Le Visage de la Folie. Блейк Пирс

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Le Visage de la Folie - Блейк Пирс Les Mystères de Zoe Prime

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n’aient jamais eu d’enfants, les diplômes et les distinctions évoquaient leurs carrières universitaires et de vies consacrées à la recherche.

      « Je ne l’ai jamais fait auparavant, » dit Zoe d’un ton plaintif, tout en détestant la façon dont sa voix semblait si abattue et aiguë. « Je pensais que ce serait facile. J’ai regardé des tutoriels sur YouTube pour voir comment le faire mais… »

      La Dr. Applewhite fit une pause, se retournant pour poser sa main entre les omoplates de Zoe tandis qu’elle lui montrait le chemin. « Ne t’inquiète pas. C’est facile à réparer. On va arranger ça. Grosse soirée en perspective, n’est-ce pas ?

      – Soirée rancart, » dit Zoe, se sentant déjà mieux à l’idée de se faire aider par la seule personne qui avait toujours été là pour elle quand elle en avait eu besoin.

      Quoique, ce n’était pas tout à fait exact. Elle ne connaissait Shelley que depuis peu de temps par rapport à la Dr. Applewhite, mais elle n’avait jamais déçu Zoe non plus. Même à l’époque où Zoe lui en voulait pour ses présumées bêtises, elle s’était toujours rendu compte par la suite que Shelley avait fait les bons choix. Il y a quelques mois, lorsqu’elles avaient travaillé ensemble pour faire tomber un tueur en série qui visait les personnes portant des tatouages en mémoire de l’Holocauste, Shelley avait mis toute sa confiance en Zoe pour concentrer leurs efforts sur la recherche du tueur alors qu’elles avaient déjà un autre suspect en garde à vue. Cela avait fonctionné, et elles étaient plus que jamais en synergie, travaillant instinctivement pour résoudre leurs affaires et se faisant implicitement et mutuellement confiance.

      En y réfléchissant bien, John ne l’avait jamais laissée tomber non plus. Il était toujours celui qui arrivait, souvent le premier, souvent à l’attendre. Il n’avait jamais été frustré ou fâché lorsque Zoe devait annuler un rendez-vous parce qu’elle était sur une affaire dans une autre région du pays, même lorsque l’affaire tombait à la dernière minute.

      D’une manière ou d’une autre, progressivement et sans s’en rendre compte, Zoe avait réussi à s’entourer du genre de personnes sur lesquelles elle pouvait compter.

      « Très bien, assis-toi sur le bord de la baignoire, » dit la Dr. Applewhite, en conduisant Zoe dans une salle de bain blanche, bordée de marbre, et en s’affairant vers une armoire. Il s’avérait que celle-ci était remplie de divers produits de maquillage et de soins pour la peau. Elle en sortit un flacon qu’elle inclina contre un coton, en un geste rapide et répété.

      « Qu’allez-vous faire ? » demanda Zoe, en regardant la bouteille avec inquiétude. Tout cela dépassait ses connaissances habituelles. Elle n’avait jamais été le genre de femme qui tente de se faire belle. Elle gardait ses cheveux bruns, coupés courts par commodité, et tout tournait autour du travail. Le côté pratique. Des vêtements confortables, simples et qui lui permettaient de bouger facilement, des chaussures plates pour courir. Un visage propre, parce qu’elle devait être en mesure de prendre la route au pied levé, et la pluie pouvait projeter du mascara dans les yeux au moment-même où l’on était sur les talons d’un suspect. Le domaine de la beauté lui était inconnu, à part quelques expériences à l’université qui ne s’étaient jamais bien passées.

      « Penche ta tête en arrière et ferme les yeux, » dit la Dr. Applewhite. Sans réfléchir, Zoe s’exécuta sans broncher. La Dr. Applewhite mesurait dix centimètres de moins qu’elle, et ne devait pas se pencher trop bas maintenant que Zoe était sur le bord de la baignoire. « Je vais enlever ces yeux de panda que tu t’es donnés et recommencer. Laisse-moi deviner : tu n’as pas pu les égaliser, alors tu as continué à en rajouter de chaque côté pour essayer de les rendre symétriques ? »

      Zoe hocha la tête, puis se figea alors que la sensation du coton trempé dans quelque chose d’humide balayait sa paupière fermée. « J’ai l’eye-liner avec moi, dit-elle. Je suis désolée d’être venue comme ça. Je ne savais pas à qui d’autre demander de l’aide.

