Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

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Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II - Чарльз Диккенс

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style="font-size:15px;">      M. Jackson paraissait quelque peu intrigué par les manières de Sam; mais, comme il avait remis les citations et n'avait plus rien à dire, il fit la feinte de mettre le gant unique qu'il portait ordinairement dans sa main, pour sauver les apparences, et retourna à son étude rendre compte de sa mission.

      M. Pickwick dormit peu cette nuit-là. Sa mémoire avait été désagréablement rafraîchie au sujet de l'action Bardell. Il déjeuna de bonne heure le lendemain, et ordonnant à Sam de l'accompagner, se mit en route pour Gray's Inn Square.

      Au bout de Cheapside, M. Pickwick, dit en regardant derrière lui:

      «Sam!

      – Monsieur, fit Sam en s'avançant auprès de son maître.

      – De quel côté?

      – Par Newgate-Street, monsieur.»

      M. Pickwick ne se remit pas immédiatement en route, mais pendant quelques secondes il regarda d'un air distrait le visage de Sam et poussa un profond soupir.

      «Qu'est-ce qu'il y a, monsieur?

      – Ce procès, Sam; il doit arriver le 14 du mois prochain.

      – Remarquable coïncidence, monsieur.

      – Quoi de remarquable, Sam?

      – Le jour de la saint Valentin2, monsieur. Fameux jour pour juger une violation de promesse de mariage.»

      Le sourire de Sam Weller n'éveilla aucun rayon de gaieté sur le visage de son maître, qui se détourna vivement et continua son chemin en silence.

      Depuis quelque temps, M. Pickwick, plongé dans une profonde méditation, trottait en avant et Sam suivait par derrière, avec une physionomie qui exprimait la plus heureuse et la plus enviable insouciance de chacun et de chaque chose; tout à coup, Sam, qui était toujours empressé de communiquer à son maître les connaissances spéciales qu'il possédait, hâta le pas jusqu'à ce qu'il fût sur les talons de M. Pickwick, et, lui montrant une maison devant laquelle ils passaient, lui dit:

      «Une jolie boutique de charcuterie, ici, monsieur.

      – Oui; elle en a l'air.

      – Une fameuse fabrique de saucisses.

      – Vraiment?

      – Vraiment? répéta Sam avec une sorte d'indignation, un peu! Mais vous ne savez donc rien de rien, monsieur? C'est là qu'un respectable industriel a disparu mystérieusement il y a quatre ans.»

      M. Pickwick se retourna brusquement.

      «Est-ce que vous voulez dire qu'il a été assassiné?

