La fin de la mafia mondiale. Rolf Nagel

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La fin de la mafia mondiale - Rolf Nagel

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pour les localiser. Au fil de leur agréable conversation, ils se trouvèrent tous deux de nombreux points communs. Marian s'amusa beaucoup de l'histoire de la vie de Karl et ils se sentirent de plus en plus proches. Cette femme magnifique et élégante trouvait de l'intérêt à la personne de Karl. Il n'aurait jamais cru cela possible avant. Elle pouvait à coup sûr ensorceler n'importe quel homme sur le champ avec son sourire envoûtant et son corps si bien galbé. Qu'est-ce que cette femme pouvait bien trouver à Karl, plutôt insignifiant et effacé ?

      Vers 21 h 30, Marian suggéra : « Karl, allons prendre l'expresso dans ma suite ? » Il répondit aussitôt : « C'est une excellente idée. »

      Elle se leva et se dirigea vers une porte au fond de la salle. Karl la suivit, troublé. Derrière la porte en bois se trouvait un ascenseur qui menait directement au dernier étage de l'hôtel. Le bodyguard sortit en premier de l'ascenseur et s'engagea dans le couloir portant le panonceau « Suite Présidentielle », suivi de Marian et de Karl. Le garde du corps ouvrit la porte de la suite, mais n'y entra pas. Une fois Marian et Karl à l'intérieur, il referma la porte.

      « Vraiment magnifique et très élégant », dit Karl, sans préciser volontairement s'il parlait de la suite, de Marian ou des deux.

      Ils prirent place dans les fauteuils du salon, un serviteur apparut, sortant de la pièce attenante, et leur servit un expresso. Karl racontait à Marian d'autres anecdotes sur sa ville, lorsque soudain, Marian prit son courage à deux mains et enlaça Karl. Elle l'embrassa et Karl l'étreignit à son tour. Tous deux comprirent que leur soirée était loin de toucher à sa fin.

      Lorsque Karl se réveilla le lendemain, la faible lumière du jour tentait de se frayer un chemin à travers les lourds rideaux de brocart. Juste assez pour qu'il puisse regarder l'heure à sa montre. S'agissait-il d'un rêve ? Il regarda autour de lui et contempla Marian, émerveillé. Elle dormait encore à poings fermés, une femme magnifique et envoûtante. Il se pinça le bras pour s'assurer que ce n'était pas seulement un beau rêve. Il regarda l'heure et fut pris de panique, il était 10 h 23. « Diable ! », s'exclama-t-il, « Il faut que j'aille à la banque, pour l'amour du ciel. » Jamais, de toutes ces années, il n'était arrivé en retard au travail. Qu'allait dire Monsieur Schneider, son supérieur. De nouveau, Karl imaginait le pire. Peut-être allait-il lui donner un avertissement ou pire, le licencier ?

      Entre-temps, Marian avait fini par se réveiller, tirée brutalement de son sommeil. Elle regarda Karl, interloquée : « Karl, qu'est-ce qui se passe ? »

      « Il faut que j'aille immédiatement à la banque, je suis vraiment très en retard », répondit-il, fébrile, en faisant maladroitement tournoyer sa chemise.

      Le parrain fit jouer ses contacts au profit du banquier

      Marian garda tout son calme et dit : « Ah ! Karl, j'ai complètement oublié. J'ai appelé mon père hier et l'ai prié de contacter le directeur de ta banque et de lui demander deux jours de congés afin que nous puissions mieux nous connaître. Cela n'a posé aucun problème parce que mon père, comme je te l'ai dit, est un ami de longue date du directeur. »

      Karl, interloqué, regarda Marian. « Quoi ? Comment ? Pardon ? Ton père a discuté de moi avec le directeur ? » Karl Grosser, le petit chef de service, n'avait encore jamais échangé le moindre mot avec le directeur. C'était même inconcevable que le directeur en personne ait seulement connaissance de son existence. Cela lui coupait le souffle d'imaginer que le directeur lui-même lui octroyait des vacances. Qui était-il ? Lui, qui ne connaissait personnellement que son chef direct, le chef de département Schneider ? Jamais il n'aurait eu la moindre chance de mettre les pieds dans les couloirs sacrés de la direction. Néanmoins, l'idée que le directeur apprenne l'existence de Karl Grosser lui plaisait de plus en plus.

