais Wendros était le plus réputé, la liste d'attente était longue.

      “Tu crois ?” en contemplant un moment son reflet dans une armure argentée. “Peut-être bien. Hmm, à ta place, j'écouterais. Il semblerait que je n'ai plus rien à apprendre en matière de maniement d'épée.”

      “Ecoute bien ce que je vais te dire,” ajouta le maître d'armes Wendros. “Abandonne.”

      “Pardon ?” ajouta Devin, interloqué.

      “Laisse tomber tes ambitions de futur maître d'armes. Les soldats sont juste bons à attendre au garde à vous. Un guerrier, ce n'est pas ça.” Il s'approcha. “Pas ça du tout.”

      Devin ne savait que répondre. Il parlait de quelque chose de grandiose, quelque chose qui requérait de la sagesse mais il ne comprenait pas encore quoi.

      Devin voulut répondre mais les mots lui firent défaut.

      Sur ces entrefaites, Wendros tourna les talons et sortit au soleil levant.

      Devin repensa à son rêve. Une sorte de connexion les reliait.

      Il avait le sentiment qu'aujourd'hui, sa vie changerait à tout jamais.

      CHAPITRE TROIS

      La Princesse Lenore avait du mal à en croire ses yeux, le château était une vraie splendeur, métamorphosé par les domestiques à l'occasion de son mariage. Les murs de pierre gris étaient recouverts de tentures bleues et d'élégantes tapisseries, de chaînettes torsadées et de pampilles. Des douzaines de servantes s'affairaient autour d'elle, disparaissant sous robes et accessoires, toutes s'affairant telles des abeilles ouvrières.

      Elles faisaient tout ça pour elle, Lenore leur en était extrêmement reconnaissante, même si tout ceci était bien prévisible, en tant que princesse. Lenore était toujours étonnée qu'on se donne autant de mal pour elle, simplement à cause de son rang. Elle appréciait énormément la beauté ; les soieries et les dentelles conféraient au château un air de merveilleux …

      “Tu es parfaite,” lui dit sa mère. La reine Aethe donnait ses ordres, elle était resplendissante de velours noir vêtue, couverte de bijoux étincelants.

      “Tu trouves ?” demanda Lenore.

      Sa mère la conduisit devant le grand miroir installé par les servantes. Lenore admirait leurs ressemblances, leurs cheveux noirs, leur taille fine et élancée. Greave excepté, ses autres frères et sœurs tenaient tous de leur père, Lenore était la digne fille de sa mère.

      Grâce aux attentions de ses servantes, la voici parée de soie et de diamants, ses cheveux tressés agrémentés d'un lien bleu, dans sa robe brocardée d'argent. Sa mère ajouta la touche finale et déposa un baiser sur sa joue.

      “Tu es parfaite, une vraie princesse.”

      Quel immense compliment venant de sa mère. Elle avait toujours martelé à Lenore qu'en tant qu'aînée, elle se devait de jouer son rôle de princesse conformément aux attentes du royaume, et donc paraître et se comporter en conséquence. Lenore faisait de son mieux, espérant que cela soit suffisant et essayait toujours de remplir ses obligations, aussi difficile que cela puisse paraître.

      Sa situation conférait évidemment un statut particulier à ses jeunes sœurs ... Lenore aurait bien aimé que Nerra et Erin soient présentes. Oh, Erin se serait forcément plainte à force d'essayages et Nerra se serait certainement arrêtée en cours de route parce qu'elle ne se sentait pas bien, mais Lenore se languissait

Скачать книгу