The Life of Albert Gallatin. Adams Henry

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу The Life of Albert Gallatin - Adams Henry страница 6

The Life of Albert Gallatin - Adams Henry

Скачать книгу

si vous ne réussissez pas, vous aurez été trompé par de faux raisonnemens, comme vous le dites, et voilà tout. Et quand ce projet nous aurait été communiqué avant son exécution, quand nous vous l’aurions représenté aussi extravagant qu’il nous le paraît, quand nous vous aurions détaillé les inconvéniens, si vous y aviez persisté, nous aurions dit Amen; mais alors du moins nous aurions pu d’avance en prévenir un grand nombre, diminuer la grandeur de quelques autres, vous aider avec plus de fruit pour le projet même, et avec moins d’inconvéniens en cas de non-réussite; nous aurions préparé les voies autant qu’il nous aurait été possible pour l’exécution et nous vous aurions facilité le retour en fondant votre espérance d’un sort heureux si jamais vous étiez forcé de revenir ici. Monsieur du Rosey votre oncle vous avait fait entrevoir une situation aisée pour l’avenir; mais si une honnête médiocrité n’eut pas satisfait vos désirs ambitieux, ses offres généreuses ne devaient-elles pas lui ouvrir votre cœur et vous déterminer à lui confier vos projets que (s’il n’eut pas pu les anéantir par le raisonnement et la persuasion) il eut sans doute favorisés? Un ordre positif! Avec quels yeux nous avez-vous donc vos? Aujourd’hui croyez-vous cette défiance injuste que vous nous avez montrée et par votre conduite et par vos lettres, bien propre à le disposer en votre faveur? Soyez certain cependant, monsieur, que je vous aiderai autant que votre fortune pourra le permettre sans déranger vos capitaux, dont je dois vous rendre compte un jour et que vous me saurez peut-être gré de vous avoir conservés; en attendant je suis obligé par un serment solennel prêté en justice que j’observerai inviolablement jusques à ce que j’en sois juridiquement dégagé; et vous refuser vos capitaux pour un projet dont je ne saurais voir la fin, n’est ni infamie ni dureté, mais prudence et sagesse.

      Après ces observations, dont j’ai cru que vous aviez besoin, permettez-moi quelques réflexions sur votre projet. D’abord j’ai lieu de croire que la somme qui vous reste, ou qui vous restait, n’est pas à beaucoup près de cent cinquante louis; secondement, le gain que vous prétendez faire par le commerce d’armement est très-incertain; il est en troisième lieu très-lent à se faire apercevoir; en attendant il faut vivre; et comment vivrez-vous? de leçons? quelle pitoyable ressource, pour être la dernière, dans un pays surtout où les vivres sont si exorbitamment chers et où tout le reste se paye si mal! Des terres incultes à acheter? avec quoi? plus elles sont à bas prix, plus elles indiquent la cherté des denrées; le grand nombre de terres incultes, le besoin qu’on a de les défricher, sont deux preuves des sommes considérables qu’il en coûte pour vivre. Vos réflexions sur le gain à faire sur ces terres et sur le papier, supposent d’abord que vous aurez de quoi en acheter beaucoup, supposition ridicule, et feraient croire que vous vous êtes imaginé disposer des évènemens au gré de vos souhaits et selon vos besoins…

      Mr. Franklin doit vous recommander à Philadelphie. Vous y trouverez des ressources que bien d’autres n’auraient pas, mais vous en aurez moins et vous les aurez plus tard que si nous avions été prévenus à tems. Mr. Kenlock, connu de Mlle. Beaulacre et de M. Muller, y est actuellement au Congrès; ne faites pas difficulté de le voir; je ne saurais douter qu’il ne vous aide de ses conseils et que vous ne trouviez auprès de lui des directions convenables.

