Le Leurre Zéro. Джек Марс

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Le Leurre Zéro - Джек Марс Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro

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était tendu mais faisait preuve d’un optimisme prudent. Si l’Ayatollah acceptait les termes du traité, non seulement ce serait une étape historique, mais cela montrerait la voie à suivre aux autres états islamiques.

      Ou à la plupart d’entre eux, pensa-t-il avec amertume. Barkley ne lui avait épargné aucun détail du récent déplacement qu’elle avait fait en Arabie Saoudite pour les funérailles du défunt roi et sur les exigences formulées à cette occasion par le prince, ou plutôt, le nouveau roi. Déjà, les troupes américaines quittaient les postes de commandement et se retiraient vers les nations voisines. Les ambassades se vidaient. Rutledge avait des troupes armées sur le terrain qui tentaient de cacher autant que possible la situation au peuple américain, mais c’était une tâche insurmontable ; déjà, des rumeurs se propageaient et des informations en provenance d’Arabie Saoudite avaient fuité par le biais d’autres sources.

      Un jour ou l’autre, il faudrait remédier à la fragilité actuelle des relations entre l’Iran, l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Tôt ou tard, des actions seraient mises en place et on tiendrait des conférences de presse.

      Un jour ou l’autre, mais il faudrait que cela attende après la visite du dirigeant iranien. Il avait passé trop de temps à rendre cette visite possible.

      Un brusque coup à la porte le sortit non seulement de ses pensées, mais le surprit suffisamment pour qu’il retire promptement ses deux pieds de la table basse et se redresse sur son siège comme si sa propre mère allait le surprendre les pieds sur le mobilier.

      « Monsieur le Président ? »

      Il s’éclaircit la gorge. « Oui, entrez, Tabby. »

      Le battant gauche de la double porte crème s’ouvrit juste assez pour que Tabitha Halpern puisse passer sa tête aux cheveux auburn coupés au carré, dans l’entrebâillement de la porte. « Je suis désolée, Monsieur, on vous demande de toute urgence dans…

      – Laissez-moi deviner. Rutledge se frotta le front. La Salle de Crise.

      La cheffe de cabinet de la Maison-Blanche fronça les sourcils. « Quelqu’un a-t-il appelé ?

      – Non, Tabby. Une simple supposition. Il attrapa ses chaussures. Une semaine. J’aimerais juste une semaine sans situation de crise. Ce serait quelque chose, n’est-ce pas ? »

*

      La salle de conférence John F. Kennedy était située au sous-sol de l’aile ouest, une pièce centrale de quatre cent cinquante mètres carré, plus communément appelée la Salle de Crise, et à juste titre, car les seuls moments durant lesquels le président Rutledge y mettait les pieds étaient lors d’une situation de crise.

      Et il y avait constamment une crise, semblait-il.

      Deux agents des services secrets lui ouvraient le chemin et deux autres le fermaient derrière lui, tandis que Tabby Halpern accélérait le pas du haut de son mètre soixante-quatre pour tenter de suivre la cadence tout en lui lisant le briefing d’une page qu’elle venait de recevoir quelques instants auparavant. Cela concernait la Corée du Sud et un bateau volé ; Rutledge était encore assez perdu dans ses propres pensées.

      Je vous en prie, faites que ce ne soit pas une catastrophe. Pas à l’aube d’une visite qui fera date dans l’histoire.

      Déjà présents autour de la table de conférence cirée se trouvaient la bande habituelle et les visages familiers – du moins, pour la plupart d’entre eux. Le secrétaire d’État à la Défense Colin Kressley se tenait debout devant son siège, à côté du directeur du Renseignement National, David Barren. En face d’eux se trouvait le directeur de la CIA Edward Shaw, un homme qui se mouvait de telle façon que l’on aurait facilement pu s’imaginer que sa colonne vertébrale était en acier et que sa bouche ne servait qu’à grimacer. Les deux hommes encadrant Shaw lui étaient inconnus.

      La vice-présidente Barkley n’était pas présente, remarqua-t-il, même si le protocole n’exigeait pas sa présence étant donné la nature de la situation et l’objet du travail qui l’occupait sur le moment.

      « Messieurs, dit Rutledge, pour saluer l’assemblée tandis que lui et Tabby faisaient leur entrée dans la pièce. Je vous en prie, asseyez-vous. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de rappeler à quiconque parmi vous l’événement de demain ni l’importance de cette visite. Je vous en prie, dites-moi que c’est un briefing sur la sécurité ou une fête surprise. »

      Personne n’esquissa le moindre sourire ; le froncement de sourcils du directeur Shaw s’était même accentué. Rutledge se rappela qu’il devait brider son comportement désinvolte lorsqu’il se trouvait dans une pièce qui avait été conçue pour la gestion des catastrophes.

      « Monsieur le Président, dit le général Kressley de sa voix bourrue de baryton. Il y a deux jours, à approximativement 1700 Roméo1, un satellite au-dessus de l’océan Pacifique Nord a détecté un très bref, très puissant pic d’énergie, à un peu plus de trois cents miles au Sud-Est du Japon. »

      Le président fronça un peu plus les sourcils. Il n’avait écouté que d’une oreille distraite ce que Tabby lui disait lorsqu’ils se dirigeaient vers la Salle de Crise, mais elle avait mentionné la disparition d’un bateau.

      « Sur le moment, cette poussée d’énergie a été rapportée comme un puissant déferlement de foudre ou potentiellement une explosion provenant d’une poche géothermique, continua Kressley. Toutefois, à présent, nous avons des raisons de croire qu’il s’agissait de tout autre chose…

      – Excusez-moi Général, l’interrompit Rutledge en levant la main. Le briefing indiquait la disparition d’un bateau sud-coréen. Concernant cette poussée d’énergie, pouvons-nous aller directement aux faits ? »

      Kressley se raidit un moment puis adressa un signe de tête au directeur Shaw.

      « Monsieur le Président. » Shaw croisa les mains sur la table, une étrange habitude que Rutledge ne manquait pas de remarquer chaque fois que l’ancien directeur de la NSA parlait. « Il y a moins de trente minutes, le gouvernement de Corée du Sud a partagé un dossier classé secret défense avec la CIA. Si ce que les Sud-Coréens disent est vrai, ils ont développé une arme très puissante et l’ont installée sur un petit navire furtif. Durant le test initial de l’arme sur l’océan Pacifique – la fameuse poussée d’énergie que vient de décrire le secrétaire d’État à la Défense – le navire a été attaqué. Tout l’équipage a été tué. Le navire et l’arme ont été volés. »

      Un sifflement s’échappa de la gorge de Rutledge, accompagnant la sensation d’abattement qu'il ressentait soudain. Il y avait beaucoup d'informations à digérer en très peu de temps.

      « Cette arme. » La voix de Rutledge était basse mais tout à fait audible dans la pièce autrement silencieuse. « Cette arme a été développée dans le plus grand secret ?

      – Oui, Monsieur le Président.

      – Et testée dans le plus grand secret.

      – C’est exact, Monsieur le Président.

      – Et la Corée du Sud a attendu deux jours entiers pour nous dire qu’elle avait été volée. » Rutledge voulait juste avoir confirmation que ce qu’il venait d’entendre au sujet de ses soi-disant alliés de la péninsule coréenne était correct.

      « Affirmatif,

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N.d.T. Format militaire pour exprimer l’heure – correspond à 17h00.