Основы теории первого иностранного языка. Теоретическая грамматика. И. Ю. Моисеева

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valeur change au cours de l’évolution de la langue. L’opposition article / zéro; article de l’ancien français ressemble très peu, quant à sa sémantique, à celle du français moderne. Le passé simple et le passé composé s’opposaient à l’origine en tant que passé non−actuel et passé actuel (exprimant le rapport avec le présent ). Actuellement ils se distinguent surtout comme temps narratif et déclaratif. Certes, les vieilles oppositions ne disparaissent pas du jour au lendemain, elles continuent à coexister à côté de nouvelles, ce qui rend l’analyse sémantique des formes grammaticales particulièrement délicate.

      La catégorie grammaticale a une structure sémantique complexe et hiérarchisée. Parfois, on relève des niveaux intermédiaires entre catégorie et sous−catégories.

      Les quatre modes verbaux traditionnels peuvent être groupés ainsi:

Conditionnel

      Ainsi, chaque opposition confère un sens à la forme, de sorte que la sous−catégorie grammaticale qui participe à plusieurs oppositions reçoit une structure sémantique complexe qui représente « un ensemble de sèmes ».

      La formule sémique symbolise le sens généralisé de la catégorie grammaticale. Pourtant, dans la parole, sous l’influence du contexte ou de la situation, la signification concrète de la catégorie grammaticale peut varier et ceci à cause de deux facteurs:

      a) le contexte ou la situation contribuent à mettre au premier plan un sème en reléguant, au second plan un autre: par exemple, dans certains contextes le passé simple perd le sème «expression écrite » pour devenir un synonyme absolu du passé composé;

      b) les oppositions ne révèlent que le sens généralisé des formes grammaticales, à l’intérieur duquel celles−ci peuvent développer une série d’acceptions spécifiques. Le passé simple exprime en général, une action limitée dans le temps. Mais cette limitation peut revêtir des formes variées: la limitation par le moment initial (valeur inchoactive: «il se leva et chanta»), par le moment final (valeur final: « il chanta puis s’assit »), par les deux moments (« il chanta toute une heure »). Chacune de ces acceptions secondaires peut se réaliser dans des contextes.

      2.2.2 La catégorie grammaticale par rapport à la réalité extralinguistique

      Du point de vue de leur rapport avec la réalité extralinguistique les catégories grammaticales peuvent être significatives (ayant un contenu sémantique) et non significatives ( privé de contenu sémantique ).

      La majorité des catégories sont significatives, ou bien significatives et non−significatives à la fois. Il apparaît que les catégories du temps sont presque toujours significatives. La catégorie de nombre est significative pour les substantifs nombrables, et non−significative pour les substantifs non−nombrables. Certaines catégories ont perdu tout lien immédiat avec la réalité, elles sont devenues non−significatives. C’est le cas du genre et du nombre des adjectifs. Pourtant, ces catégories ne sont pas tout à fait inutiles pour la langue, mais elle sont exploitées d’une autre façon, dans des buts structuraux (l’expression des rapports syntaxiques entre nom et adjectif à l’aide de l’accord en genre et en nombre). On divise les catégories significatives en catégories subjectives et catégories objectives.

      a) les catégories objectives reflètent les propriétés et les rapports entre objets indépendemment de la vision subjective du sujet parlant. Ce sont le nombre, le genre ( significative ), les formes exprimant les relations causales, temporelles, locales et autres, l’aspect du verbe etc; b) les catégories subjectives ( ou subjectives−objectives) reflètent les relations ou propriétés des objets du point de vue des locuteurs. Ce sont: la personne, le temps absolu ( défini par rapport ou moment de la parole ), la voix ( exprime la façon dont le locuteur se représente l’action ), le mode ( l’attitude du sujet parlant envers la réalité décrite ).

      Sont subjectives aussi les catégories qui expriment le degré d’information du locuteur sur la situation. Ce sont: la détermination ( l’article ), la structure communicative de la phrase, la question.

      2.2.3 La catégorie grammaticale par rapport aux mots

      Le propre de la valeur grammaticale est de s’étendre à une série de mots. Cependant, la concurrence entre le sens du mot et le sens apporté par la forme grammaticale peut imposer des restrictions. Sous cet aspect, on distingue les catégories purement grammaticales et les catégories lexico−grammaticales.

      a) les catégories proprement grammaticales s’étendent à tous les mots de la même classe: exemple, nombre et genre des adjectifs ( à quelques rares exceptions près, tous les adjectifs français ont les deux genres et les deux nombres); le temps verbal ( tous les verbes peuvent se mettre au présent, passé ou bien au futur ), etc.;

      b) les catégories lexico−grammaticales n’affectent qu’une partie de mots de la classe donnée: exemple, le nombre ( il ne concerne que les substantifs nombrables ), la voix ( elle n’est propre qu’aux verbes transitifs ), le degré de comparaison ( on ne le trouve que chez les adjectifs de relation ). L’existence des catégories lexico−grammaticales souligne l’interdépendance du lexique et de la grammaire, ainsi que les fondements sémantiques des catégories grammaticales. La forme non−marquée peut s’étendre à toute la classe, y compris aux mots qui sémantiquement sont incompatibles avec la catégorie grammaticale donnée, elle remplit alors une fonction de neutralisation, fonction non−significative.

      Par exemple: la forme active pour les verbes intransitifs, le singulier pour les substantifs non−nombrables.

      2.2.4 La catégorie grammaticale par rapport aux autres catégories grammaticales

      Les catégories grammaticales sont caractérisées par la synonymie et la polysémie (ou l’homonymie), ce qui présente de grandes difficultés quant à l’analyse linguistique.

      En parlant de l’identité sémantique ( synonymie ), certains auteurs ont mis en question l’existence de telle ou telle catégorie grammaticale. Par exemple: le substantif français exprime des significations qui peuvent être rendues par l’indicatif, le conditionnel ou l’impératif. On a pu le considérer alors comme une forme spécifique d’un autre mode, et non comme un mode à part.

      Le second aspect ( polysémie / homonymie) crée des difficultés encore plus considérables. Les formes grammaticales peuvent remplir plusieurs fonctions. L’article défini exprime le défini, mais aussi la généralisation. L’imparfait exprime tantôt un temps absolu ( le passé ), tantôt un temps relatif ( le présent dans le passé). La forme en – rait signifie une action hypothétique ( le conditionnel) ou bien le futur dans le passé; on peut multiplier les exemples à l’infini.

      Qu’est−ce qu’on doit voir ici, des cas de polysémie ou d’homonymie? La question n’est pas facile à résoudre, et, pourtant, elle est importante pour la conception du système grammaticale. Si l’on voit dans du, de la, des une seule et même catégorie avec des emplois différents ( la tiédeur de l’eau, il boit de l’eau ), on doit en conclure que l’article partitif n’existe pas en français ( certains auteurs l’affirment effectivement ). Si l’on affirme que les deux emplois de l’imparfait mentionnés ci−dessus, représentent deux catégories séparées, on doit allonger l’inventaire des formes verbales du français. Pour résoudre les problèmes posés par la synonymie ou la polysémie des catégories grammaticales, il faut tenir compte de ce que la catégorie grammaticale est l’unité d’une forme et d’un contenu. Si nous retrouvons régulièrement une forme spécifique avec un sens déterminé, nous devons la considérer comme une catégorie grammaticale à part,

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