LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

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LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

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et tu t’imagines…

      La lutte était acharnée. Altenheim, véritable colosse doué d’une musculature exceptionnelle, avait ceinturé son adversaire, lui paralysant les bras et cherchant à l’étouffer.

      – évidemment… évidemment… articulait celui-ci avec peine, évidemment, c’est bien combiné… Tant que je ne pourrai pas me servir de mes mains pour te casser quelque chose, tu auras l’avantage… Mais seulement pourras-tu ?…

      Il eut un frisson. La trappe, qui s’était refermée, et sur le battant de laquelle ils pesaient de tout leur poids, la trappe paraissait bouger sous eux. Il sentait les efforts que l’on faisait pour la soulever, et le baron devait le sentir aussi, car il essayait désespérément de déplacer le terrain du combat pour que la trappe pût s’ouvrir.

      « C’est l’autre ! pensa Sernine avec la sorte d’épouvante irraisonnée que lui causait cet être mystérieux… C’est l’autre… S’il passe, je suis perdu. »

      Par des gestes insensibles, Altenheim avait réussi à se déplacer, et il tâchait d’entraîner son adversaire. Mais celui-ci s’accrochait par les jambes aux jambes du baron, en même temps que, peu à peu, il s’ingéniait à dégager une de ses mains.

      Au-dessus d’eux, de grands coups, comme des coups de bélier…

      « J’ai cinq minutes, pensa Sernine Dans une minute, il faut que ce gaillard-là… »

      Et tout haut :

      – Attention, mon petit. Tiens-toi bien.

      Il rapprocha ses genoux l’un de l’autre avec une énergie incroyable. Le baron hurla, l’une de ses cuisses tordue.

      Alors, Sernine, mettant à profit la souffrance de son adversaire, fit un effort, dégagea sa main droite et le prit à la gorge.

      – Parfait ! Comme cela, nous sommes bien mieux à notre aise… Non, pas la peine de chercher ton couteau… sans quoi je t’étrangle comme un poulet. Tu vois, j’y mets des formes… Je ne serre pas trop… juste assez pour que tu n’aies même pas envie de gigoter.

      Tout en parlant, il sortait de sa poche une cordelette très fine et, d’une seule main, avec une habileté extrême, il lui attachait les poignets. À bout de souffle, d’ailleurs, le baron n’opposait plus aucune résistance. En quelques gestes précis, Sernine le ficela solidement.

      – Comme tu es sage ! À la bonne heure ! Je ne te reconnais plus. Tiens, au cas où tu voudrais t’échapper, voilà un rouleau de fil de fer qui va compléter mon petit travail… Les poignets d’abord… Les chevilles, maintenant… Ça y est… Dieu ! Que tu es gentil !

      Le baron s’était remis peu à peu. Il bégaya :

      – Si tu me livres, Geneviève mourra.

      – Vraiment !… Et comment ?… Explique-toi…

      – Elle est enfermée. Personne ne connaît sa retraite. Moi supprimé, elle mourra de faim… Comme Steinweg…

      Sernine frissonna. Il reprit :

      – Oui, mais tu parleras.

      – Jamais.

      – Si, tu parleras. Pas maintenant, c’est trop tard, mais cette nuit.

      Il se pencha sur lui et tout bas, à l’oreille, il prononça :

      – écoute, Altenheim, et comprends-moi bien. Tout à l’heure tu vas être pincé. Ce soir tu coucheras au Dépôt. Cela est fatal, irrévocable. Moi-même je ne puis plus rien y changer. Et demain, on t’emmènera à la Santé, et plus tard, tu sais où ?… Eh bien, je te donne encore une chance de salut. Cette nuit, tu entends, cette nuit, je pénétrerai dans ta cellule, au Dépôt, et tu me diras où est Geneviève. Deux heures après, si tu n’as pas menti, tu seras libre. Sinon… c’est que tu ne tiens pas beaucoup à ta tête.

      L’autre ne répondit pas. Sernine se releva et écouta. Là-haut, un grand fracas. La porte d’entrée cédait. Des pas martelèrent les dalles du vestibule et le plancher du salon. M. Weber et ses hommes cherchaient.

      – Adieu, baron, réfléchis jusqu’à ce soir. La cellule est bonne conseillère.

      Il poussa son prisonnier, de façon à dégager la trappe et il souleva celle-ci. Comme il s’y attendait, il n’y avait plus personne en dessous, sur les marches de l’escalier.

      Il descendit, en ayant soin de laisser la trappe ouverte derrière lui, comme s’il avait eu l’intention de revenir.

      Il y avait vingt marches, puis, en bas, c’était le commencement du couloir que M. Lenormand et Gourel avaient parcouru en sens inverse.

      Il s’y engagea et poussa un cri. Il lui avait semblé deviner la présence de quelqu’un.

      Il alluma sa lanterne de poche. Le couloir était vide.

      Alors, il arma son revolver et dit à haute voix :

      – Tant pis pour toi… Je fais feu.

      Aucune réponse. Aucun bruit.

      « C’est une illusion sans doute, pensa-t-il. Cet être-là m’obsède. Allons, si je veux réussir et gagner la porte, il faut me hâter… Le trou, dans lequel j’ai mis le paquet de vêtements, n’est pas loin. Je prends le paquet… et le tour est joué… Et quel tour ! Un des meilleurs de Lupin… »

      Il rencontra une porte qui était ouverte et tout de suite s’arrêta. À droite il y avait une excavation, celle que M. Lenormand avait pratiquée pour échapper à l’eau qui montait.

      Il se baissa et projeta sa lumière dans l’ouverture.

      « Oh ! fit-il en tressaillant… Non, ce n’est pas possible… C’est Doudeville qui aura poussé le paquet plus loin. »

      Mais il eut beau chercher, scruter les ténèbres. Le paquet n’était plus là, et il ne douta pas que ce fût encore l’être mystérieux qui l’eût dérobé.

      « Dommage ! La chose était si bien arrangée ! L’aventure reprenait son cours naturel, et j’arrivais au bout plus sûrement… Maintenant il s’agit de me trotter au plus vite… Doudeville est au pavillon… Ma retraite est assurée… Plus de blagues… il faut se dépêcher et remettre la chose sur pied, si possible… Et après, on s’occupera de lui… Ah ! Qu’il se gare de mes griffes, celui-là. »

      Mais une exclamation de stupeur lui échappa ; il arrivait à l’autre porte, et cette porte, la dernière avant le pavillon, était fermée. Il se rua contre elle. À quoi bon ? Que pouvait-il faire ?

      « Cette fois-ci, murmura-t-il, je suis bien fichu. »

      Et, pris d’une sorte de lassitude, il s’assit. Il avait l’impression de sa faiblesse en face de l’être mystérieux. Altenheim ne comptait guère. Mais l’autre, ce personnage de ténèbres et de silence, l’autre le dominait, bouleversait toutes ses combinaisons, et l’épuisait par ses

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