La Voisine Idéale. Блейк Пирс
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Il avait besoin de la crédibilité qui allait avec un poste dans une firme bien réputée. De plus, même s’il n’avait pas envie de l’admettre, il avait également besoin de l’argent. Il avait beaucoup gagné avant toute cette histoire de meurtre, mais le divorce avec Jessie et ses frais d’avocat avaient épuisé une bonne partie de ses ressources. Il avait encore accès à des fonds qu’il avait habilement fait disparaître pendant sa vie de couple, mais cela ne suffirait pas à faire tourner la fondation, à lui payer le style de vie qu’il voulait et à financer la destruction totale du monde de son ex-épouse. Il lui fallait tout simplement un plus grand revenu.
Alors qu’il finissait son petit déjeuner, on sonna à la porte. Il vérifia la caméra de sécurité avec son téléphone et vit que c’était son agent de probation. Il ne fut pas si étonné que cela. On l’avait averti que les visites à domicile imprévues étaient monnaie courante et qu’il devait s’y préparer.
– Bonjour, M. Salazar, dit-il en ouvrant la porte. Je croyais que nous étions censés nous retrouver à votre bureau à neuf heures. Étiez-vous impatient à ce point ?
– Vous savez que les visites à domicile imprévues sont autorisées, n’est-ce pas, M. Voss ? demanda sèchement Salazar.
– Bien sûr, dit Kyle comme s’il s’était attendu à sa venue. Je me disais que, comme j’étais venu vous voir si souvent, vous me retourneriez la faveur un jour ou l’autre. J’étais en train de terminer mon petit déjeuner. Puis-je vous proposer quelque chose ? Du café ? Mes œufs brouillés au fromage ne sont pas si mauvais.
– Non, merci. Inutile d’y passer trop de temps. Je voulais juste voir ce que vous aviez prévu pour la semaine afin de m’assurer que vous remplissiez vos obligations fixées par la cour.
– Bien sûr, dit chaleureusement Kyle en se retournant et en repartant dans la maison. Mon calendrier est dans la cuisine.
Salazar le suivit prudemment. Kyle continua à se comporter comme s’ils étaient juste de vieux copains qui échangeaient des nouvelles. Il versa à l’homme une tasse de café et la posa sur la table en face de lui. Malgré son refus initial, Salazar sirota son café.
Kyle présenta à Salazar les projets qu’il avait évalués quelques moments auparavant, en omettant quelques détails, bien sûr. En quelques minutes, il vit que Salazar était satisfait mais continua quand même à décrire en détail tous ses rendez-vous de la semaine. Son but était d’en dire assez pour que Salazar ne ressente plus le besoin de lui rendre visite chez lui dans un avenir proche.
La tactique fonctionna. Moins de dix minutes plus tard, l’agent de probation s’en allait en emportant une tasse de café et une part d’œufs au fromage dans un emballage en plastique, ayant changé d’avis sur ces derniers.
– À vendredi, rappela-t-il à Kyle. À neuf heures pile dans mon bureau.
– Ce sera un plaisir.
Cinq minutes plus tard, Kyle sortit lui aussi. Quand il monta dans sa voiture et fit signe aux agents du FBI garés de l’autre côté de la rue, où ils restaient par intermittence depuis qu’il avait emménagé, il se répéta intérieurement son emploi du temps. Il savait que, avec toutes ses réunions et tous ses entretiens, il aurait du mal à organiser la destruction métaphorique et physique de Jessie Hunt, mais il était certain qu’il pourrait le faire. Après tout, il avait déjà orchestré la quasi-destruction de sa carrière alors qu’il était derrière les barreaux.
Avec l’aide impressionnante du cartel de la drogue basé à Monterrey, il avait coordonné toute sorte de cauchemars pour Jessie. Il avait commencé modestement en demandant aux soldats du cartel de crever les pneus de sa voiture. Après, il était passé au stade supérieur en faisant placer des médicaments dans la voiture de Ryan et en effectuant des appels anonymes aux services sociaux pour suggérer que Jessie avait maltraité sa sœur. Enfin, cerise sur le gâteau, il avait fait pirater les comptes de médias sociaux de Jessie, où il avait fait publier des diatribes racistes. Cette dernière attaque avait encore des effets, car, ainsi, son ex-épouse était persona non grata chez beaucoup d’habitants de Los Angeles, même après avoir été exonérée dans les faits.
Le cartel s’assurait qu’il y ait encore des manifestations devant le poste où elle travaillait. Il était prévu de recouvrir sa voiture de graffitis bientôt. Ensuite, le meilleur pourrait commencer.
D’abord, il y aurait l’élimination de tous ses proches. Ensuite, quand elle serait au plus vulnérable sur le plan émotionnel, il viendrait s’en prendre à elle et il lui ferait ce qu’il rêvait de lui faire depuis des années. D’abord, il avait prévu de l’éventrer et de regarder son visage se remplir d’horreur quand il découperait ses organes et les brûlerait devant elle mais, depuis, il avait trouvé une idée encore pire pour elle. Il allait lui faire payer l’addition, à cette salope.
CHAPITRE CINQ
Jessie grignotait nerveusement son muffin.
Assise dans le café-restaurant Nickel Diner de South Main Street, où elle attendait que Garland Moses arrive, elle avait l’impression étrange que quelqu’un trichait. D’habitude, elle travaillait avec Ryan, mais Ryan avait enquêté sur une affaire avec Garland la veille au soir à Manhattan Beach. Est-ce que leur front commun était une violation personnelle d’une sorte ou d’une autre ? Est-ce que leur petit déjeuner partagé de ce matin en était une ? Elle savait que, logiquement, c’était ridicule, et pourtant, cette sensation la taraudait.
Finalement, Garland arriva sans se presser à 8 h 30, une bonne demi-heure après leur heure de rendez-vous. Ses cheveux blancs paraissaient encore plus sauvages et encore plus décoiffés que d’habitude. Ses lunettes à double foyer semblaient être en danger de tomber du bout de son nez. Quand il se rendit au box que Jessie savait qu’il préférait, il ne leva même pas le regard.
Elle attira l’attention de la serveuse et lui fit signe de lui apporter du café pour Garland, qui avait l’air épuisé. Après avoir travaillé si tard, elle l’aurait été, elle aussi, et elle avait trente ans, pas soixante-et-onze.
– La nuit a été dure ? demanda-t-elle quand il se glissa sur son siège.
Il sourit tristement.
– Je me suis couché bien plus tard que d’habitude, admit-il, comme ton petit copain le sait forcément. J’aurais vraiment besoin de caf—
Il s’arrêta de parler quand on plaça une tasse devant lui et qu’on la remplit.
– Vous avez lu dans mes pensées, dit-il à la serveuse.
Alors, la serveuse désigna Jessie.
– En fait, c’est elle qui y a pensé.
– C’est du profilage de grande qualité, dit-il en goûtant prudemment le café.
– Ce n’est pas du profilage, Garland. Savoir que tu voudras boire du café quand tu entreras ici, c’est comme savoir que le soleil se lève à l’est.
– Merci quand même, dit-il.
– Comment