Le lion du désert: Scènes de la vie indienne dans les prairies. Aimard Gustave

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Le lion du désert: Scènes de la vie indienne dans les prairies - Aimard Gustave

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qui se tenait muet et immobile devant lui:

      – Curujira27 a-t-il appris au sage piaïes28 ce que le grand chef comanche désirait savoir? demanda-t-il d'une voix ferme.

      – Suis-moi, répondit le devin en lui faisant un signe pour lui ordonner le silence.

      L'Indien, sans hésiter, sans manifester la moindre émotion, s'engagea dans le chemin qui venait de s'ouvrir devant lui. Après avoir descendu une quinzaine de marches grossièrement taillées dans le roc, il arriva, à la suite de son guide, dans une espèce d'excavation naturelle de forme circulaire, éclairée par une lampe fumeuse, qui répandait une lueur incertaine. Il s'assit sur un siège en bois de nopal sculpté en forme d'animal avec un rare talent, et croisant ses bras sur sa poitrine, il attendit.

      Le sayotkatta ou le piaïes, ainsi que le Comanche l'avait nommé, était un homme de quarante à quarante-cinq ans, d'une taille élevée et un peu épaisse; ses traits étaient empreints d'une certaine majesté naturelle qui inspirait le respect et la crainte; ses cheveux noirs et touffus, séparés sur le front par un cercle d'or constellé d'images symboliques et mystérieuses, tombaient en désordre sur sa poitrine; sa robe longue en peau de buffle était serrée à la taille par une ceinture faite de chevelures humaines tressées avec art.

      Après un silence de quelques minutes, silence pendant lequel les deux hommes s'examinèrent avec soin, le devin prit la parole.

      – Mon frère est le bienvenu dans la grotte du sayotkatta, dit-il.

      L'Indien s'inclina.

      – Iurupari29 nous a-t-il été contraire? demanda-t-il, et mon projet doit-il échouer!

      – Guatéchù sait tout! répondit sentencieusement le piaïes.

      – Qu'il en soit ainsi! fit l'Indien en hochant la tête.

      – Mon frère est impatient, observa le devin.

      – J'attends que mon père s'explique.

      – Est-ce donc moi seul que vous veniez chercher ici? dit le sorcier en jetant sur le chef un regard scrutateur.

      – Ouah! fit le Comanche avec une surprise parfaitement jouée, quel autre que mon père oserait habiter ici?

      – Personne; mais d'autres peuvent y venir.

      – Et qui donc?

      – Néculpangue30, le guerrier terrible, le chef aux regards de feu, la terreur des Espagnols, n'y est-il donc jamais venu?

      A peine le sorcier avait-il achevé sa phrase que le Comanche se leva d'un bond, et le saisissant à la gorge, s'écria avec fureur:

      – Cudina31! tu vas mourir! de quel droit cherches-tu à pénétrer les secrets d'un chef?

      Le sorcier se dégagea doucement de l'étreinte vigoureuse de l'Indien et lui répondit d'une voix affectueuse:

      – Mon frère se trompe; me prend-il pour un Pawnie? C'est un ami qui lui parle.

      Le chef était parvenu à se rendre maître de sa colère, ses traits avaient repris leur impassibilité; il répondit:

      – Que mon père me pardonne. Outkum32 avait troublé mes esprits, je n'avais pas ma raison lorsque je l'ai attaqué.

      – Pourquoi mon frère se défie-t-il de moi? reprit le sorcier avec calme. Puis-je ignorer quelque chose? Je sais quelles raisons amènent ici mon frère; Guatéchù a parlé à son serviteur.

      – Je n'ai pas de secrets, répondit l'Indien, mon père se trompe; tout à l'heure je ne savais ce que je disais.

      – Mon frère vient à un rendez-vous donné par un ami, et il s'étonne qu'il le fasse attendre.

      – Ooah! fit l'Indien, mon père sait tout.

      – Cet ami est arrivé depuis longtemps déjà.

      – Où est-il donc? s'écria le chef avec impatience et ne cherchant pas à dissimuler plus longtemps.

      – Me voici! dit une voix mâle et sonore.

      Et un homme sortant de l'ombre qui jusqu'alors l'avait dissimulé aux yeux de Nauchenanga, s'avança gravement vers lui.

      – Néculpangue! dit le chef en se levant et s'inclinant avec respect devant le guerrier redouté dont la sagesse et la valeur étaient célèbres à juste titre dans les prairies de l'Ouest.

      Ce personnage, dont le nom était devenu la terreur des Hispano-américains, était un homme de plus de soixante-dix ans, mais qui n'en paraissait pas encore cinquante; sa taille élevée, ses membres robustes, ses cheveux noirs comme l'aile du corbeau, dénonçaient une de ces natures d'élite sur lesquelles les atteintes du temps sont impuissantes et qui semblent créées tout exprès pour mener la rude vie des Pampas. Ses traits nobles et intelligents étaient remplis de finesse et de douceur; mais lorsqu'il fronçait ses épais sourcils noirs et qu'un sentiment de colère venait soudain l'animer, ses yeux lançaient de tels éclairs, que nul ne pouvait en supporter l'éclat.

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      1

      Fermiers.

      2

      Sac de noix (proverbe).

      3

      Auberge.

      4

      Façon de se saluer dans la nouvelle Espagne.

      5

      Herbe qui ressemble au trèfle.

      6

      Chercheurs

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<p>27</p>

L'esprit des pensées.

<p>28</p>

Sorcier.

<p>29</p>

Esprit malin.

<p>30</p>

Le lion du désert.

<p>31</p>

Homme-femme! terme de souverain mépris.

<p>32</p>

Le méchant esprit.