Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика. И. Ю. Моисеева

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différentes. On peut distinguer les types de fonctions suivants: 1) fonction primaire significative, qui se manifeste dans l’opposition; elle détermine la place paradigmatique de la forme et se réalise dans le contexte minimal; 2) fonctions secondaires − a) fonction de neutralisation (lorsque la forme a un sens généralisant); b) fonction sémantique de transposition qui consiste à conférer à une forme la fonction d’un autre terme du même paradigme; c) fonction secondaire non−significative. Les fonctions secondaires se réalisent dans des contextes appropriés.

      Les unités principales de la langue, étudiées dans la grammaire sont: le morphème, le mot, le terme de proposition, la combinaison de mots (le syntagme), la proposition (la phrase). Les deux premières sont étudiées dans la morphologie, les autres relèvent de la syntaxe, qui s’occupe aussi des unités superphrastiques et de l’organisation du texte.

      La linguistique établit la différence entre la langue−système et la parole (ou le discours), réalisation des possibilités offertes par le système lors de la formation des énoncés. On distingue deux aspects de l’organisation de la langue: le système (la structure), ensemble d’éléments liés entre eux par toute sorte de rapports, et la norme, forme établie des éléments linguistiques. La parole a également deux aspects: l’usage, sélection non−individuelle des moyens offerts par la langue, et la parole individuelle, réalisation individuelle, qui n’est pas du ressort de la grammaire.

      L’utilisation des moyens linguistiques dans le discours s’appelle réalisation ou actualisation. L’actualisation est l’identification du signe virtuel de la langue−système à l’objet de la réalité dont on parle.

      2 Conférence 2 La forme et la valeur grammaticales

      Plan

      2.1 Valeur grammaticale. Distinction entre le lexique et la grammaire.

      2.1.1 La valeur nominative non−autonome

      2.1.2 Le sens catégoriel

      2.1.3 L’extension à une série de mots

      2.1.4 La référence constante du mot

      2.1.5 Le caractère fermé et limité de la série

      2.2 La catégorie grammaticale. Son aspect sémantique

      2.2.1 La structure interne de la catégorie grammaticale est caractérisée par les oppositions et les sous−catégories

      2.2.2 La catégorie grammaticale par rapport à la réalité extralinguistique

      2.2.3 La catégorie grammaticale par rapport aux mots

      2.2.4 La catégorie grammaticale par rapport aux autres catégories grammaticales

      2.3 L’interaction sémantique entre le lexique et la grammaire

      2.4 La grammaticalisation des éléments lexicaux

      2.5 La lexicalisation des formes grammaticales

      2.1 Valeur grammaticale. Distinction entre le lexique et la grammaire

      On distingue, dans chaque langue, le lexique et la grammaire. Les mots, éléments du lexique, servent à nommer des objets de la réalité ou de la pensée. Les éléments grammaticaux servent, en fin de compte, à former la phrase qui décrit tout un événement et constitue l’unité minimale de communication. La différence entre le lexique et la grammaire n’est pas facile à établir. La distinction principale entre la valeur lexicale et la valeur grammaticale se manifeste sur le plan de la nomination, sous l’aspect sémantique et formel à la fois.

      Les éléments grammaticaux se caractérisent par les traits suivants.

      2.1.1 La valeur nominative non−autonome

      Les éléments lexicaux possèdent une valeur nominative autonome alors que les éléments grammaticaux ont une valeur nominative non−autonome, ou bien n’en possèdent aucune. La valeur nominative autonome se reconnaît à la possibilité d’employer un élément linguistique en tant que phrase elliptique indépendante. La même notion peut être exprimée différemment: de façon autonome (lexicalement) ou non−autonome (grammaticalement). Prenons deux phrases:

      Il arrivera

      Il arrive demain

      L’idée du futur est rendue dans la première par l’élément [rα], dans la seconde par [d’mε]. Mais le statut de ces deux éléments n’est pas le même. A la question «Quand arrive−t−il ?» on peut répondre, pour indiquer que l’action se fera au futur, [ d ’mε], mais pas [rα]. Ceci prouve que «demain» a une valeur nominative autonome (cet élément peut former une phrase se rapportant à une réalité), alors que la valeur nominative de « − rα» est non−autonome. «Demain» est donc un élément lexical, alors que « − rα» relève de la grammaire.

      A la question «As−tu bien mis ton cahier dans ton tiroir ?» on répondra:

      « − Oui, je l’ai mis dedans»

      mais non:

      « Je l’ai mis dans »

      ce qui prouve que dedans a une valeur nominative autonome, tandis que dans ne s’emploie qu’au sein d’une phrase et représente donc un élément grammatical.

      Ces exemples montrent d’ailleurs que les éléments grammaticaux sont attachés aux éléments lexicaux au sein du mot (« il arrivera ») ou de la phrase (« Je l’ai mis dans le tiroir »).

      Remarques.

      1 Certains auteurs affirment que tous les éléments grammaticaux, à l’ opposé des éléments lexicaux, sont privés de fonction nominative. Or, comme la fonction nominative est créée par le lien de l’élément linguistique et l’élément de la réalité (réfèrent), il sera plus exact de distinguer deux types d’éléments grammaticaux: ceux qui ont une valeur nominative (= formes significatives) et ceux qui n’en ont pas (= formes non−significatives). Le rapport entre valeur nominative, lexique et grammaire se résumera ainsi:

      C’est pourquoi le terme usuel de « mots vides », dont on désigne certains éléments grammaticaux (dans et autres), n’est pas correct (ces éléments sont significatifs, bien que non−autonomes). Il vaux mieux les appeler « mots−outils » ou « mots grammaticaux ».

      2 Entre valeur nominative autonome et valeur non−autonome, il n’y a pas de cloisons étanches. Suivant les circonstances la même forme peut avoir chacune de ces valeurs. Dans la phrase « J’ai un livre français » un est un élément grammatical, mais dans « Je n’ai qu’un livre français » le même élément un recouvre sa pleine signification pour devenir un mot indépendant (un − nom de nombre).

      2.1.2 Le sens catégoriel

      Les éléments lexicaux et grammaticaux diffèrent par leur sens. Cela découle directement des différences de valeurs nomminatives mentionnées. L’exemple ci−dessus montre que si « demain » et la flexion [− rα] situent tous deux l’action dans l’avenir, l’adverbe le fait d’une façon beaucoup plus précise. Le sens des éléments grammaticaux est généralement beaucoup plus abstrait (catégoriel), que celui des éléments

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