Menace Principale. Джек Марс

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Menace Principale - Джек Марс

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si Dixon lui-même n’avait pas accepté l’année dernière de rester président de cette chambre un trimestre de plus en dépit de son âge avancé …

      Alors, il ne se serait pas retrouvé dans cette position.

      Même s’il avait juste eu la force de refuser cette foutue proposition … Ce n’était pas parce que la Ligne de Succession imposait que le président de la Chambre des Représentants des États-Unis assume ce travail qu’il avait été obligé de l’accepter. Cependant, trop de gens s’étaient battus trop longtemps pour voir un homme comme Clement Dixon, porte-drapeau fougueux des idéaux libéraux traditionnels, devenir Président. D’un point de vue pragmatique, il n’avait pas pu refuser.

      Donc, il était Président. Fatigué, vieux, il traversait les halls de l’Aile l’Ouest en boitant (oui, en boitant, car le nouveau Président des États-Unis avait de l’arthrose aux genoux et boitait donc de façon visible) et, accablé par le poids écrasant de ce que l’on lui confiait, il compromettait ses idéaux tout le temps.

      — M. le Président ? Monsieur ?

      Le Président Dixon était assis dans la Salle de Crise ovoïde. D’une façon ou d’une autre, cette pièce lui rappelait une série télévisée des années 1960 du nom de Cosmos 1999, qui présentait une image stupide de l’avenir selon un producteur de Hollywood. Cette pièce était dénudée, vide, inhumaine et conçue pour maximiser l’espace. Tout y était lisse, stérile et sans le moindre charme.

      De grands écrans vidéo étaient encastrés dans les murs, avec un écran géant à l’autre bout de la table oblongue. Les chaises étaient de hauts fauteuils inclinables en cuir tels que le capitaine du pont de contrôle d’un vaisseau interstellaire aurait pu en avoir.

      Cette réunion avait été décidée au dernier moment. Comme d’habitude, il y avait une crise. En dehors des fauteuils disposés autour de la table, qui étaient tous occupés, et de quelques chaises le long des murs, la salle était en grande partie vide. On y voyait les mêmes gens que d’habitude, dont quelques hommes en surpoids et en costume et aussi des militaires minces et droits comme des i dans leur uniforme.

      Thomas Hayes, nouveau Vice-Président de Dixon, était présent lui aussi, Dieu merci. Ayant été embauché juste après avoir été gouverneur de Pennsylvanie, Thomas avait l’habitude de prendre des décisions exécutives. De plus, il avait le même avis que Dixon sur de nombreux sujets. Thomas aidait Dixon à former un front unifié.

      Tout le monde savait que Thomas Hayes visait lui-même la présidence et c’était très bien. Il pouvait la prendre, pour ce qu’en pensait Clement Dixon. Thomas était grand, beau et intelligent et il dégageait une certaine autorité. Pourtant, ce qu’on voyait le plus chez lui, c’était son très grand nez. La presse nationale avait déjà commencé à s’en moquer.

      Attendez un peu, Thomas, pensa Dixon. Attendez juste d’être Président. Les caricaturistes politiques dessinaient Clement Dixon comme s’il avait été un professeur distrait, un mélange entre Mark Twain et Albert Einstein avec les lacets défaits et sans l’humour simple ou l’intelligence affûtée qui caractérisaient ces hommes célèbres.

      Bon sang, ils allaient sûrement s’amuser avec le nez de Hayes.

      Un grand homme en uniforme de cérémonie vert se tenait à l’autre bout de la table. C’était un général quatre étoiles du nom de Richard Stark. Il était mince et en excellente forme physique, comme le marathonien qu’il était sûrement, et son visage semblait être ciselé dans la pierre. Il avait les yeux d’un chasseur, comme un lion ou un faucon. Quand il parlait, il affichait une confiance totale en ses opinions, en les informations que ses subalternes lui transmettaient et en la capacité de l’armée des États-Unis à résoudre tous les problèmes avec autorité, aussi épineux ou complexes qu’ils soient. Stark était quasiment une caricature de lui-même. Il semblait ne jamais avoir eu une seule seconde d’incertitude de toute sa vie. Quel était le vieux dicton ?

      Il se trompe souvent mais ne doute jamais.

      — Pouvez-vous réexpliquer ? dit le Président Dixon.

      Il entendit presque les gémissements discrets que poussèrent tous les autres occupants de la salle. Dixon détestait être obligé de réécouter ça. Il détestait ces informations telles qu’il les comprenait et il détestait l’idée de devoir essayer une fois de plus de les comprendre complètement. Il ne voulait pas les comprendre.

      Stark hocha la tête.

      — Oui, monsieur.

      Avec une longue baguette en bois, il montra un endroit sur la carte affichée sur le grand écran. La carte montrait North Slope, en Alaska, un vaste territoire situé dans le nord de cet État, à l’intérieur du Cercle Arctique et au bord de l’Océan Arctique.

      Il y avait un point rouge dans l’océan juste au nord du bout des terres. La terre qui s’y trouvait était marquée RFNA. Dixon savait parfaitement que cela signifiait « Réserve Faunique Nationale de l’Arctique », car il faisait partie des gens qui s’étaient battus pendant des décennies pour que cette région sensible soit protégée contre la prospection de l’industrie pétrolière et contre ses forages.

      Stark parla :

      — La plate-forme de forage Martin Frobisher, que possède Innovate Natural Resources, se situe ici, dans l’océan, à neuf kilomètres au nord de la Réserve Faunique Nationale de l’Arctique. Nous n’avons pas de recensement exact au moment de l’attaque, mais on estime que quatre-vingt-dix hommes habitent et travaillent en permanence sur cette plate-forme et sur la petite île artificielle qui l’entoure. La plate-forme tourne vingt-quatre heures par jour et trois cent soixante-cinq jours par an, par tous les temps sauf le plus mauvais.

      Stark s’arrêta et regarda fixement Dixon.

      Dixon fit tourner une main comme une roue.

      — Je comprends. Veuillez continuer.

      Stark hocha la tête.

      — Il y a guère plus de trente minutes de cela, un groupe d’hommes lourdement armés et non identifiés a attaqué la plate-forme et le campement. Ces hommes sont arrivés par bateau, sur un vaisseau qui avait été déguisé en navette à personnel emmenant les ouvriers sur l’île. Un nombre inconnu d’ouvriers ont été tués ou pris en otage. Selon les rapports préliminaires constitués à partir des flux vidéo et audio, les envahisseurs sont d’origine étrangère mais encore inconnue.

      — Qu’est-ce que cela suggère ? dit Dixon.

      Stark haussa les épaules.

      — Ils ne semblent pas parler anglais. Bien que nous n’ayons encore aucune donnée audio claire, nos experts linguistiques pensent qu’ils parlent une langue d’Europe de l’Est, probablement slave.

      Dixon soupira.

      — Le Russe ?

      Le jour où il avait commencé ce travail ingrat, en fait quelques moments après son assermentation, il avait unilatéralement empêché une confrontation entre les forces américaines et les Russes. Les Russes lui avaient fait la faveur de l’imiter. Depuis, Dixon avait été soumis à des critiques impitoyables et cinglantes de la part des bellicistes de la société américaine. Si les Russes changeaient d’avis et attaquaient maintenant …

      Stark

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