Le château de La Belle-au-bois-dormant. Pierre Loti

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donc possible qu'on me tue comme ça? Mais je demande grâce, vous voyez bien; je crie au secours! On n'aura donc pas de pitié!...»

      Oh! le dernier cri des bêtes condamnées, leur pauvre cri qui est si inutile et qui, on le sait d'avance, ne touchera personne!... celui d'un boeuf à l'abattoir, même celui d'une humble poule qu'un marmiton égorge pour la faire cuire!...

      Ce qui s'était passé avant mon arrivée sur la terrasse, je le reconstituai, bien entendu, presque aussitôt. La fille voulant noyer le chaton, sans avoir même la pudeur de lui mettre une pierre au cou pour que ce fût fini plus vite, avait dû le lancer d'abord du haut de son logis, par quelque fenêtre: d'où la blessure et le petit museau saignant. Ensuite, ayant vu qu'il nageait avec tant de courage pour essayer encore de survivre, elle était descendue afin de l'achever. Mais voici maintenant qu'elle prolongeait son attente et ses grands cris, ayant commencé de rire avec un batelier qui passait justement dans sa barque le long du bord et l'intéressait davantage.

      Enfin, elle se baissa vers la petite chose impuissante et blessée qui l'implorait de toutes ses forces, et sans me laisser le temps d'intervenir, elle l'avait jetée à nouveau, d'une grosse main brutale, très loin, en plein courant. Quelques secondes on vit surnager deux oreilles minuscules, le bout d'une mince queue noire qui se tordait; et puis, plus rien: la petite chose qui avait tant supplié et tant souffert était rentrée dans la paix.

      Alors elle s'en alla tranquillement, la sauvagesse, en gardant aux lèvres, à l'adresse du batelier, son sourire de brute.

      Un moment plus tard, la chatte de ma maison, qui s'était rendormie sur l'herbe avec son fils, se réveilla inquiète; puis, jetant de vilains cris de haine, retourna vers la terrasse d'où elle avait vu tuer. Mais en route, distraite tout à coup, elle fit halte pour se lécher une griffe; évidemment les images se brouillaient dans sa tête, elle ne se souvenait plus bien, et, calmée, indifférente, elle revint se coucher.

      Les bêtes ont leurs idées surtout par éclairs, d'une façon aussi vive que nous peut-être, bien que toujours incomplète et sans suite. La grande Pensée, immanente au fond de tout, et qui depuis les origines continue la lutte pour se dégager, s'est fourvoyée, comme en autant d'impasses, dans ces pauvres têtes-là, obscurcies de matière, et du reste à peu près imperfectibles,—fourvoyée bien plus maladroitement encore que dans les nôtres, qui restent cependant si inaptes à concevoir le pourquoi de la vie. Mais il est croyable que certains animaux supérieurs, pendant les minutes où ils sont lucides (chiens qui hurlent à la lune, chats qui se lamentent sur les toits les soirs d'hiver), sentent aussi désespérément que nous la tristesse d'être l'un des milliers d'échelons, si vite brisés, sur lesquels cette Pensée essaye sa marche ascendante,—l'indicible tristesse d'exister et l'horreur de finir.

      Et nos Évangiles, pourtant si admirables dans les leçons de charité qu'ils nous donnent, ont une déroutante lacune: la pitié pour les bêtes n'y est même pas indiquée, alors que le Brahmanisme, le Bouddhisme et l'Islam nous l'enseignent en termes que l'on n'oublie plus.

       Table des matières

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