La fin de la mafia mondiale. Rolf Nagel

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La fin de la mafia mondiale - Rolf Nagel

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elle fut dans l'incapacité d'articuler le moindre son. Son cœur battait la chamade, elle était heureuse qu'il réalise son rêve le plus cher.

      Elle embrassa longuement son bien-aimé, puis lui chuchota à l'oreille : « Oui, bien sûr. C'est mon souhait le plus cher, mon amour, jusqu'à la fin de nos jours. Tu fais de moi la femme la plus heureuse du monde. Karl, tu es tout pour moi. »

      Tous deux avaient atteint le septième ciel, ils s'embrassèrent et se câlinèrent toute la soirée. Lorsque le temps se rafraîchit, Karl souleva sa future femme dans ses bras et la porta ainsi jusque dans leur chambre. Cette nuit fut la plus longue jamais passée dans la villa et semblait ne plus vouloir finir.

      Ce n'est que le lendemain, vers midi, qu'ils se réveillèrent tout ensommeillés. Avant de prendre le petit-déjeuner, Marian désirait absolument appeler son père pour lui annoncer la nouvelle. Elle l'appela sur son mobile. « Ma chère enfant », répondit Don Rosso, « qu'y a-t-il, de si bon matin ? »

      La voix de Marian faillit défaillir lorsqu'elle annonça la bonne nouvelle. Don Rosso s'assit et écouta attentivement l'heureux récit.

      « Ah ! enfin une bonne nouvelle ! C'est magnifique, fantastique, je vous souhaite toute la chance et le bonheur du monde. Du fond du cœur ! » Son cœur de père se mit à battre plus fort, il était submergé par l'émotion. Il pouvait à peine retenir des larmes de joie.

      « Il faut que je reste encore deux jours ici. Je ne peux pas venir plus tôt. Mais viens me chercher à l'aéroport, tu pourras tout me raconter en détail. Je vais expédier mes affaires vite fait. Je viendrai tout de suite après. Il faut que je fasse la connaissance de mon futur gendre. » Une fois la communication terminée, il resta encore quelques minutes assis sur sa chaise pour mettre de l'ordre dans ses pensées. Il n'escomptait pas cette heureuse nouvelle aussi vite. Cela le rendait un peu nerveux, ce qui était extrêmement rare dans son cas.

      Après s'être ressaisi un peu, il ressentit une grande joie l'envahir, et il se mit à rire. Il ne restait plus qu'à savoir s'il arriverait à enrôler Karl aussi habilement dans son organisation. Ça, il voulait le savoir le plus rapidement possible. Il était clair pour lui qu'il devait aborder la question avec précaution et finesse. Comment allait réagir son tout nouveau gendre ? De la réaction de Karl dépendaient énormément de choses. Deux jours plus tard, Marian alla chercher son père à l'aéroport. Elle avait fait exprès d'y aller sans son futur mari afin de pouvoir avoir une conversation en tête-à-tête avec son père.

      « Papa, je suis tellement heureuse, c'est indescriptible. Karl et moi voulons nous marier très rapidement. Peut-être auras-tu déjà un petit-enfant l'année prochaine. Oh, papa, c'est tellement magnifique. » Marian rayonnait et son père se réjouissait du bonheur de sa fille.

      « Chaque chose en son temps, pas si vite. Ce n'est pas une course de formule 1, vous avez le temps. Ta chère mère et moi ne nous sommes pas non plus mariés immédiatement. Attendez encore un peu. Tu connais les règles de la famille ! Karl doit me demander officiellement ta main. C'est une tradition et nous ne voulons pas y déroger. »

      Tout allait définitivement trop vite pour Don Rosso et tant qu'il ne saurait pas clairement si Karl voulait collaborer à l'organisation, il préférait repousser son consentement encore un peu. Bien sûr, il ne pouvait le révéler à sa fille. Le temps pressait désormais pour Don Rosso, mais il ne voulait ni ne pouvait se permettre d'agir à la hâte. « Marian, je donne mon accord pour le mariage, si ton bien-aimé accepte de me seconder dans mes affaires. Il va tout de même bientôt faire partie de notre famille. Je pense qu'il peut s'occuper de gérer nos participations en entreprise. Qu'en penses-tu ? » Marian trouva que c'était une bonne idée. « Mais je t'en prie, je souhaiterais d'abord en parler en tête-à-tête avec ton futur mari, silence à ce sujet. » Don Rosso lança un regard appuyé à sa fille et lui fit comprendre sans équivoque qu'il était sérieux.