      – Ne t’inquiète pas, » dit la Dr. Applewhite, d’une voix évasive de par sa concentration. « Je serai toujours là pour toi, Zoe. Tu le sais. Maintenant, passe-moi l’eye-liner. »

      Zoe fouilla dans son sac pour le lui donner, puis referma les yeux avec obéissance. La main ferme et stable de la Dr. Applewhite effleura à nouveau chacune de ses paupières, une par une, en exerçant une légère pression qui fit apparaître une ligne bien appliquée.

      « Voilà, » dit la Dr. Applewhite, semblant plutôt satisfaite d’elle-même. « Regarde. »

      Zoe rouvrit les yeux qui clignèrent dans la lumière vive de la salle de bain tandis qu’ils se réajustaient. Elle se mit debout et se dirigea vers le miroir de la salle de bain, et reprit son souffle.

      La Dr. Applewhite avait tracé des lignes fines et élégantes avec le maquillage noir, en suivant la courbe de sa paupière et en faisant ressortir une petite queue sur les bords. L’eye-liner faisait ressortir l’aspect ténébreux de ses yeux bruns qui contrastaient avec les taches de couleur plus claires de son iris. Zoe ne s’était jamais vue comme ça auparavant. Elle avait l’air exotique. Féminine.

      « Satisfaite ? demanda la Dr. Applewhite. Je peux te faire autre chose si tu veux. »

      Zoe hocha la tête, en se mordant la lèvre. « Satisfaite, dit-elle.

      – Cela doit être une soirée spéciale, » dit la Dr. Applewhite, assise sur la lunette fermée des toilettes.

      Zoe reprit sa position sur le côté de la baignoire, ainsi perchée comme une adolescente. « Je vais avoir un double rendez-vous avec John, Shelley et son mari, expliqua-t-elle. Je voulais faire un effort.

      – Eh bien, tu es magnifique, » dit la Dr. Applewhite, en faisant un geste vers la robe d’un profond pourpre que Zoe avait choisie. « Je ne t’ai jamais vue porter quelque chose comme ça. »

      Zoe baissa les yeux. Au début, elle s’était sentie mal à l’aise devant la façon dont la robe descendait bas sur son décolleté, la façon dont elle s’accrochait à ses hanches et la fente dans le tissu qui courait jusqu’au bas de sa cuisse. Elle avait été encore plus mal à l’aise dans les chaussures, bien que le talon ait à peine plus de deux centimètres de haut. C’était tout nouveau pour elle. « Je voulais lui montrer que je peux être… Elle chercha le mot. Féminine. »

      La Dr. Applewhite se pencha et prit la main de Zoe dans la sienne. « Il le sait déjà. John est resté avec toi tout ce temps. Tu n’as pas à changer pour lui.

      – Je sais. » Zoe hésita, essayant de résumer le sentiment. « C’est plutôt que… je le veux. »

      La Dr. Applewhite sourit, un sourire profond et sincère qui semblait émaner de ses yeux, jusqu’à atteindre ses lèvres. « Les choses deviennent sérieuses avec lui. »

      Ce n’était pas une question, mais Zoe se sentit obligée d’y répondre quand même. « Peut-être. Ce soir… » Zoe inspira profondément. C’était la chose qui la rendait vraiment nerveuse, qui l’avait poussée à faire plus d’efforts avec son apparence. « Ce soir, je veux lui parler. Vraiment parler. De notre avenir, et de la direction que prend notre relation. »

      Les yeux de la Dr. Applewhite, ornés des rides d’une vie de sourires fréquents, scintillaient d’humidité. Tout le monde semblait être comme ça autour d’elle ces derniers temps. Zoe se demandait si la saison de la grippe n’avait pas débuté plus tôt. « Qu’espères-tu qu’il dise

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