LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан

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LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur - Морис Леблан

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soudain.

      Et il partit en courant vers la maison de retraite.

      Sur la route, près de la porte, il rencontra les frères Doudeville qui entraient chez la concierge, dont la loge avait vue sur la route, ce qui leur permettait de surveiller les abords des Glycines. Sans s’arrêter, il alla droit au pavillon de l’Impératrice, appela Suzanne, et se fit conduire chez Mme Kesselbach.

      – Geneviève ? dit-il.

      – Geneviève ?

      – Oui, elle n’est pas venue ?

      – Non, voici même plusieurs jours.

      – Mais elle doit venir, n’est-ce pas ?

      – Vous croyez ?

      – Mais j’en suis sûr. Où voulezvous qu’elle soit ? Rappelez-vous ?

      – J’ai beau chercher. Je vous assure que Geneviève et moi nous ne devions pas nous voir.

      Et subitement effrayée :

      – Mais vous n’êtes pas inquiet ? Il n’est rien arrivé à Geneviève ?

      – Non, rien.

      Il était parti déjà. Une idée l’avait heurté. Si le baron Altenheim n’était pas à la villa des Glycines ? Si l’heure du rendez-vous avait été changée ?

      « Il faut que je le voie… se disait-il, il le faut, à tout prix. »

      Et il courait, l’allure désordonnée, indifférent à tout. Mais, devant la loge, il recouvra instantanément son sang-froid : il avait aperçu le sous-chef de la Sûreté, qui parlait dans le jardin avec les frères Doudeville. S’il avait eu sa clairvoyance habituelle, il eût surpris le petit tressaillement qui agita M. Weber à son approche, mais il ne vit rien.

      – Monsieur Weber, n’est-ce pas ? dit-il.

      – Oui… À qui ai-je l’honneur ?…

      – Le prince Sernine.

      – Ah ! Très bien, M. le Préfet de police m’a averti du service considérable que vous nous rendiez, monsieur.

      – Ce service ne sera complet que quand j’aurai livré les bandits.

      – Cela ne va pas tarder. Je crois que l’un de ces bandits vient d’entrer… un homme assez fort, avec un monocle.

      – En effet, c’est le baron Altenheim. Vos hommes sont là, monsieur Weber ?

      – Oui, cachés sur la route, à deux cents mètres de distance.

      – Eh bien, monsieur Weber, il me semble que vous pourriez les réunir et les amener devant cette loge. De là nous irons jusqu’à la villa. Je sonnerai. Comme le baron Altenheim me connaît, je suppose que l’on m’ouvrira, et j’entrerai avec vous.

      – Le plan est excellent, dit M. Weber. Je reviens tout de suite. Il sortit du jardin et s’en alla par la route, du côté opposé aux Glycines. Rapidement, Sernine empoigna l’un des frères Doudeville par le bras.

      – Cours après lui, Jacques… Occupe-le… le temps que j’entre aux Glycines… Et puis retarde l’assaut… le plus possible, invente des prétextes… Il me faut dix minutes… Qu’on entoure la villa… mais qu’on n’y entre pas. Et toi, Jean, va te poster dans le pavillon Hortense, à l’issue du souterrain. Si le baron veut sortir par là, casse-lui la tête.

      Les Doudeville s’éloignèrent. Le prince se glissa dehors, et courut jusqu’à une haute grille, blindée de fer, qui était l’entrée des Glycines.

      Sonnerait-il ?

      Autour de lui, personne. D’un bond il s’élança sur la grille, en posant son pied au rebord de la serrure, et, s’accrochant aux barreaux, s’arc-boutant avec ses genoux, se hissant à la force des poignets, il parvint, au risque de retomber sur la pointe aiguë des barreaux, à franchir la grille et à sauter.

      Il y avait une cour pavée qu’il traversa rapidement, et il monta les marches d’un péristyle à colonnes sur lequel donnaient des fenêtres qui, toutes, étaient recouvertes, jusqu’aux impostes, de volets pleins.

      Comme il réfléchissait au moyen de s’introduire dans la maison, la porte fut entrebâillée avec un bruit de fer qui lui rappela la porte de la villa Dupont, et Altenheim apparut.

      – Dites donc, prince, c’est comme cela que vous pénétrez dans les propriétés particulières ? Je vais être contraint de recourir aux gendarmes, mon cher.

      Sernine le saisit à la gorge, et le renversant contre une banquette :

      – Geneviève… Où est Geneviève ? Si tu ne me dis pas ce que tu as fait d’elle, misérable !…

      – Je te prie de remarquer, bégaya le baron, que tu me coupes la parole.

      Sernine le lâcha.

      – Au fait !… Et vite !… Réponds… Geneviève ?…

      – Il y a une chose, répliqua le baron, qui est beaucoup plus urgente, surtout quand il s’agit de gaillards de notre espèce, c’est d’être chez soi…

      Et, soigneusement, il repoussa la porte qu’il barricada de verrous. Puis, conduisant Sernine dans le salon voisin, un salon sans meubles, sans rideaux, il lui dit :

      – Maintenant, je suis ton homme. Qu’y a-t-il pour ton service, prince ?

      – Geneviève ?

      – Elle se porte à merveille.

      – Ah ! Tu avoues ?…

      – Parbleu ! Je te dirai même que ton imprudence à cet égard m’a étonné. Comment n’as-tu pas pris quelques précautions ? Il était inévitable…

      – Assez ! Où est-elle ?

      – Tu n’es pas poli.

      – Où est-elle ?

      – Entre quatre murs, libre…

      – Libre ?…

      – Oui, libre d’aller d’un mur à l’autre.

      – Villa Dupont, sans doute ? Dans la prison que tu as imaginée pour Steinweg ?

      – Ah ! Tu sais… Non, elle n’est pas là.

      – Mais où alors ? Parle, sinon…

      – Voyons, mon prince, crois-tu que je serai assez bête pour te livrer le secret par lequel je te tiens ? Tu aimes la petite…

      – Tais-toi ! s’écria Sernine, hors de lui… Je te défends…

      –

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