      Malgré les choses désagréables que je puis vous avoir écrites dans cette lettre, vous ne doutez pas, je l’espère, mon cher monsieur, du tendre intérêt que je prends à votre sort, qui me les a dictées, et vous devez être persuadé des vœux sincères que je fais pour l’accomplissement de vos désirs. Le jeune Serre est plus fait que vous pour réussir; son imagination ardente lui fera aisément trouver des ressources, et son courage actif lui fera surmonter les obstacles; mais votre indolence naturelle en vous livrant aux projets hardis de ce jeune homme vous a exposé sans réflexion à des dangers que je redoute pour vous, et si vous comptez sur l’amitié inviolable que vous vous êtes vouée l’un à l’autre (dont à Dieu ne plaise que je vous invite à vous défier) croyez-vous cependant qu’il soit bien délicat de se mettre dans le cas d’attendre ses ressources pour vivre, uniquement de l’imagination et du courage d’autrui? Adieu, mon cher monsieur; ne voyez encore une fois dans ce que je vous ai écrit que le sentiment qui l’a dicté, et croyez-moi pour la vie, mon cher monsieur, votre très-affectionné tuteur.

      As has been said, none of Albert’s letters to his family have been preserved. Fortunately, however, his correspondence with his friend Badollet has not been lost, and the first letter of this series, written while he was still in the Loire, from on board the American vessel, the Katty, in which the two travellers had taken passage from Nantes to Boston, is the only vestige of writing now to be found which gives a certain knowledge of the writer’s frame of mind at the moment of his departure.

GALLATIN TO BADOLLETPimbeuf, 16 mai, 1780.C’est un port de mer, 8 lieues[au-dessous de Nantes. Nous]nous y ennuyons beaucoup.

      Mon cher ami, pourquoi ne m’as-tu point écrit? j’attendois pour t’écrire de savoir si tu étois à Clérac ou à Genève. J’espère que c’est à Clérac, mais si notre affaire t’a fait manquer ta place, j’espère, vu tout ce que je vois, que nous pourrons t’avoir cette année; j’aimerois cependant mieux que tu eusses quelqu’argent, parcequ’en achetant des marchandises tu gagnerais prodigieusement dessus. Si tu es à Clérac, c’est pour l’année prochaine. J’ai reçu des lettres fort tendres qui m’ont presqu’ébranlé et dans lesquelles on me promet en cas que je persiste, de l’argent et des recommandations. J’ai déjà reçu de celles-ci, et j’ai fait connoissance ici avec des Américains de distinction. En cas que tu sois à Clérac, je t’apprendrai que nous sommes venus à Nantes dans cinq jours fort heureusement, que nous avons trouvé on vaisseau pour Boston nommé la Katti, Cap. Loring, qui partoit le lendemain, mais nous avons été retenus ici depuis 15 jours par les vents contraires et nous irons à Lorient chercher un convoi. Mon adresse est à Monsieur Gallatin à Philadelphie, sous une enveloppe adressée: A Messieurs Struikmann & Meinier frères, à Nantes, le tout affranchi. Des détails sur ta place, je te prie. Nous ne craignons plus rien; on nous a promis de ne pas s’opposer à notre dessein si nous persistions. Hentsch s’est fort bien conduit. Adieu; la poste part, j’ai déjà écrit cinq lettres. Tout à toi.

      Serre te fait ses complimens; il dort pour le moment.

      The entire sum of money which the two young men brought with them from Geneva was one hundred and sixty-six and two-thirds louis-d’or, equal to four thousand livres tournois, reckoning twenty-four livres to the louis. One-half of this sum was expended in posting across France and paying their passage to Boston. Their capital for trading purposes was therefore about four hundred dollars, which, however, belonged entirely to Gallatin, as Serre had no means and paid no part of the expenses. For a long time to come they could expect no more supplies.

      Meanwhile, the family at Geneva had moved heaven and earth to smooth their path, and had written or applied for letters of introduction in their behalf to every person who could be supposed to have influence. One of these persons was the Duc de la Rochefoucauld d’Enville, who wrote to Franklin a letter which may be found in Franklin’s printed correspondence.4 The letter tells no more than we know; but Franklin’s reply is characteristic. It runs thus:

BENJ. FRANKLIN TO THE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD D’ENVILLEPassy, May 24, 1780.

      Dear Sir, – I enclose the letter you desired for the two young gentlemen of Geneva. But their friends would do well to prevent their voyage.

      With sincere and great esteem, I am, dear sir, your most obedient and most humble servant,

B. Franklin.

      The letter enclosed was as follows:

Passy, May 24, 1780.

      Dear Son, – Messrs. Gallatin and Serres, two young gentlemen of Geneva, of good families and very good characters, having an inclination to see America,

Скачать книгу


<p>4</p>

Sparks’s Franklin, viii. 454.