Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

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Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс

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et je dîné à cinq heures! – Moi aussi,» disent tous les autres, excepté deux individus qui auraient dû dîner à trois heures, et qui en conséquence sont encore plus pressés de sortir. Le chef des jurés sourit et remet sa montre. «Eh bien! gentlemen, qu'est-ce que nous disons? Le plaignant ou le défendant, gentlemen! Je suis disposé à croire, quant à moi… Mais que cela ne vous influence pas… Je suis assez disposé à croire que plaignant a raison.» Là-dessus deux ou trois autres jurés ne manquent pas de dire qu'ils le croient aussi, comme c'est naturel; et alors ils font leur affaire unanimement et confortablement. «Neuf heures dix minutes, continua le petit homme en regardant à sa montre, il est grandement temps de partir, mon cher monsieur. La cour est ordinairement pleine quand il s'agit d'une violation de promesse de mariage. Vous ferez bien de demander une voiture, mon cher monsieur, ou nous arriverons trop tard.»

      M. Pickwick tira immédiatement la sonnette; une voiture fut amenée, et les quatre Pickwickiens y étant montés, avec M. Perker, se firent conduire à Guildball. Sam Weller, M. Lowten et le sac bleu, contenant la procédure, suivaient dans un cabriolet.

      «Lowten, dit Perker, quand ils eurent atteint la salle des pas perdus, mettez les amis de M. Pickwick dans la tribune des stagiaires; M. Pickwick lui-même sera mieux auprès de moi.

      – Par ici, mon cher monsieur, par ici.» En parlant de la sorte, le petit homme prit M. Pickwick par la manche et le conduisit vers un siége peu élevé, situé au-dessous du bureau du conseil du roi. De là, les avoués peuvent commodément chuchoter, dans l'oreille des avocats, les instructions que la marche du procès rend nécessaires. Ils y sont d'ailleurs invisibles au plus grand nombre des spectateurs, car ils sont assis beaucoup plus bas que les avocats et que les jurés, dont les siéges dominent le parquet. Naturellement ils leur tournent le dos, et regardent le juge.

      «Voici la tribune des témoins, je suppose? dit M. Pickwick, en montrant, à sa gauche, une espèce de chaire, entourée d'une balustrade de cuivre.

      – Oui, mon cher monsieur, répliqua Perker en extrayant une quantité de papiers du sac bleu que Lowten venait de déposer à ses pieds.

      – Et là, dit M. Pickwick en indiquant, sur sa droite, une couple de bancs, enfermés d'une balustrade, là siégent les jurés, n'est-il pas vrai?

      – Précisément,» répondit Perker, en tapant sur le couvercle de sa tabatière.

      Ainsi renseigné, M. Pickwick se tint debout dans un état de grande agitation, et promena ses regarda sur la salle.

      Il y avait déjà, dans la galerie, un flot assez épais de spectateurs, et sur le siége des avocats, une nombreuse collection de gentlemen en perruque, dont la réunion présentait cette étonnante et agréable variété de nez et de favoris, pour laquelle le barreau anglais est si justement célèbre. Parmi ces gentlemen, ceux qui possédaient un dossier le tenaient de la manière la plus visible possible, et de temps en temps s'en frottaient le menton, pour convaincre davantage les spectateurs de la réalité de ce fait. Quelques-uns de ceux qui n'avaient aucun dossier à montrer, portaient sous leurs bras de bons gros in-octavo, reliés en basane fauve à titres rouges. D'autres qui n'avaient ni diplômes ni livres, fourraient leurs mains dans leurs poches et prenaient un air aussi important qu'ils le pouvaient, sans s'incommoder; tandis que d'autres encore, allaient et venaient avec une mine suffisante et affairée, satisfaits d'éveiller, de la sorte, l'admiration des étrangers non initiés. Enfin, au grand étonnement de M. Pickwick, ils étaient tous divisés en petits groupes, et causaient des nouvelles du jour, avec la tranquillité la plus parfaite, comme s'il n'avait jamais été question de jugement.

