Le corsaire rouge. James Fenimore Cooper
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James Fenimore Cooper
Le corsaire rouge
Publié par Good Press, 2021
EAN 4064066319045
Table des matières
CHAPITRE PREMIER.
Vous êtes des novices que Mars aime à la fureur.
SHAKSPEARE. Tout est bien qui finit bien.
Quiconque sait ce que c’est que le tumulte et l’activité d’une ville commerçante d’Amérique ne reconnaîtrait point, dans le repos qui règnent maintenant dans l’ancien marché de Rhode-Island, une place comptée dans ses jours de prospérité au nombre des ports les plus importants de toute la ligne de nos vastes côtes. Il semblerait, au premier coup d’œil, que la nature avait fait ce port tout exprès pour prévenir les besoins, et réaliser les vœux du marin. Jouissant des quatre grands avantages d’un port sûr et heureusement situé, d’un bassin tranquille, d’un havre d’entrée, et d’une rade commode dont l’abord est facile, Newport paraissait, aux yeux de nos ancêtres européens, destiné à servir d’abri aux flottes, et à nourrir une masse de marins robustes et expérimentés. Quoique cette dernière prédiction n’ait pas été entièrement démentie par l’événement, combien peu la réalité a répondu à l’attente, relativement à la première! Un heureux rival s’est élevé jusque dans le voisinage immédiat de ce favori apparent de la nature, pour déjouer tous les calculs de la sagacité commerciale, et ajouter une nouvelle preuve à toutes celles qui attestaient déjà que–la sagesse Lumaine n’est que folie.
Il est peu de villes de quelque importance, dans l’étendue de nos vastes territoires, qui aient aussi peu changé en un demi-siècle que Newport. Jusqu’à ce que les immenses ressources de l’intérieur fussent développées, la belle île sur laquelle cette ville est située était choisie pour retraite parles nombreux planteurs qui venaient du sud chercher un abri contre les chaleurs et les maladies de leurs climats brûlants. C’est là qu’ils se rendaient en foule pour respirer l’air fortifiant des brises de la mer. Sujets d’un même gouvernement, les habitants de la Caroline et de la Jamaïque s’y réunissaient amicalement pour comparer leurs mœurs et leurs constitutions respectives, et pour s’affermir réciproquement dans une illusion commune, que leurs descendants à la troisième génération commencent aujourd’hui à reconnaître et à regretter.
Ces relations ont laissé sur la postérité simple et sans expérience des puritains leurs impressions naturelles