Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика. И. Ю. Моисеева

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Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика - И. Ю. Моисеева

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la grammaire

      L’interaction entre le sens lexical et le sens grammatical se manifeste sur les plans suivants:

      a) l’influence du lexique sur la grammaire. A cause de l’incompatibilité possible du sens lexical avec le sens ajouté par la catégorie grammaticale, le lexique impose ses restrictions à l’emploi des catégories grammaticales: exemple, l’article indéfini est incompatible avec la valeur sémantique des substantifs non−nombrables ou abstraits; la fonction syntaxique même n’est pas indifférente pour la sémantique du substantif; le rôle du sujet des verbes transitifs revient plus souvent aux substantifs abimés qu’aux autres;

      b) l’influence de la grammaire sur le lexique. Si une catégorie grammaticale incompatible avec le sens du mot vient s’ajouter quand même à celui−ci, le mot change de sens en fonction des significations de cette catégorie. Si le mot « pain », qui exprime une matière non−nombrable, reçoit la marque du pluriel « pains », cela signifie qu’il commence à designer un autre objet, nombrable, qu’il a donc changé de sens.

      Les formes grammaticales se présentent souvent comme des marques précisant le sens du mot. Les cas les plus typiques en français:

      a) le nombre des substantifs: la connaissance − des connaissances ( des personnes connues);

      b) les formes de l’article: le pain ( matière) − un pain ( unité);

      c) la trahsitivité de l’adjectif: un garçon capable − un garçon capable de bonnes actions;

      d) la transitivité du verbe: décoller − verbe transitif (enlever ce qui est collé); décoller − verbe intransitif ( prendre son vol ).

      Les phénomènes mentionnés aux points l et 2 s’expliquent facilement à la lumière de l’accord sémantique. Les composants d’un énoncé sémantiquement correct ne doivent pas comporter de sèmes (éléments de sens) contradictoires.

      Prenons différentes combinaisons d’éléments lexicaux et grammaticaux où soit présent ou absent le sème de nombrabilité, propre aux noms nombrables et à la forme grammaticale du pluriel (le singulier participe à la forme des noms nombrables aussi bien qu’à cette des noms non−nombrables, donc, il n’exprime pas spécialement le nombre ).

      Accord sémantique

      Un homme dort la maison dort la maison dort ( habitants) (= est calme) dans le cas 3 et 4 sens de pluriel (a) se trouve en désaccord avec le sens du mot, gloire étant un substantif non−nombrable. Le russe, à cause de cette incompabilité, n’admet pas la forme славы ( pl. ). En français l’élément grammatical puise son sème à l’élément lexical, qui en devenant nombrable, change de sens ( des gloires=des hommes de gloire ). La forme peut donc se réaliser, à condition que le sens du mot change.

      Cette modification sémantique du mot peut avoir des dégrés différents. Entre le sens propre et un sens nouveau il y a une zone assez large où on peut rencontrer toutes sortes de nuances stylistiques.

      Par exemple: « l’eau − des eaux minérales » ( changement de sens ), « l’eau − les eaux de l’océan » ( nuance stylistique ).

      2.4 La grammaticalisation des éléments lexicaux

      Les même significations peuvent souvent être exprimées avec des moyens tant lexicaux que grammaticaux. Les éléments lexicaux supplient souvent à l’insuffisance des moyens grammaticaux. Les mots−outils ( articles, prépositions, verbes auxiliaires) ne sont pas seuls à pouvoir remplir un rôle d’organisation dans la phrase. En principe, selon le contexte, tout mot peut remplir une fonction structurale, autrement dit, il peut sibir une grammaticalisation, il peut se déssémentiser. On peut relever les facteurs spécifiques qui permettent au mot d’acquérir une fonction grammaticale:

      a) le sens large ( abstrait) du mot. Ce sont généralement des mots à sens large qui deviennent des outils grammaticaux. Il suffit de rappeler les verbes « être, avoir, faire ». Parmi les substantifs on citera « femme » qui sert à exprimer le genre féminin des substantifs qui ne le forment pas régulièrement (comparez: « poète − poétesse », mais « peintre − femme peintre » ). Les mots « façon », « manière », «air» servent à former les groupes adverbiaux: «d’un air solennel» ( solennelement);

      b) la transitivité du mot. En position transitive, où le mot sert à lier deux autres termes, il est particulièrement apte à perdre partiellement son sens pour acquérir une fonction structurale ( la liaison ). Dans « un seau plein » l’adjectif « plein » garde toute sa valeur sémantique. En position transitive, suivi de la préposition de il sert à signifier « beaucoup de » ou bien des relations encore plus abstraites pareilles à celles qui sont exprimées par les prépositions avec, de, à ou par une forme adjectivale: « un panier plein de fruits » (= avec des fruits ).

      D’autres adjectifs en position de transitivité se désémantisent également « un pays riche » et « un pays riche en blé », « un homme libre » et « un homme libre de soucis »;

      c) la position de redondance. Tout élément sémantique dans la phrase sert à désigner un élément de la réalité. Si celui−ci est nommé, l’élément qui le nomme à nouveau devient superflus et se trouve investi d’une autre fonction, structurale et non sémantique. Prenons la phrase « Il marchait à pas lents ». Le mot « pas » qui désigne l’action que l’on fait en marchant paraît inutile après le verbe « marcher » qui exprime la même idée. Il ne joue donc pas ici ni rôle sémantique ( car il n’apporte rien à l’information de la phrase ), mais un rôle de structure: ce mot permet d’employer l’adjectif « lent » pour caractériser l’action ( au lieu d’un adverbe ). Comparez: Il marchait à pas lents. − Il marchait lentement. Parlez d’une voix calme ( l’idée d’émettre des sons est exprimée deux fois: par le verbe « parler» et par « voix »);

      d) la supplétion lexicale et les mots vectoriels. Parfois le sens grammatical est exprimé à l’aide des mots ayant des racines différentes. Ce phénomène s’appelle la suppletion: je vais − nous allons; j’irai − c’est la supplétion morphologique. Mais ce phénomène connaît une plus large extension:

      Le passage d’une partie du dix à une autre est exprimé par le suffixe, ou bien par deux racines qui se juxtaposent.

      La supplétion lexicale met en évidence la différence entre un lexème (élément du plan de l’expression, forme phonique du mot) et un sémantème (élément du plan du contenu, ensemble de sèmes ou significations du mot ). Les mots « tomber » et « chute » ont un sens général identique, mais ils l’expriment à l’aide de radicaux différents. Ils ont donc les mêmes sémantèmes, mais les lexèmes différents.

      Les mots ( surtout les verbes) vectoriels constituent un cas spécifique de supplétion lexico−grammaticale. Ce sont des mots qui désignent la même action (ou le même objet ), mais de points de vue opposés, comme le font l’actif et le passif du verbe:

      A précède B et B suit A.

      A a vendu sa maison à B et B a acheté la maison à A.

      Les phrases décrivent le même événement, mais en prenant pour point de départ

      A ou B. De tels verbes servent souvent à exprimer des différences de voix:

      Donner ( voix active)

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