      Un salut de M. Phunky, lorsqu'il entra pour prendre sa place, derrière le banc réservé au conseil du roi, attira l'attention de M. Pickwick. À peine lui avait-il rendu sa politesse, lorsque Me Snubbin parut, suivi par M. Mallard, qui déposa sur la table un immense sac cramoisi, donna une poignée de main à M. Perker, et se retira. Ensuite entrèrent deux ou trois autres avocats, et parmi eux un homme au teint rubicond, qui fit un signe de tête amical à Me Snubbin, et lui dit que la matinée était belle.

      «Quel est cet homme rubicond, qui vient de saluer notre conseil, et de lui dire que la matinée est belle? demanda tout bas M. Pickwick à son avoué.

      – C'est Me Buzfuz, l'avocat de notre adversaire. Ce gentleman placé derrière lui, est M. Skimpin, son junior.»

      M. Pickwick, rempli d'horreur, en apprenant la froide scélératesse de cet homme, allait demander comment Me Buzfuz, qui était l'avocat de son adverse partie, osait se permettre de dire, à son propre avocat, qu'il faisait une belle matinée, quand il fut interrompu par un long cri de: silence! que poussèrent les officiers de la cour, et au bruit duquel se levèrent tous les avocats. M. Pickwick se retourna, et s'aperçut que ce tumulte était causé par l'entrée du juge.

      M. le juge Stareleigh (qui siégeait en l'absence du chef-justice, empêché par indisposition), était un homme remarquablement court, et si gros qu'il semblait tout visage et tout gilet. Il roula dans la salle sur deux petites jambes cagneuses, et ayant salué gravement le barreau, qui le salua gravement à son tour, il mit ses deux petites jambes sous la table, et son petit chapeau à trois cornes, dessus. Lorsque M. le juge Stareleigh eut fait cela, tout ce qu'on pouvait voir de lui c'étaient deux petits yeux fort drôles, une large face écarlate, et environ la moitié d'une grande perruque très-comique.

      Aussitôt que le juge eut pris son siége, l'huissier qui se tenait debout sur le parquet de la cour, cria: silence! d'un ton de commandement, un autre huissier dans la galerie répéta immédiatement: silence! d'une voix colérique, et trois ou quatre autres huissiers lui répondirent avec indignation: silence! Ceci étant accompli, un gentleman en noir, assis au-dessous du juge, appela les noms des jurés. Après beaucoup de hurlements, on découvrit qu'il n'y avait que dix jurés spéciaux qui fussent présents. Me Buzfuz ayant alors demandé que le jury spécial fût complété par des tales quales, le gentleman en noir s'empara immédiatement de deux jurés ordinaires, à savoir un apothicaire et un épicier.

      «Gentlemen, dit l'homme en noir, répondez à votre nom pour prêter le serment. Richard Upwitch?

      – Voilà, répondit l'épicier.

      – Thomas Groffin?

      – Présent, dit l'apothicaire.

      – Prenez le livre, gentlemen. Vous jugerez fidèlement et loyalement…

      – Je demande pardon à la cour, interrompit l'apothicaire, qui était grand, maigre et jaune, mais j'espère que la cour ne m'obligera pas à siéger.

      – Et pourquoi cela, monsieur? dit le juge Stareleigh.

      – Je n'ai pas de garçon, milord, répondit l'apothicaire.

      – Je n'y peux rien, monsieur. Vous devriez en avoir un.

      – Je n'en ai pas le moyen, milord.

      – Eh bien! monsieur, vous devriez en avoir le moyen, rétorqua le juge en devenant rouge, car son tempérament frisait l'irritable et ne supportait point la contradiction.

      – Je sais que je devrais en avoir le moyen, si je prospérais comme je le mérite; mais je ne l'ai pas, milord.

      – Faites prêter serment au gentleman, reprit le juge d'un ton péremptoire.»

      L'officier n'avait pas été plus loin que le vous jugerez fidèlement et loyalement, quand il fut encore interrompu par l'apothicaire.

      «Est-ce qu'il faut que je prête serment, milord? demanda-t-il.

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