La Traque Zéro. Джек Марс

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La Traque Zéro - Джек Марс

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était remonté contre sa propre poitrine, sa main agrippant l’épaule de Maya, alors qu’elles étaient recroquevillées l’une contre l’autre sur la banquette arrière de la voiture.

      L’assassin conduisait, dirigeant la voiture le long de Port Jersey. Le terminal de fret était long, plusieurs centaines de mètres d’après les estimations de Maya. De hautes piles de containers se dressaient de chaque côté, formant une ligne étroite pas plus large que trente centimètres de chaque côté de la voiture.

      Les phares étaient éteints et l’obscurité était effrayante, mais ça ne semblait pas poser de problème à Rais. De temps en temps, il y avait une petite brèche entre les piles de containers et Maya pouvait voir des lumières vives à distance, près du bord de l’eau. Elle pouvait même entendre le ronronnement des machines. Il y avait des gens qui travaillaient, du monde aux alentours. Même si ça lui donna un peu d’espoir, Rais avait tellement bien planifié les choses jusqu’ici qu’elle doutait qu’ils se fassent repérer par qui que ce soit.

      Il fallait néanmoins qu’elle fasse quelque chose pour les empêcher de partir.

      L’horloge de la console centrale de la voiture lui indiqua qu’il était quatre heures du matin. Cela faisait moins d’une heure qu’elle avait laissé le mot dans le réservoir de la chasse d’eau des toilettes du motel. Peu après, Rais s’était soudainement levé et avait annoncé qu’il était l’heure d’y aller. Sans un mot d’explication, il leur avait fait quitter la chambre d’hôtel, mais pas pour reprendre le véhicule blanc avec lequel ils étaient arrivés. Au lieu de ça, il les avait conduites vers une voiture plus ancienne, garée non loin de leur chambre. Il n’avait eu aucun mal à crocheter la serrure et les avait faites monter sur la banquette arrière. Rais avait retiré le cache de la colonne de direction et fait démarrer le véhicule avec les câbles d’allumage en quelques secondes.

      Et, maintenant, voilà qu’ils étaient au port, sous couvert de la nuit, se rapprochant de la pointe terrestre au nord, là où le sol laissait place à la Baie de Newark. Rais ralentit et gara la voiture.

      Maya regarda à travers le pare-brise. Elle vit un bateau, assez petit selon les standards commerciaux habituels. Il ne faisait pas plus de dix-huit mètres d’un bout à l’autre, chargé de containers cubiques d’un mètre et demi de côtés. La seule lumière de ce côté du quai, à part celle des étoiles, provenait de deux ampoules jaunes faiblardes sur le bateau, l’une à la proue et l’autre à la poupe.

      Rais éteint le moteur et resta assis là, en silence, pendant un long moment. Puis, il fit un seul appel de phares. Deux hommes sortirent de la cabine du bateau. Ils regardèrent dans sa direction, puis désembarquèrent par une rampe étroite entre le bateau et le quai.

      L’assassin se retourna sur son siège, regardant directement Maya. Il ne prononça qu’une seule phrase en articulant lentement. “Ne bougez pas.” Puis, il sortit de la voiture et referma la portière, se tenant à quelques mètres seulement, tandis que les hommes approchaient.

      Maya serra la mâchoire et tenta de ralentir son rythme cardiaque trop rapide. Si elles montaient sur ce bateau et quittaient le rivage, leurs chances d’être retrouvées un jour allaient diminuer significativement. Elle ne pouvait pas entendre ce que les hommes se disaient, elle n’entendait que des voix parlant tout bas, tandis que Rais discutait avec eux.

      “Sara,” chuchota-t-elle. “Tu te souviens ce que je t’ai dit ?”

      “Je ne peux pas.” La voix de Sara se brisa. “Je ne vais pas…”

      “Tu n’as pas le choix.” Elles étaient toujours menottées ensemble, mais la rampe menant au bateau était étroite, à peine plus de soixante centimètres de large. Ils allaient devoir retirer les menottes, se dit-elle. Et quand ils le feraient… “Dès que je bouge, tu t’enfuis. Trouve des gens. Cache-toi s’il le faut. Tu dois…”

      Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. La portière arrière s’ouvrit et Rais passa sa tête dedans. “Sortez.”

      Les genoux de Maya tremblaient quand elle se glissa hors de la banquette arrière, suivie de Sara. Elle se força à regarder les deux hommes qui étaient sortis du bateau. Ils avaient tous deux le visage clair avec des cheveux noirs et des traits sombres. L’un des deux avait une fine barbe et des cheveux courts, portant une veste en cuir noire, les bras croisés sur sa poitrine. L’autre portait un manteau marron et ses cheveux étaient plus longs, retombant autour de ses oreilles. Son ventre dépassait par-dessus sa ceinture et il avait un léger sourire aux lèvres.

      Ce fut ce type ventru qui fit le tour des deux filles en marchant lentement. Il dit quelque chose en langue étrangère et Maya réalisa qu’il s’agissait de la même langue que Rais avait parlée au téléphone dans la chambre d’hôtel.

      Ensuite, il prononça un seul mot en anglais.

      “Jolies.” Il rigola. Son compère à la veste en cuir esquissa un sourire. Rais restait là, impassible.

      À ce seul mot, Maya comprit ce qui se passait et ce fut comme si des doigts gelés venaient de la prendre à la gorge. Quelque chose de bien plus insidieux que simplement leur faire quitter le pays était en jeu. Elle ne voulait même pas y penser ou l’envisager. Ce n’était pas possible. Pas ça. Pas elles.

      Elle posa son regard sur le menton de Rais. Elle ne pouvait pas supporter de regarder ses yeux verts.

      “Vous.” Sa voix était basse, caverneuse, luttant pour faire sortir les mots. “Vous êtes un monstre.”

      Il soupira doucement. “Peut-être. Tout est question de point de vue. J’ai besoin d’un moyen de traverser la mer et vous êtes ma monnaie d’échange. Mon ticket, si je puis dire.”

      Maya eut la bouche sèche. Elle ne pleurait pas, ne tremblait pas. Elle avait juste froid.

      Rais les vendait tout bonnement.

      “Hum-hum.” Quelqu’un se râcla la gorge. Cinq paires d’yeux se retournèrent vers lui, alors que le nouvel arrivant avançait dans la faible lumière des ampoules du bateau.

      Le cœur de Maya s’emballa d’un espoir soudain. L’homme était plus âgé, la cinquantaine peut-être, et portait un pantalon chino avec une chemise blanche. Il avait l’air d’un contremaître. Sous un bras, il tenait un casque de chantier blanc.

      Rais sortit le Glock et le brandit en un instant. Mais il ne tira pas. D’autres pourraient l’entendre, pensa Maya.

      “Oh là !” L’homme laissa tomber son casque blanc et leva les deux mains en l’air.

      “Hé.” L’étranger à la veste en cuir noire s’avança, s’interposant entre l’arme et le nouveau. “Hé, il est avec nous,” dit-il en anglais un fort accent. “Avec nous.”

      Maya resta bouche-bée d’étonnement. Avec nous ?

      Alors que Rais baissait lentement son arme, l’homme mince fouilla dans sa poche de veste et en sortit une enveloppe kraft repliée en trois, fermée avec du scotch. Quelque chose d’épais et de rectangulaire se trouvait dedans, comme une brique.

      Il la tendit, tandis que l’homme à l’allure de contremaître ramassait son casque.

      Mon dieu. Elle ne savait que trop bien ce qui se trouvait dans l’enveloppe. Cet homme se faisait payer pour tenir son équipe

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