      Mais très vite, ses pensées l'entraînèrent en direction des sources potentielles de danger. Que se passerait-il si Marian et lui en venaient un jour à avoir un différend ? Quelles forces redoutables allaient alors se déchaîner sur lui et allait-il y survivre, lui, le petit Karl ? Il était maintenant partagé. Il ne doutait pas que Marian lui disait la vérité. Son père avait effectivement de tels contacts, jusque-là, la situation n'était en aucun cas douteuse, ou peut-être un peu quand même ?

      « Prenons d'abord le temps de petit-déjeuner tranquillement, tu pourras ensuite passer à la banque. Ou peut-être pouvons-nous avant nous balader encore un peu en ville ? Cet après-midi, je prends l'avion pour Paris pour rendre visite à mon père. Mais je serai de retour ce soir. Karl, je serais très heureuse si nous dînions de nouveau ensemble ce soir. La voiture et le chauffeur sont bien sûr à ton entière disposition », dit Marian d'un ton presque péremptoire.

      Cela ne faisait aucun doute, elle était tombée follement amoureuse de Karl. Même si elle n'avait fait que l'espérer auparavant, cela s'était vraiment produit. Karl lui aussi sentait les mêmes papillons dans son ventre.

      « D'accord, alors j'accomplis mon travail à la banque et nous nous voyons à la même heure, à 20 heures », dit Karl, faisant comme si tout cela lui était naturel. Mais bien sûr, ça ne l'était pas du tout. En l'espace de quelques heures, sa vie paisible et routinière avait volé en éclats. Chaque minute lui amenait de nouvelles surprises. Il était de nouveau à un stade où il se demandait s'il allait sortir indemne de tout ça. Ou devait-il, à titre préventif, consulter un médecin ?

      Le petit-déjeuner de l'hôtel était divin et ne laissa aucun de leurs désirs inassouvi. Ils se promenèrent ensuite un peu dans le centre-ville. Karl découvrit sa ville sous un autre jour. Jamais auparavant il n'avait vraiment remarqué ces magasins de luxe aux prix exorbitants. Il passait certes assez souvent devant, mais comme les prix indiqués ne convenaient pas à sa bourse, il avait l'habitude de passer devant rapidement.

      Marian appréciait de pouvoir se consacrer aux belles choses de la vie avec son nouvel ami. Elle ne se souciait pas le moins du monde des prix. Elle était habituée à cette vie luxueuse et pour elle, cela allait de soi. Cette balade en ville se déroula également dans une parfaite harmonie.

      Les amoureux se rendirent ensemble à l'aéroport et Karl lui dit au revoir en l'embrassant avant qu'elle ne monte dans le jet privé de la marque MacDonnel Douglas MD 83.

      Naturellement, Marian brûlait de tout raconter en détail à son père et avait hâte d'être au rendez-vous convenu à Paris. Karl se fit conduire à la banque en limousine. La voiture s'arrêta devant l'imposante et impressionnante entrée principale de la banque. C'était un bâtiment moderne en verre. Les jambes en coton, il descendit de la limousine. Se demandant ce qui l'attendait maintenant, il gravit les marches pour atteindre le hall de la banque et salua le portier. Celui-ci lui lança : « Bonjour Monsieur Grosser, je vous souhaite une bonne journée. » Les autres jours, il ne sortait qu'un murmure indistinct de sa bouche.

      Karl se dirigea vers l'ascenseur et attendit. Les portes s'ouvrirent et comme d'habitude, il monta à l'avant-dernier étage. Il était tout de même arrivé suffisamment loin pour n'avoir plus que l'étage de la direction au-dessus du sien.

      La porte de l'ascenseur était à peine ouverte que déjà, il croisait un collègue. Un de ceux qui intriguaient toujours. « Bonjour Monsieur Grosser, j'espère que vous avez eu une agréable journée. »

      Karl était en colère. Il était donc déjà au courant qu'il n'était pas à la banque ce matin. Il traversa le couloir et entra dans son bureau. Son assistante l'accueillit particulièrement chaleureusement et visiblement excitée : « Monsieur Grosser, Monsieur le Chef de Département Schneider m'a déjà informé que vous exerciez de nouvelles fonctions et que vous ne seriez pas à votre lieu de travail aujourd'hui ni demain. »

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