Le Look Idéal. Блейк Пирс

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Le Look Idéal - Блейк Пирс Un thriller psychologique avec Jessie Hunt

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essaya-t-il de crier, mais il ne parvint qu’à bafouiller, comme s’il avait eu un tas de billes dans la bouche.

      Quand elle avança vers lui, il commença à voir double, puis triple. Il n’arrivait pas à distinguer la vraie fille de ses doubles.

      – Tu es mignon, dit la fille du milieu en le repoussant sur le lit. On commence ?

      Elle s’installa à califourchon sur lui. Le corps de Gordon était lourd et insensible et il sentait à peine le poids de la fille. Il vit qu’elle portait encore les gants en plastique.

      Dans son esprit de plus en plus confus, une alarme résonna. Cette fille faisait plus que le droguer et le dévaliser. La manière décontractée et tranquille dont la femme bougeait suggérait qu’elle n’en avait pas simplement après son argent et ses possessions. Elle aimait ce qu’elle faisait. La façon dont elle se dandina contre son torse lui rappela un serpent qui montait à une branche d’arbre lentement et en ondulant.

      – Que … tu fais ? réussit-il à baragouiner.

      Elle sembla le comprendre à la perfection.

      – Je tiens une promesse, répondit-elle avec désinvolture comme si elle répondait à une question sur la météo.

      Gordon regarda dans ses yeux bleus et vit que toute gaieté en avait disparu. Maintenant, ils étaient glacials et concentrés. Gordon comprit qu’il était en danger. Cette prise de conscience envoya soudain une poussée d’adrénaline dans son organisme et il s’en servit pour se relever du lit.

      Il avait prévu de se relever sans difficulté et de repousser la femme pour la faire tomber par terre mais, alors qu’il s’était à peine relevé de quinze centimètres, elle le fit retomber sur le lit en appuyant seulement son index contre sa poitrine et le remit ainsi dans sa position précédente. Alors, elle se pencha jusqu’à ce que leurs visages ne soient plus séparés que de quelques centimètres. Les cheveux de la femme tombaient sur les yeux de Gordon, mais il n’y pouvait rien.

      – Tout est fini pour toi, Gordon, lui chuchota-t-elle à l’oreille. As-tu un dernier message ?

      Il écarquilla les yeux. C’était la seule partie de son anatomie qu’il semblait encore capable de contrôler.

      – Argh … bafouilla-t-il.

      – Peu importe, dit-elle en l’interrompant brusquement. De toute façon, ça m’est égal.

      Alors que Gordon la regardait, elle se redressa et passa les mains autour de son cou. Il ne la sentit pas vraiment lui serrer la gorge, mais il comprit que c’était ce qu’elle faisait parce qu’il eut soudain du mal à respirer. Ses yeux commencèrent à se gonfler et lui donnèrent l’impression qu’ils allaient sortir de leurs orbites. Il essaya désespérément de haleter, mais il semblait ne pas pouvoir faire entrer d’air dans sa poitrine. Sa vision se brouilla. Sa langue s’agita dans tous les sens comme pour chercher de l’oxygène partout. Pourtant, rien ne fonctionnait.

      La dernière chose qu’il vit avant que sa vision ne s’obscurcisse fut la femme qui, au-dessus de lui, le fixait attentivement du regard pendant qu’elle l’étranglait. Elle souriait encore.

      CHAPITRE DEUX

      Nerveuse, Jessie Hunt était assise dans le box de Nickel Diner dans South Main Street, à seulement deux pâtés de maison du Poste Central de la Police de Los Angeles.