      Le lendemain, le père, la fille et Karl étaient assis dans le parc, discutant de tout et de rien. Le futur gendre avait très vite gagné l'amitié de Don Rosso et ils se parlaient déjà comme de vielles connaissances. Ils se sentaient très en confiance l'un l'autre, de sorte que Don Rosso était conforté dans l'idée de pouvoir mettre sous peu son projet à exécution.

      « Karl, je souhaiterais m'entretenir seul à seul avec toi. Demain te conviendrait-il ? Marian pourra aller faire des courses en ville. Je pense que notre discussion d'homme à homme durera jusqu'au soir. » Don Rosso jeta un regard amical et interrogatif à Karl. «Bien sûr, volontiers, je n'y vois aucun inconvénient. Qu'en penses-tu, Marian ? » La question était purement formelle et elle approuva d'un hochement de tête. Elle aurait préféré aller faire des achats en compagnie de Karl, mais elle savait qu'en ce qui concernait les affaires, comme sa mère avant elle, elle n'avait pas son mot à dire.

      Le jour suivant, Don Rosso fut très tôt sur pied et arpenta nerveusement le parc. Il se demandait comment amorcer sa discussion avec Karl. Dans un premier temps, il voulait simplement l'engager comme contrôleur de gestion pour les participations légales en entreprises. Restait à savoir si ce travail ne lui permettrait pas automatiquement de découvrir le réseau de la mafia. Devait-il révéler dès à présent sa véritable identité à Karl ou plutôt en différer l'aveu ? Il pesait le pour et le contre et imaginait toutes les réactions possibles. Se dévoiler sans savoir comment Karl allait réagir, c'était très risqué.

      Les fiancés arrivèrent enfin, tout joyeux, sur la terrasse. Ils prirent le petit-déjeuner ensemble, puis Karl prit congé de Marian en l'embrassant tendrement. « Alors à plus tard, mon amour, et laisse quelque chose aux Siciliens dans les magasins », dit-il en souriant malicieusement.

      « Oui, eh bien, bonne chance papa, bonne chance Karl, je serai de retour ce soir. » Marian disparut vers le parking.

      « Nous disposons d'une salle de conférence, viens, allons-y, nous avons beaucoup de choses à discuter. » Don Rosso se leva et se dirigea posément vers la maison. Derrière une porte du salon, il ouvrit une porte blindée qui ne s'ouvrait qu'avec un code d'accès. Derrière celle-ci, Karl découvrit tout un espace de travail, des bureaux et des salles de conférence équipés avec tout le confort nécessaire.

      « Ce sont nos ancêtres qui avaient aménagé ces locaux et y tenaient leurs pourparlers. Tu sais, il n'y a rien de pire que d'être victime d'espionnage. Aujourd'hui justement, c'est à l'ordre du jour. » Tout en l'instruisant, Don Rosso le précéda et traversa plusieurs pièces jusqu'à une pièce qui semblait plus fraîche. La pièce avait des propriétés étranges, elle avait quelque chose d'oppressant, plus comme une grande cellule de prison.

      « Très oppressant », dit Karl, l'air inquiet. « Cette pièce est une cage de Faraday, recouverte de feuilles de métal et complètement anti-écoute. Rien, vraiment rien ne peut entrer ou sortir de cette pièce. On entre dans ces locaux uniquement avec un droit d'accès et un mot de passe. » Don Rosso lui fit signe de s'asseoir.

      « Mon cher Karl, je ne suis pas sûr que Marian t'ait mis au courant de nos traditions. C'est certes juste une formalité, mais nous devons tout de même nous y conformer. Chez nous, il est de coutume que le futur gendre demande au père la main de sa fille. Je pars du principe où tu te rattraperas aujourd'hui. À l'avenir, tu seras le mari de mon unique fille, tu auras une fonction importante. Je serais très heureux que tu la remplisses avec le même sérieux et la même sincérité que mes ancêtres et moi-même. » Don Rosso scrutait Karl et semblait littéralement aspirer chacune de ses réactions. On pouvait lire la tension sur le visage des deux hommes.

      Alors, Karl lui sourit et la tension palpable se relâcha. Don Rosso se carra un peu plus dans son large fauteuil en cuir. C'était lui le chef, cela ne faisait aucun doute, comme il l'avait toujours été. Son charisme naturel suffisait

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