Le Royaume des Dragons. Морган Райс
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“Vraiment ?” Lenore courut immédiatement se pencher à son balcon, espérant apercevoir son futur mari arriver de ce côté de la ville. Elle regarda par-delà le chapelet d'îles faisant office de ponts et formant la cité de Royalsport, il lui était impossible de distinguer des personnages de cette hauteur mais uniquement les cercles concentriques que l'eau formait entre les îles, et les édifices s'y dressant. Elle pouvait apercevoir les baraquements des gardes dont des hommes se déversaient, permettant ainsi le passage d'une rive à l'autre à marée basse, les Maisons—des Armes et des Soupirs, de la Connaissance et des Marchands—se dressaient au cœur de la cité, chacune régnant sur son quartier. Les pauvres gens vivaient sur des îles situées en marge, les plus riches habitaient sur des îles proches dont ils étaient parfois propriétaires. Le château dominait certes mais Lenore ne pouvait pas apercevoir son futur époux pour autant.
“Il sera bientôt là,” lui promit sa mère. “Ton père organise une partie de chasse demain matin, cela fait partie des célébrations, le Duc ne la manquerait pour rien au monde.”
“Son fils assiste à la chasse de Père et ne vient pas me voir ?” demanda Lenore. Elle se sentit subitement nerveuse, comme une petite fille, et non une femme de dix-huit printemps. S'agissant d'un mariage arrangé, elle imaginait qu'il ne veuille pas d'elle, qu'il ne l'aime pas.
“Il t'aimera dès qu'il te verra,” affirma sa mère. “Comment pourrait-il en être autrement ?”
“Je l'ignore, Mère … il ne m'a jamais vue …,” répondit Lenore, qui craignait de perdre son sang-froid.
“Il t'aimera et …” sa mère s'interrompit alors qu'on frappait à la porte de la chambre. “Entrez.”
Une servante moins richement vêtue entra ; vraisemblablement une domestique du château, indirectement rattachée au service de la princesse.
“Votre Majesté, Votre Altesse,” débuta-t-elle, avec courtoisie. “Je vous informe de l'arrivée de Finnal, le fils du Duc Viris, il vous attend dans l'antichambre, si vous souhaitez faire sa connaissance avant les festivités.”
Ah, les festivités. Son père avait décrété voilà un peu plus d'une semaine qu'il donnerait un banquet avec moult réjouissances, ouvert à tous.
“Si je le souhaite ?” répondit Lenore, avant de se rappeler l'usage en vigueur à la cour. Elle était princesse, après tout. “Bien sûr. Dites à Finnal que je descends.”
Elle se tourna vers sa mère. “Pourquoi Père se montre si généreux en organisant pareilles réjouissances ? Je ne suis pas … je ne mérite pas une semaine entière de festivités, cela va amoindrir nos réserves d'argent et de nourriture.”
“Ton père veut faire preuve de générosité. D'après lui, la chasse de demain nous fournira le gibier nécessaire.” Elle éclata de rire. “Mon mari se prend pour un chasseur hors-pair.”
“Un excellent moyen de faire avancer les choses pendant que tout le monde sera occupé à festoyer,” avança Lenore.
“C'est exact,” affirma sa mère. “Nous devons nous assurer que tu sois présentable pour le banquet, Lenore.”
Elle s'affaira encore quelques instants auprès de Lenore, qui espérait l'être.
“Prête pour faire la connaissance de ton futur mari ?”
Lenore acquiesça, incapable de réprimer l'excitation allant crescendo. Elle traversa le château avec sa mère et ses suivantes et arriva jusqu'à l'antichambre jouxtant l'immense salon.
De nombreuses personnes s'affairaient au château, toutes s'attelaient à la préparation du mariage, d'autres se dirigeaient vers le grand salon. Le château était une succession de chambres et d'antichambres, le tout s'enchevêtrant telles les rues de la cité, afin qu'un quelconque agresseur ne puisse pénétrer sans être arrêté par la garde. Ses ancêtres avaient érigé bien plus que de simples murs de défense gris, chaque pièce était peinte de couleurs vives, fidèle reproduction du monde chatoyant. Les murs n'étaient pas à l'image de la cité, délavée par la pluie, la boue, la fumée et autres odeurs étouffantes.
Lenore se fraya un passage dans la galerie de promenade, des portraits de ses aïeux occupaient tout un pan de mur, tous arborant un air plus vaillant et plus raffiné que le précédent. Elle monta des escaliers en colimaçon donnant sur une enfilade de salles de réception menant à une antichambre débouchant sur le grand salon. Elle se tenait devant la porte avec sa mère, attendant que les domestiques l'ouvrent et l'annoncent.
“La Princesse Lenore du Royaume du Nord et sa mère, la Reine Aethe.”
Elles pénètrent à l'intérieur et l'aperçurent enfin.
Il était … parfait. Ce qualificatif lui allait à merveille, il se tourna vers Lenore et effectua la plus gracieuse des révérences qui lui ait été donnée de voir depuis fort longtemps. Il arborait de magnifiques cheveux bruns bouclés coupés courts, des traits fins, presque beaux, une silhouette élancée, vêtu d'un pourpoint rouge et d'un haut-de-chausses gris. Il devait avoir un an ou deux de plus que Lenore, c'était plus excitant qu'effrayant.
“Votre Majesté,” dit-il en adressant un regard à la mère de Lenore. “Princesse Lenore. Je me présente, Finnal Viris. J'attends ce moment depuis si longtemps. Vous êtes encore plus ravissante que je l'imaginais.”
Lenore rougit intérieurement mais ne le montra pas, sa mère lui ayant toujours dit que cela ne se faisait pas. Finnal prit sa main dans la sienne avec une grâce infinie, sa poigne était ferme, elle imaginait déjà quel effet ça lui ferait d'être dans ses bras, l'embrasser, voire plus …
“Vous n'êtes pas en reste.”
“Votre beauté m'embellit.” Séduisant et poète de surcroît ?
“Je peine à croire que nous serons mariés d'ici une semaine.”
“Nous avons patienté de longs mois avant ce mariage,” répondit Finnal en souriant d'un air exquis. “Je suis fort aise que vos parents y soient favorables.” Il contempla la pièce, sa mère et ses suivantes. “Quel dommage que je ne puisse vous avoir pour moi tout seul Princesse, c'est peut-être mieux ainsi. Je craindrais de me noyer dans vos yeux, votre père serait bien fâché de mon absence aux festivités.”
“Vous faites toujours autant de compliments ?” demanda Lenore.
“Uniquement s'ils sont justifiés.”
Lenore était bouleversée de le savoir à ses côtés, tout près de la porte menant de l'antichambre au grand salon. Elle constata, lorsque les domestiques l'ouvrirent, que la fête battait son plein ; la musique des ménestrels et les acrobates régalaient l'assemblée populaire.
“Nous devrions y aller,” dit sa mère. “Ton père sera bien aise de donner son accord quant à ce mariage mais je suis certaine qu'il aimerait voir ton bonheur de ses propres yeux. Es-tu heureuse, Lenore ?”
Lenore acquiesça sans quitter son fiancé des yeux.
“Oui.”
“Je ferai mon possible pour qu'il en soit toujours ainsi,” ajouta Finnal. Il lui fit un baisemain, la chaleur qui s'en dégageait heurta