      Alors que la personne qu’elle allait rencontrer ne se soucierait pas du tout de son apparence, elle voulait faire bonne impression. En général, elle jugeait qu’elle était présentable. Ses yeux verts étaient clairs et ses cheveux marron à hauteur des épaules avaient l’air plus brillants que d’habitude. Aujourd’hui, elle avait pris la précaution de mettre son chemisier et son pantalon les plus professionnels avant d’aller travailler, ainsi que des chaussures plates qui n’accentuaient pas sa taille déjà imposante d’un mètre soixante-dix-sept. Elle pensait qu’aucune des personnes qui la verraient aujourd’hui ne la prendraient pour un mannequin, comme cela se produisait parfois. Cependant, à seulement quelques semaines de son trentième anniversaire, elle savait qu’elle pouvait encore séduire quand cela l’aidait à obtenir ce qu’elle voulait.

      Réflexion faite, elle pensait qu’elle se débrouillait plutôt bien. Après tout, cela ne faisait que sept jours qu’elle avait été droguée par une personne soupçonnée d’homicide et qu’il avait fallu lui faire un lavement. Depuis, après qu’on lui avait permis de quitter l’hôpital, elle était surtout restée enfermée dans son appartement, sous la garde et la protection de l’inspecteur Ryan Hernandez.

      Ryan avait insisté pour rester avec elle jusqu’à ce qu’elle ait repris ses forces. Donc, toute la semaine dernière, il avait couché sur le canapé-lit du salon et préparé la plupart des repas de sa protégée. Jessie avait délibérément décidé d’accepter l’aide de son collègue en toute simplicité, sans surinterpréter les actions de l’homme qui était parfois son collègue dans certains cas et parfois plus.

      En temps normal, après un congé médical prolongé, Jessie serait en priorité repartie travailler avec Ryan pour aller à sa réunion de réintégration avec le capitaine Roy Decker de la Police de Los Angeles. Cependant, aujourd’hui était une journée inhabituelle. Elle avait décidé d’organiser une petite réunion personnelle avant de recommencer à travailler et que le capitaine ne se mette à lui imposer des règles et des limites.

      Même si Jessie Hunt était consultante en profilage criminel pour la Police de Los Angeles sans être agent de police officiel, le capitaine Decker était quand même son supérieur immédiat et désobéir à ses ordres pouvait avoir des répercussions graves. Cependant, si Jessie se contentait de retrouver quelqu’un et d’avoir une discussion officieuse sur une enquête en cours avant de recevoir les ordres de Decker, on pourrait difficilement le lui reprocher.

      C’était pour cette raison qu’elle était assise dans ce restaurant bondé à 7 h 30 du matin et qu’elle y attendait l’arrivée d’un homme auquel elle n’avait parlé que rarement et presque toujours en se battant contre sa propre angoisse. Elle grignota son toast et sirota sa deuxième tasse de café, tout à fait consciente qu’elle aurait probablement dû n’en boire qu’une. Il entra juste au moment où elle posait la tasse sur la table.

      Garland Moses jeta un coup d’œil dans le restaurant, repéra Jessie et se dirigea vers elle. Comme il avait soixante-et-onze ans, la peau parcheminée, des cheveux blancs en bataille et des lunettes à double foyer qui semblaient être sur le point de tomber du bout de son nez, il n’attira pas l’attention des clients devant lesquels il passa et dont aucun ne fut conscient d’être en présence de l’un des profileurs criminels les plus renommés du dernier quart de siècle.

      Jessie ne pouvait guère le leur reprocher. Cet homme semblait cultiver son allure négligée. Il avança vers Jessie en traînant les pieds et en semblant oublier les pans de chemise qui dépassaient de son pantalon en velours côtelé froissé et les taches visibles sur son gilet bordeaux trop grand. Sa veste sport grise, qui pendait sur lui comme s’il avait été un cintre, paraissait sur le point de l’avaler tout entier.

      Cependant, si l’on y prêtait plus d’attention, d’autres choses devenaient claires. Derrière les lunettes épaisses, ses yeux vifs observaient rapidement les environs et les analysaient en un instant. Alors qu’il avait les cheveux en bataille, il était rasé de près et pas un seul poil ne dépassait. Ses dents étaient encore d’un blanc immaculé et en parfait état. Ses ongles étaient coupés nettement et les lacets de ses mocassins usagés

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