      – Non, monsieur; mais je voudrais pouvoir le dire! C'est pire que ça, monsieur. Il était le maître de cette boutique et l'inventeur d'une nouvelle mécanique à vapeur, patentée, pour fabriquer des saucisses sans fin. Sa machine aurait avalé un pavé, si vous l'aviez mis auprès, et l'aurait broyé en saucisses aussi aisément qu'un tendre bébé. Il était joliment fier de sa mécanique, comme vous pensez; et, quand elle était en mouvement, il restait dans la cave pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'il devint tout mélancolique de joie. Il aurait été heureux comme un roi dans la possession de cette mécanique-là et de deux jolis enfants par-dessus le marché, s'il n'avait pas eu une femme qui était la plus mauvaise des mauvaises. Elle était toujours autour de lui à le tarabuster et à lui corner dans les oreilles, tant qu'il n'y pouvait plus tenir. «Voyez-vous, ma chère, qu'il lui dit un jour, si vous persévérez dans cette sorte d'amusement, je veux être pendu si je ne pars pas pour l'Amérique. Et voilà, qu'il dit. – Vous êtes un grand feignant, qu'elle dit; et cela leur fera une belle jambe aux Américains, si vous y allez.» Alors elle continue à l'agoniser pendant une demi-heure, et puis elle court dans le petit parloir, derrière la boutique, et elle tombe dans des attaques, et elle crie qu'il la fera périr, et tout ça avec des coups de pied et des coups de poing, que ça dure trois heures. Pour lors, voilà que le lendemain matin, le mari ne se trouve pas. Il n'avait rien pris dans la caisse; il n'avait même pas mis son paletot; ainsi, il était clair qu'il ne s'était pas payé l'Amérique. Cependant il ne revient pas le jour d'après, ni la semaine d'après non plus. La bourgeoise fait imprimer des affiches, pour dire que, s'il revenait, elle lui pardonnerait tout. Ce qui était fort libéral de sa part, puisqu'il ne lui avait rien fait au monde. Alors, tous les canaux sont visités; et, pendant deux mois après, toutes les fois qu'on trouvait un corps mort, on le portait tout de go à la boutique des saucisses; mais pas un ne répondait au signalement. Elle fit courir le bruit que son mari s'était sauvé, et elle continua son commerce. Un samedi soir, un vieux petit gentleman, très-maigre, vient dans la boutique, en grande colère. «Êtes-vous la maîtresse de cette boutique ici? dit-il. – Oui, qu'elle dit. – Eh bien! madame, je suis venu pour vous avertir que ma famille et moi nous ne voulons pas être étranglés à cause de vous. Et plus que ça; permettez-moi de vous observer, madame, que, comme vous ne mettez pas de la viande de premier choix dans vos saucisses, vous pourriez bien trouver du bœuf aussi bon marché que des boutons. – Des boutons? monsieur, dit-elle. – Des boutons, madame, dit l'autre en déployant un morceau de papier et lui montrant vingt ou trente moitiés de boutons. Voilà un joli assaisonnement pour des saucisses, madame; des boutons de culotte. – Saperlote! s'écrie la veuve en se trouvant mal, c'est les boutons de mon mari!» Là-dessus, voila le vieux petit gentleman qui devient blanc comme du saindoux. «Je vois ce que c'est, dit la veuve; dans un moment d'impatience, il s'est bêtement converti en saucisses!» Et c'était vrai, monsieur, poursuivit Sam en regardant en face le visage plein d'horreur de M. Pickwick, c'était vrai. Ou bien, peut-être qu'il avait été pris dans la machine. Mais, en tout cas, le petit vieux gentleman, qui avait toujours adoré les saucisses, se sauva de la boutique comme un fou, et on n'en a jamais plus entendu parler depuis!»

      La relation de cette touchante tragédie domestique amena le maître et le valet au cabinet de M. Perker. M. Lowten, tenant la porte à moitié ouverte, était en conversation avec un homme dont l'air et les vêtements paraissaient également misérables. Ses bottes étaient sans talons, et ses gants sans doigts. On voyait des traces de souffrances, de privations, presque de désespoir sur sa figure maigre et creusée par les soucis. Il avait la conscience de sa pauvreté, car il se rangea sur le côté obscur de l'escalier, lorsque M. Pickwick approcha.

      «C'est bien malheureux, disait l'étranger avec un soupir.

      – Effectivement, répondit Lowten, en griffonnant son nom sur la porte, et en l'effaçant avec la barbe de sa plume. Voulez-vous lui faire dire quelque chose?

      – Quand pensez-vous qu'il reviendra?

      – Je n'en sais rien du tout, répliqua Lowten, en clignant de l'œil à M. Pickwick, pendant que l'étranger abaissait ses regards vers le plancher.

      – Ce n'est donc pas la peine de l'attendre? demanda le pauvre homme, en regardant d'un air d'envie dans le bureau.

      – Oh! non, rétorqua le clerc en se plaçant plus exactement au centre de la porte. Il est bien certain qu'il ne reviendra pas cette semaine… et c'est bien du hasard si nous le voyons la semaine d'après. Quand une fois Perker est hors de la ville, il ne se presse pas d'y revenir.

      – Hors de la ville! s'écria M. Pickwick, juste ciel! que c'est malheureux!

      – Ne vous en allez pas, monsieur Pickwick, dit Lowten; J'ai une lettre pour vous.»

      L'étranger parut hésiter. Il contempla

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<p>2</p>

Jour où un grand nombre d'amoureux et d'amoureuses s'adressent, sous le voile de l'anonyme, des déclarations sérieuses ou ironiques.